THE KID
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Charlie Chaplin (1921) | 8/10
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Quand on se dit que The Kid a été réalisé au début des années 20, on ne peut qu'être admiratif devant l'inspiration dont y fait preuve son auteur. Véritable ode à la vie, empreinte d'amour, The Kid est avant tout une belle parenthèse picturale faite de douceur. Comme un reflet direct de la bouille angélique qui l'accompagne, le petit moustachu aux pieds larges, comme il se décrit lui même, parvient sans prononcer mot à imprégner l'écran d'une belle émotion. A travers une gestuelle précise, versant dans l'exagération du mouvement, qu'il couple à un joli sens de la mise en scène, il arrive à nous faire oublier qu'il est aujourd'hui de coutume que les images soient accompagnées de dialogue. Bien entendu, il faut un petit moment d'acclimatation, mais il est assez étonnant de voir comme on se passe du langage quand l'image est efficace. Cela est en grande partie du au fait que The Kid s'apparente à du théâtre filmé, ce qui permet à son côté burlesque de ne jamais sembler en faire trop.
The kid est également marqué par la belle complicité qui se joue dans le cadre entre Charlie Chaplin et le jeune acteur sur lequel il braque ses projecteurs. Ce dernier est remarquable de justesse, pour quelqu'un de son âge, il parvient même , le temps de quelques scènes, à faire jeu égal avec son mentor talentueux. Qu'il prépare des blinis en jouant les patrons ou qu'il se lance dans un combat de rue (grand moment !) sans jamais vaciller, il parvient, du haut de son mètre zéro cinq, à véritablement nous imposer sa présence : une jolie prouesse.
Une belle découverte, qui inspire à la fois le respect par l'héritage qu'elle a contribué à forger, mais aussi par ce côté avant gardiste qu'elle possédait. Chaplin, avec les moyens dont il disposait alors, assénait en effet avec son film un message très acide en plus de le parer d'une esthétique qui parvient encore aujourd'hui à convaincre, parce qu'elle est, avant toute chose, le fruit d'un tourbillon de bonnes idées.