Les avis de vos dernières lectures

[osorojo]

[dagokhiouma]

Excellent, j'ai pas décroché, comme une drogue.
J'ai toujours plus apprécié les livres sur le perso que les films, malgré certains très bons, mais le livre était toujours imparfaitement retranscrit dans le scénario, voire trahi.
Bien ce que dernier tome sur les origines d'Hannibal soit une commande prétexte à justifier un quatrième film, la qualité et l'intérêt sont au rendez-vous. Thomas Harris sait se renouveler en adoptant un ton différent des trois autres livres, plus adapté à l'histoire des origines de ce monstre. J'ai meme l'impression qu'il a plus scénarisé son récit, pour qu'il soit moins trahi par l'adaptation ciné. A mon avis, quand je verrais le film, je verrais le livre que j'ai lu.
Je pourrais reprocher à ce livre, d'être opportuniste, de lever le voile sur le mystère Lecter qui faisait entre autres l'intérêt des précédents, mais tout n'est pas dévoiler, laissant au lecteur une interprétation personnelle du personnage sur certains des aspects de sa personnalité.
En tout cas, les origines sont bien trouvées à mon avis et Harris réussit à ne pas tomber dans l'écueil de l'empathie qui serait résultat de la justification possiblement compréhensible des actes monstrueux menés par Lecter.

[Rascar]

Dans Anatomie d'un assassinat, Philip Shenon exhume des témoignages écartés par l'enquête sur l'assassinat de JFK.
C'est, à mon sens, le principal mérite de ce bouquin (gros pourrais-je dire) Inutile de l'acheter si vous ne vous
intéressez pas au fond du fond de cet événement tragique. L'auteur revient à plusieurs reprises -et de façon fouillée- su
le séjour d'Oswald à Mexico, un voyage passé sous silence par les FBI et la CIA. L'auteur est d'accord sur le fait que cet
individu (Oswald) a bien tiré sur le Président, mais au bout de son enquête il ne réfute pas les complicités éventuelles.
C'est d'ailleurs ce qui ressort de cette affaire depuis toujours: un pays bâti sur la violence et les armes (surtout au Texas)
n'a pas fini de nous surprendre.



De tous les livres que j'ai lus à propos de l'assassinat de John Kennedy, celui de Philip Shenon, journaliste d'investigation au New York Times, mérite un intérêt particulier. Pas seulement parce que l'auteur s'est rendu célèbre aux États-Unis pour ses scoops sur l'enquête qu'il a faite pour son journal sur l'attentat du 11 septembre 2001. Mais parce que, jamais sans doute depuis le drame de novembre 1963 à Dallas, un livre aura autant analysé, disséqué, passé à la moulinette de la recherche de la vérité le travail de la commission d'enquête officielle du chief justice Earl Warren. Durant huit ans, Shenon a pisté les derniers survivants des membres de cette commission et surtout les policiers, médecins, psychologues, avocats, magistrats, qui les ont assistés lors des dix mois d'une enquête à haute tension médiatique et politique. Il a retrouvé beaucoup de ceux qui étaient à l'époque des juniors dans leurs professions respectives et dont les témoignages aujourd'hui sont le reflet des interrogations, des doutes, des luttes d'influence, des fausses pistes, qu'a provoqués cette enquête sans doute trop vite achevée. En effet, un demi-siècle plus tard, on ne sait toujours pas avec certitude si, en tirant sur le 35e président des États-Unis depuis une fenêtre, Lee Harvey Oswald a agi sous l'empire d'un dérangement psychique ou, au contraire, sous la directive de la mafia ou d'une puissance étrangère. Anatomie d'un assassinat, le livre de Philip Shenon a également le mérite, même s'il fait des révélations sur un mystérieux voyage d'Oswald à Mexico, de ne pas prendre partie entre les thèses conspirationnistes et celles qui ne voient dans l'attentat de Dallas que le geste d'un déséquilibré. Et surtout, il montre à quel point, deux ans après la crise de Cuba, née de l'affaire de la baie des Cochons, la situation internationale était tellement tendue, en pleine guerre froide, que l'hypothèse d'un éventuel complot de Castro pour tuer le président américain aurait pu, si elle était vérifiée, déclencher une guerre. C'est l'intérêt essentiel de ce livre. On y voit le nouveau président, le Texan Lyndon Johnson, convaincre Earl Warren d'accepter la présidence de la commission d'enquête en lui faisant valoir les risques pour la paix mondiale que pourraient impliquer des conclusions hâtives sur l'assassinat de Kennedy.

