Last action hero, John McTiernan (1993)
Last action Hero est vraiment un film que j'apprécie davantage maintenant, non pas seulement par nostalgie, étant un enfant des années 80, mais parce qu'on se sent mieux armé pour apprécier tout ce qu'il représente, à savoir une relecture ultra kiffante du cinéma d'action hollywoodien, une géniale mise en abîme parodique sur la figure du héros amenée par le gosse qui rentre dans l'histoire de sa star favorite par le biais d'un ticket magique. Ainsi, l'image et les réflexions du jeune spectateur devenu acteur, nous montrent tous les clichés du genre, les punchlines qui animent les échanges, qu'elles claquent ou qu'elles soient ratées, les grosses ficelles, avec également des clins d'oeil faisant office de fan-service. Le résultat est drôle et intelligent à la fois, on se met à la place du gamin, ça nous parle, on devient actif à notre tour. On se régale alors de découvrir tout ce qui ne colle pas à la réalité comme l'invincibilité du héros, les incongruités (que des bombes sexuelles bien mises en valeur de façon totalement gratuite, des décors en "toc" que personne ne remarque hormis le spectateur omniscient), des méchants débiles (priceless le Big boss italien qui a des défauts de prononciation), où tout paraît joué d'avance.
Mais la grosse subtilité du scénario, est de retourner l'argument dans le sens inverse dans sa dernière partie, en faisant cette fois-ci apparaître le héros dans le monde réel, où l'enchaînement des séquences devient bien plus imprévisible. Ainsi, Jack Slater se découvre adorer la musique classique, détester l'homme d'action qu'il est devenu (au point de faire des reproches à l'acteur qui l'a dirigé vers cette direction), et ainsi révéler une humanité dont il était entièrement dépourvu dans le film. La relation entre Slater et le gamin est même assez touchante, car elle remplit le rôle de substitut de père et de fils. Ainsi, si ce dernier va si souvent au ciné, c'est peut-être aussi car il s'est choisi une famille pour faire face à un manque (des parents peu présents), une catharsis libératrice pour oublier ses petits soucis et pour ne pas s'ennuyer (décapante sa version d'Hamlet). Face à eux, un magnifique badguy, qui est le seul à finalement s'échapper des clichés dont il est victime en usant une intelligence typique du ciné de Mc Tiernan, malheureusement piégé dans le film par son oeil de verre qui révèle ses pensées, et enfermé dans un rôle de subalterne à travers une relation jubilatoire avec son idiot de Boss qu'il ne manque de corriger par des piques verbales. J'aime beaucoup la façon dont il découvre que dans la réalité où l'individualisme et le cynisme règnent solidement, aucun de ses actes maléfiques n'a de réelle conséquence et peuvent donc peut-être l'emporter sur le bien.
La liste des qualités serait trop longue à établir, donc j'abrège, avec un Schwarzenegger plus charismatique que jamais et icônisé à mort, un gamin pas trop énervant, des duos jouissifs par le contraste qu'ils apportent, un sens du cadrage et de la mise en scène toujours au service du fond qui a triple fonction de nous divertir, nous révéler les ficelles du cinéma, tout en sollicitant activement une réflexion sur notre rapport à l'image et aux références, une BO d'enfer qui nous sert du bon rock '90, des scènes d'actions maîtrisées, un parallèle imaginaire/réel très pertinent, et un rythme sans faille. Bref, le Blockbuster intelligent et divertissant par excellence, et pour ma part, un très bon feel good movie. J'oubliais, à voir absolument en VF (comme beaucoup de films de cette époque) pour ses répliques cultes dignes d'un Inspecteur Harry. Tu aimes les omelettes, tiens je te casse les oeufs. Je termine avec une pique gratuite mais que je trouve pertinente ici : une expérience plus immersive qu'un film en 3D.
Mais la grosse subtilité du scénario, est de retourner l'argument dans le sens inverse dans sa dernière partie, en faisant cette fois-ci apparaître le héros dans le monde réel, où l'enchaînement des séquences devient bien plus imprévisible. Ainsi, Jack Slater se découvre adorer la musique classique, détester l'homme d'action qu'il est devenu (au point de faire des reproches à l'acteur qui l'a dirigé vers cette direction), et ainsi révéler une humanité dont il était entièrement dépourvu dans le film. La relation entre Slater et le gamin est même assez touchante, car elle remplit le rôle de substitut de père et de fils. Ainsi, si ce dernier va si souvent au ciné, c'est peut-être aussi car il s'est choisi une famille pour faire face à un manque (des parents peu présents), une catharsis libératrice pour oublier ses petits soucis et pour ne pas s'ennuyer (décapante sa version d'Hamlet). Face à eux, un magnifique badguy, qui est le seul à finalement s'échapper des clichés dont il est victime en usant une intelligence typique du ciné de Mc Tiernan, malheureusement piégé dans le film par son oeil de verre qui révèle ses pensées, et enfermé dans un rôle de subalterne à travers une relation jubilatoire avec son idiot de Boss qu'il ne manque de corriger par des piques verbales. J'aime beaucoup la façon dont il découvre que dans la réalité où l'individualisme et le cynisme règnent solidement, aucun de ses actes maléfiques n'a de réelle conséquence et peuvent donc peut-être l'emporter sur le bien.
La liste des qualités serait trop longue à établir, donc j'abrège, avec un Schwarzenegger plus charismatique que jamais et icônisé à mort, un gamin pas trop énervant, des duos jouissifs par le contraste qu'ils apportent, un sens du cadrage et de la mise en scène toujours au service du fond qui a triple fonction de nous divertir, nous révéler les ficelles du cinéma, tout en sollicitant activement une réflexion sur notre rapport à l'image et aux références, une BO d'enfer qui nous sert du bon rock '90, des scènes d'actions maîtrisées, un parallèle imaginaire/réel très pertinent, et un rythme sans faille. Bref, le Blockbuster intelligent et divertissant par excellence, et pour ma part, un très bon feel good movie. J'oubliais, à voir absolument en VF (comme beaucoup de films de cette époque) pour ses répliques cultes dignes d'un Inspecteur Harry. Tu aimes les omelettes, tiens je te casse les oeufs. Je termine avec une pique gratuite mais que je trouve pertinente ici : une expérience plus immersive qu'un film en 3D.
Note : 9.5/10