nicofromtheblock a écrit:C'était juste pour tester combien de temps il fallait pour faire une critique à la Hulkiss ... Verdict : moins de 5 min contre une petite demie-heure pour mes critiques d'habitude. Quel gain de temps ! Mais je vais quand même en rester à mon style : pour moi, la qualité prime sur la quantité.
C'est bien ce que je pensais, 5 minutes suffisent plutôt qu'une demi heure de fadaiseries
GOLTZIUS ET LA COMPAGNIE DU PÉLICAN Peter Greenaway - 2012 8/10
Je connais assez mal le cinéma de Pter Greenaway : à part Meurtre dans un jardin anglais, je n'ai vu aucun de ses films. Je suis donc allé voir son dernier film sans réelle attente et j'ai été conquis. Goltzius s'inscrit donc dans une trilogie sur les grands peintres hollandais, le premier (La ronde de nuit) sur Rembrandt datant de 2007 et le troisième sur Jérôme Bosch étant prévu pour 2016. Ici, le réalisateur s'intéresse donc à Hendrick Goltzius, peintre hollandais du XVIe siècle qui était également metteur en scène de théâtre avec sa troupe prénommée la compagnie du Pélican.
Film biographique, Goltzius revisite l'histoire du peintre qui était allé solliciter le Marquis d'Alsace pour financer la réalisation d'un ouvrage illustrant les passages érotiques de l'Ancien Testament en échange de quoi, il lui proposa de rejouer ces scènes avec sa troupe devant la cour du Marquis. Illustrant les 5 plus grandes perversions de l'Ancien Testament (finalement, il y en aura une tirée du Nouveau Testament), ces tableaux traite donc du voyeurisme (Adam et Eve), de l'inceste (Loth et ses filles), de l'adultère (David et Bethsabée), de la prostitution (Samson et Dalilah) et enfin de la nécrophilie (Salomé).
Le réalisateur utilise un cadre totalement théâtral en tournant son film dans un entrepôt désaffecté où il plante ses différents décors. Outre un gros travail sur la photographie de Reinier Van Brummelen, Peter Greenaway expérimente pas mal de procédés originaux : collages, superposition d'images, illustration par des tableaux, ... De plus, le réalisateur attribue la narration à Goltzius en personne qui s'adresse au spectateur tout en parcourant l'histoire de la peinture et les différentes représentations de ces personnages bibliques.
Comme si ça ne suffisait pas, le réalisateur joue également sur la mise en abyme entre les scènes qui sont jouées et les événements qui se passent entre la troupe et le Marquis et sa cour. Vu son sujet, le film joue la carte de l'érotisme et les acteurs n'hésitent pas à se mettre à nu. Et la fin tourne presque au grand guignol tant la folie générale est assumée.
Côté interprétation, c'est assez théâtral mais ça colle parfaitement au sujet. Le charismatique F. Murray Abraham est excellent dans le rôle du Marquis d'Alsace. C'est même plutôt un rôle osé pour un acteur de son standing. A ses côtés, on retrouve un casting très international : le hollandais Ramsey Nasr n'hésite pas à jouer de son accent pour le rôle de Goltzius, et les actrices Kate Moran (française), Halina Reijn (hollandaise) et Anne Louise Hassing (danoise) se donnent corps et âme pour réinterpréter les grandes scènes de l'Ancien Testament dans le plus simple appareil.
Au final, du haut de ses 72 ans, Peter Greenaway nous livre un grand film irrévérencieux et plein de folie rendant hommage à la peinture, au théâtre et à l'art en général. Voici un film d'une richesse rare qui méritera plusieurs visions pour en apprécier chaque détail. Un joli coup de cœur qui me donne envie de découvrir un peu plus l'oeuvre du réalisateur en commençant par The pillow book et 8 femmes 1/2.