[Waylander]

Lectures de Janvier :

Sympa ce petit mix de la Route et The last of us. Profond, féministe (mais pas réaliste c'est ce qui le différencie des deux autres), on suit une jeune fille de 15-16 ans (qui se bat trop bien et défonce des mecs entrainés qui ont masse musculaire, armes, force etc...ca me fait toujours marrer ce genre de traitement) dans un monde dévasté par des zombies. Classique.

Plus original que celui cité plus haut, ce roman de zombies se déroule en France et même si quelques références aux cités, au langage des banlieues etc...sont gavant, c'est plutôt agréable à lire. Toute la première partie se déroule dans une maison avec une famille qui voit l'invasion se propager le prisme de la télévision. Au début les zombies ne sont pas dangereux, les gens les évitent, ça suffit. Mais en fait, plus on avance dans le temps plus les zombies deviennent intelligents. Plus leurs réflexes et leurs instincts remontent à la surface. D'être amorphes et inamés ils deviennent des prédateurs. Une scène du livre est fantastique de connerie : plusieurs voitures , camions de survivants etc....entrent dans une réserve pétrolière pour faire le plein. 3-4 camions gardent l'entrée. Un des éclaireurs voit un zombie près d'un camion, il tire, rate son coup ça perce le réservoir du véhicule , ça touche l'essence, ça prend feu ça pète et vu que ya du pétrole partout, tout s’enflamme et pète du coup tout le monde crève sauf 3-4 mecs.

London est clairement un de mes auteurs favoris puisqu’il mêle quasiment tout e que j'aime de près ou de loin. Aventurier, pauvre au début de sa vie, pleins de métiers à la con, la vie sauvage, la chasse, la trappe, la ruée vers l'or, la politique, le socialisme , de profondes contradictions en lui, souvent le cul entre eux chaises , romancier, essayiste, boxeur, photographe... Les nouvelles de la Force des Forts sont excellentes, la première est une belle métaphore de l'évolution de la société humaine et les autres sont originales et visionnaires (la nouvelle sur la Chine et son effondrement du à sa démographie et à une attaque mondiale contre la Chine par les airs et des petits flacons de bactéries). Construire un feu raconte l’histoire d'un homme sur de lui, accompagné d'un chien, qui ne se pose pas de questions sur la vie, qui avance dans les bois, sous une température glaciale qu'il pense pouvoir ignorer, une nature qui ne lui fait pas peur. Résultat : il ne lui arrive que des emmerdes , perdu dans la taiga et pas si loin que ça de son point d'arrivée (j'ai pas mal pensé à THE GREY).

[osorojo]

Du mal à trouver le temps pour enfin le commencer, mais alors une fois que ce fut fait, j'ai pas réussi à décrocher. Grosse GROSSE claque



LA HORDE DU CONTREVENT

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-- Alain Damasio | 2004 | 10/10
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C'est quelque peu dérouté que l'on commence la lecture de La horde contrevent. Dérouté par cette pagination inversée qui fait sourire mais nous perd un peu, mais surtout par les petits glyphes qui introduisent chaque paragraphe. Leur signification est pourtant simple, identifier le point de vue de la narration dès qu'un saut de ligne s'impose dans la page. Et c'est là la première singularité attachante de ce roman atypique, sa recherche formelle, en tant qu'objet, que l'on rencontre avant même de s'imprégner de l'histoire. Si le procédé peut paraître un peu gadget dans les premières pages il devient au contraire un instrument redoutable en terme de narration. Il permet entre autre à Damasio d'insuffler à son pavé un rythme qui ne faiblit jamais et prend de l'ampleur au fur et à mesure que les personnages nous deviennent familiers. Au bout d'une centaine de pages, les récurrents sont nos compagnons de galère et dès que leur symbole s'invite en début de ligne, on s'empresse de connaître leurs états d'âmes. Si le procédé fonctionne autant, c'est également parce Damasio change de style avec une aisance folle, pour caractériser très précisément ses différents personnages, surtout les principaux. Qu'on passe de l'inflexible rustre Golgoth dont le langage fleuri nous met immédiatement la rage aux ventres, au truculent Caracole qui manie sa langue avec une agilité autochronique impériale en passant par le noble Pietro, le ton est reconnaissable immédiatement et nous permet sans difficulté de nous imaginer les personnages en quelques pages. La prouesse est belle et bien là, elle permet au livre de revêtir une dimension supplémentaire, qui m'a littéralement conquis.

