[oso] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Justicier dans la Ville (Un) - 7/10

Messagepar osorojo » Ven 21 Mar 2014, 01:52

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UN JUSTICIER DANS LA VILLE

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Michael Winner | 1974 | 7/10
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Paul Kelsey est architecte mais il est surtout habile de la gâchette. Son papa l'a bien formé entre deux sessions de chasse dont une malheureusement lui fut fatale. Suite à ce drame tragique, le fiston s'est juré de ne plus utiliser une arme à feu. Mais le jour où sa jolie femme et sa fille se font tabasser par des voyous, l'homme abandonne sa bonne résolution pour aller savater du bandit. Chose qu'il fera avec application, à coup de bastos.

Découverte tardive de ce qui est certainement l'une des plus célèbres références du vigilante movie et le moins qu'on puisse dire c'est qu'Un justicier dans la ville vieillit remarquablement bien. Les exécutions sont toutes bien sèches et brutales, sans jamais être exagérées. Un coup de poudre et hop, une victime au sol, ça change des gunfights où on vide des chargeurs sans jamais toucher un petit doigt. Non, ici quand Bronson décide d'éclater du truand, il le fait sans vaciller.

Michael Winner gère son film avec un bel aplomb et une mise en scène efficace (de belles ambiances urbaines). Une narration efficace, qui n'en fait pas des tonnes et se contente d'une scène vraiment sordide (encore aujourd'hui elle calme, je m'y attendais pas) pour nous rattacher à la future cause du justicier virulent. C'est vrai quoi, tous ces enfoirés qui jouent de la machette de poche' pour racketer du gentil citoyen, ils méritent bien de se faire plomber. Alors du coup, quand Charles reçoit comme cadeau un joujou à barillet, on a le smile.

En bref, un justicier dans la ville c'est du film testostéroné typique du vigilante movie. C'est très basique, con par moment, mais ça livre du headshot, de l’auto-justice sommaire et de l'anti-héro burné. Ce qu'on lui demande en somme.
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Film: Justicier dans la ville (Un)
Note: 9/10
Auteur: Jipi

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Prisonnière du désert (La) - 8/10

Messagepar osorojo » Ven 21 Mar 2014, 16:44

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THE SEARCHERS

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John Ford | 1974 | 8/10
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Très dense mais aussi parfois maladroit dans sa narration, The searchers est un sacré morceau de western, habité par des acteurs bien dans leurs pompes et doté du coup d'oeil affûté d'un John Ford talentueux. Ce dernier porte dans ce film sa réputation à bout de bras et prouve bel et bien qu'il est l'homme de la situation s'il est besoin de filmer les grands espaces.

C'est effectivement dans sa beauté formelle que The searchers convainc en premier lieu le chaland. Qu'il filme les hommes, à grand renfort de gros plans bien sentis, afin d'iconiser les plus furieux d'entre eux (John Wayne y est charismatique en diable) ou qu'il pose son regard presque naturaliste sur les étendues sauvages que traversent ses cowboys, Ford impressionne. Les assauts sont virulents et même si la violence est généralement hors champ, on la comprend aisément, notamment dans la première partie du film, où les préparatifs au massacre qui va initier la quête de Wayne et son fils adoptif parlent d'eux mêmes. La force de la symbolique se substitue ainsi aux images pour poser le contexte. Qui ne voudrait pas sauver cette fillette, blottie contre une pierre tombale, que l'ombre de son bourreau prive de la lumière d'une lune naissante.

L’initiation de cette quête à laquelle on doit le joli titre original est un bel exemple d'efficacité. Toute la première partie du film est exemplaire, de l'arrivée de Wayne chez lui à la naissance dans son esprit d'un devoir de vengeance. Mais lorsque la quête débute, la fluidité du récit s'écorne en partie. On comprend bien les motivations des deux protagonistes, et la relation qui naît entre eux est attachante. Mais il est par contre difficile de saisir l'implication dans la durée du voyage qu'ils ont entrepris. Ce qui explique un petit manque d'émotion lorsqu'ils parviennent enfin au bout de leurs recherches. Cela a beau être la seule maladresse à relever dans The searchers, elle empêche au film l'impact qu'on pouvait espérer. Il manque à mon sens un soupçon de difficulté pour nous impliquer davantage.

C'est regrettable parce que ce détail narratif mis à part, The searchers force le respect, que ce soit dans sa réalisation mais également par la richesse des thématiques qu'il aborde (valeurs de la famille, portraits de femmes/mères courages, haine raciale ...). Sa plus grande prouesse étant certainement de parvenir à nous faire aimer un homme pourtant assez détestable. Car cet oncle dévoué est avant tout un homme rongé par cette haine qu'il nourrit pour le peuple indien. Cette dernière n'ayant d'égal que sa détermination à éviter que sa nièce puisse être souillée par ses ennemis juré, y compris si sa délivrance doit être fatale. Il fallait avoir du cran pour oser aller aussi loin dans ce portrait sans concession que dresse Ford d'un pays en proie aux conflits d'intérêts et de territoires. La voie de le vengeance semble en effet y être sans fin, et le réalisateur l'a bien compris. Il ne prend ainsi pas partie et illustre simplement cette guerre meurtrière qui régit les deux camps. Que ce soit lors de l'attaque indienne ou de la réponse finale, personne n'est épargné, hommes, femmes et enfants, tous tombent, peu importe leur sang.