Si cette intelligence dans la confection de cette oeuvre littéraire est totale, c'est parce qu'elle est bien évidemment mûe par une plume diabolique. Alain Damasio possède un sens du récit impressionnant et mène sa barque sans faiblir, en alternant action oppressante et émotion vive. Dans les deux cas, les pages s'enchaînent sans qu'on ait l'impression de les lire, une seule envie nous prend au corps, connaître la suite. Passé les 200 premières pages il est même vain d'espérer pouvoir penser à autre chose qu'à cette horde implacable. Le plaisir de rouvrir le livre pour s'immiscer à nouveau dans leurs contres diaboliques est total. On saluera également la belle mythologie que crée son auteur autour du vent en le décortiquant à l'extrême pour en faire un objet mystique, personnage à part entière du livre dont la puissance intimide.

Les 100 dernières pages du voyage sont redoutables. Fin du périple, mais début d'un autre, jamais définitif mais pourtant si poignant, le pincement au coeur s'invite à la fête. On se laisse émouvoir sans honte aucune par le destin de la horde autant que par la portée philosophique de l'ouvrage. A travers les personnages les plus marqués de son livre, Damasio nous offre une aventure épique passionnante et passionnée. Impossible de finir la lecture sans avoir envie de réciter les 9 formes du vent, de dessiner un furvent tout en ponctuation ou d'aller serrer la pogne, en serrant les dents, à Golgoth, le traceur intrépide pas vraiment timide. N'ayons pas peur des mots, à mes yeux, encore embués, La horde du contrevent est un chef d'oeuvre total. Créatif en diable, propulsé par une plume radicale et précise (la joute verbale est un grand moment), il s'impose comme une référence immédiate pour tout amateur des voyages singuliers on ne peut plus inspirés. Repect.

Merci Way

[elpingos]

Ben ouais, c'est une tuerie ce bouquin

[osorojo]

Ouep. J'ai hésité à enquiller avec La zone du dehors directement, mais je sais pas pourquoi j'ai eu envie d'aller vers autre chose. En même temps, ça fait un moment que j'ai envie de me faire le cycle fondation d'Asimov, je viens de me commander les 2 premiers tomes. Avec un barjavel, dont je n'ai rien lu et qui a priori est un incontournable de la SF française ^^ Je vais voir avec quoi j'enchaîne, mais c'est clair que je me ferai le premier roman de Damasio dans pas longtemps ! Est-ce que tu l'as lu ?

Content de te lire en tout cas Elpingos, tu te fais rare ici ces derniers temps

[elpingos]

Yep je l'ai lu, bien mais sans plus. Beaucoup moins marquant que la Horde... Après fonce en effet sur Barjavel, un maître (et surtout ne pas délaisser son "Enchanteur" pour moi son chef d'oeuvre).

Sinon un peu absent en effet, car j'étais en vacances (ski), donc énormément de taf semaine avant et semaine après... Mais d'ici quelques jours je serais de retour aux critiques logiquement.

[osorojo]

Cool !

Pour Barjavel, j'ai pris Carnage pour commencer ^^

[Dunandan]

L'enchanteur se lit comme du petit lait, et il est un peu à part dans son oeuvre me semble t-il. La nuit des temps aussi je l'adore.

[osorojo]

La nuit des temps, je suis dégouté je me suis fait spoiler un bout de la fin (concernant Eléa que je connais meme pas) alors que je me rencardais sur les bouquins à lire de l'auteur. Le mec conseille donc ce livre et raconte la fin en disant que c'est génial. J'étais limite énervé. Du coup, j'hésite à le lire :/

[Dunandan]

Ouais la fois où j'ai chopé Gravity, un client s'est trouvé intelligent de raconter certains trucs au vendeur. Du coup je faisais "là là" dans la tête mais j'ai quand même entendu cette histoire de débris dans l'espace qui reviennent cycliquement (bon heureusement rien de trop grave mais c'est chiant ce genre de choses quand ça t'arrive alors que t'avais rien demandé ^^.

[osorojo]

Ue fin sauf que pour Gravity, y a rien à spoiler

[Dunandan]

Ben c'est clair que le scénario se réduit à pas grand chose ... (mais bon dans ce cas justement je veux rien savoir pour "vivre" l'expérience sans arrières-pensées ^^)

[Waylander]

Après faut pas oublier qu'un scénario peut avoir plusieurs formes et que certains sont très denses parce qu'ils contiennent toutes les infos techniques visuelles du film (les plans etc...). Ensuite, c'est une écriture très technique, on doit tout indiquer, lieu,( heure) jour/nuit, les dialogues, on y développe même la psyché des personnages sans pour autant que ce soit directement visible ou compréhensible dans le film (je pense au scénario de Collateral dans lequel Mann avait développé à fond le tueur sans que le public en soit informé dans le film). Sur Gravity il ya peu de dialogues mais les infos techniques doivent être nombreuses (je parle du scénario définitif et retouché par tout le monde, prod, réalisateur, chef op, scénariste(s)).

On confond souvent avec pitch, synopsis etc...