Sous ses airs de western classique, The searchers cache donc bien plus. Sa belle réputation n'est pas usurpée et mérite qu'on s'y arrête, qu'on soit, ou non, amateur de far ouest poussiéreux.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Ven 21 Mar 2014, 18:42

Tu es en mode boulimique et éclectique, ça fait du bien de voir des choses aussi diverses évoquées.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Ven 21 Mar 2014, 18:50

C'est clair que ça fait du bien de voir des topics comme ça. J'aimerais bien en faire de même mais malheureusement le boulot m'y empêche, mais je cache pas qu'à partir de juin les critiques pourraient être bien plus présentes sur mon topic.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Ven 21 Mar 2014, 20:01

C'est clair, presque aucun genre/réal' qui se suit. Inspirant et ça me fait découvrir/me rappelle du bon cinoche que j'ai moins l'habitude de côtoyer ^^.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Pathfinder » Ven 21 Mar 2014, 20:41

Bah venez chez moi plutôt! Y a du Daredevil, Indy 4, Anges & démons en ce moment (je précise que je nettoie les étagères!) :eheh: !
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Ven 21 Mar 2014, 20:44

Oso : passe-ton radar à bouses à Pathfinder :mrgreen:
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Messagepar Pathfinder » Ven 21 Mar 2014, 20:47

Putain, c'que je m'inflige en ce moment :eheh:
Indy 4 encore aujourd'hui! Mais bon, je purge les fonds de tiroir!
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Ven 21 Mar 2014, 20:52

Pas besoin de revoir certains films pour être sûr qu'il faut s'en débarrasser.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Pathfinder » Ven 21 Mar 2014, 21:04

Maintenant que tu le dis...
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Ven 21 Mar 2014, 22:30

J'étais en vacances aussi les mecs, une semaine avec rien de prévu, j'me suis fait plaisir à coup de vidéoprojecteur, sans même culpabiliser une seconde :eheh:

Merci pour vos commentaires en tout cas, ça fait plaisir de vous savoir intéressés :wink:

Quant à Path, désolé mec, je ne te défosserai pas de ton radar :eheh: Indy 4 pour continuer, t'es presqu'au fond, t'inquiète donc pas, tu pourras pas descendre plus bas :mrgreen:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Pathfinder » Ven 21 Mar 2014, 22:54

:eheh:
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Brutal Hopelessness of Love (The) - 8/10

Messagepar osorojo » Sam 22 Mar 2014, 01:21

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THE BRUTAL HOPELESSNESS OF LOVE

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Takashi Ishii | 2007 | 8/10
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Quelle belle gifle que vient de m'asséner Takashi ishii avec ce thriller érotique que n'aurait pas renié le De palma de Pulsions ou Body Double. La comparaison entre les deux auteurs peut paraître cavalière, mais ils se partagent un sens évident de l'image dont ils usent et abusent pour mettre en valeur les corps des sublimes créatures qu'ils font transpirer par leurs éclairages. Dans The brutal hopelessness of love, c'est la plantureuse Mai Kitajima qui est sommée de se livrer sans retenue dans un rôle délicat que la belle s'approprie avec une aisance qui laisse pantois.

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C'est sous l'inspiration sans borne de son réalisateur qu'elle développe un personnage de femme meurtrie, thématique chère à Ishii qui en faisait déjà état dans le pétrifiant Freeze me. La femme, dans son cinéma, est malmenée par une entité masculine pas franchement reluisante. Mais elle n'est jamais résignée, au contraire, et fait de son corps une arme fatale pour rétablir l'équilibre d'une balance rarement en sa faveur. Dans The brutal hopelessness of love, le schéma est respecté, Mai Kitajima se perd complètement, s'abandonne jusqu'à un point de non retour meurtrier qui lui fera perdre toute raison, seule réponse qu'elle a trouvée pour faire face à l'indifférence de son mari.

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Ces moments de perdition mis en image avec la fougue créative de Takashi Ishii donnent lieu à une poésie visuelle à tomber, faite de lumières colorées et de prises de vue inspirées. Difficile de trouver érotisme plus maîtrisé. Par la force de ses images, le cinéaste rythme son film d'une tension sexuelle enivrante, faite de jeux de soumissions qui jamais ne deviennent racoleurs. Cette subtilité visuelle permet aux séquences les plus rudes de ne pas sombrer dans un voyeurisme gratuit qui leur ôterait tout intérêt. Non, dans le film de Ishii, l'érotisme sert avant tout un propos solide.

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C'est dans un script tortueux cultivant les fausses apparences que The brutal hopeless of love développe son intrigue. Takashi Ishii nous entraîne dans les méandres d'une mise en abîme à différents niveaux sans jamais nous y perdre. Sa narration n'est que partiellement évasive, il n'est d'ailleurs pas question d'énigme. Toutes les clés du mystère entourant l'héroïne nous sont données au compte goutte jusqu'à un final noir ébène de fort caractère. Un dénouement que l'on voit venir, mais qu'importe puisqu'il est d'une forte puissance métaphorique et dans la parfaite logique d'écriture du film dans sa globalité.

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Avec The Brutal Hopelessness of love, Takashi Ishii livre un thriller complexe qui prouve que la folie visuelle et l'érotisme sont complémentaires, lorsque tous deux servis par une écriture soignée et une mise en scène maîtrisée. Et si cette jolie pépite n'est pas dénuée de défauts, elle a tout de même de quoi marquer les esprits par sa belle singularité qui allie sans complexe poésie, fièvre des corps et sous texte social dont la puissance met K.O.

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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 22 Mar 2014, 01:52

Bon c'est décidé, après Toyoda, Sion, et Miike, ce sera mon prochain réal' à approfondir ^^.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Sam 22 Mar 2014, 01:55

J'ai pas encore de recul sur sa filmo, j'ai vu que trois films, mais ça envoie dans l'ensemble. Mais ce Brutal ... a été un puta*n de moment, j'en suis encore retourné :o
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