Après sa période "camé" dans les années 70, Dennis Hopper change radicalement de style avec ce polar urbain sur le C.R.A.S.H., une unité de la police de Los Angeles qui lutte contre les gangs. Entre le trafic de drogue et les règlements de compte entre gangs, ces policiers doivent s'intégrer dans ce microcosme sans faire de zèle. C'est le cas de Hodges, vieux de la vieille qui sait être laxiste avec les membres de gangs pour que ceux-ci lui renvoient la balle quand il en a besoin. Mais l'arrivée de son jeune coéquipier aux méthodes musclées va perturber ses habitudes.
Le film nous plonge tout de suite au cœur des quartiers chauds de Los Angeles où le duo doit enquêter sur un meurtre qui ressemble à un règlement de compte. Outre les différentes communautés et couleurs de peau, le titre fait référence à ces foulards que portent les différents gangs : rouge pour les Bloods, bleu pour les Crips et noir pour la Mara. Le film utilise des changements de point de vue qui permettent non seulement de suivre l'histoire sous l'angle de la police mais aussi sous celle des différents gangs. En cela, le réalisateur ne prend pas parti et nous laisse juger des motivations de chacun.
Le duo Robert Duvall/Sean Penn fonctionne parfaitement même si le concept des coéquipiers que tout oppose n'est pas nouveau. Robert Duvall est toujours aussi bon en vieux sage proche de la retraite qui donne des conseils à son jeune coéquipier. Le destin du personnage en sera d'autant plus poignant. Et Sean Penn respire l'énergie de cette jeunesse qui fonce tête baissée. Mais il mûrit au fur et à mesure et on assiste à un vrai passage de relais (référence à l'histoire du taureau à la fin). A leur côté, on retrouve Don Cheadle en chef de gang qui se révélera assez peu présent à l'écran. Et puis, Damon Wayans était déjà abonné au rôle de comique de service.
Il faut noter que, contrairement à la majorité, je n'ai pas accroché à la BO d'Herbie Hancock. Cette musique au synthé m'a donné l'impression d'être devant une comédie d'Eddie Murphy et m'a fait un peu sortir du film ... Quant à l'aspect réaliste du film, il est réussi mais j'ai trouvé qu'il manquait un peu de tension, le film optant pour un rythme plutôt posé. Du coup, il souffre un peu de la comparaison avec ses successeurs, en particuliers des films comme Training day ou End of watch qui savent installer une ambiance bien pesante.
Au final, Dennis Hooper nous livre un polar urbain plutôt réussi porté par un bon duo d'acteurs. Si on le remet dans le contexte de son époque, c'est un film qui préfigure des émeutes de 1992 à Los Angeles et il a dû inspirer bon nombre de polars des années 90-2000. Cependant, je garde en petite réserve sur le rythme qui ne m'a pas semblé assez prenant.
Petit à petit, je comble mes lacunes sur la filmo de Sidney Lumet et je dois dire que Serpico fait parti de mes préférés du réalisateur. Le film nous plonge dans le New York de la fin des années 60 où un flic intègre va essayer de faire face à la corruption qui gangrène son métier. Transféré de Commissariat en commissariat, il passe pour la brebis galeuse et met sa vie en danger pour lutter contre le système et faire tomber les hauts placés.
Tout d'abord, le film repose en grande partie sur l'énorme interprétation d'Al Pacino. C'est lui qui porte le film sur ses épaules et tous les seconds rôles ne font que graviter autour de lui. Il faut dire qu'il y a un excellent travail d'écriture sur son personnage. Par petites touches, on découvre sa vie privée qui permet de mieux le cerner : fils de commerçants, il a gravit les échelons tout seul, il aime se cultiver et tente de s'élever socialement et il a tendance à fuir les relations amoureuses dès que ça devient trop sérieux. Tous détails permettent de donner la consistance à son personnage et le rend d'autant plus attachant.
Sidney Lumet fait également un excellent travail sur les ellipses. Le film se déroule sur plusieurs années et on voit le temps passer au grès de la pilosité de son héros : rasé de prêt à ses débuts, il se laisse pousser la moustache, puis le bouc et enfin la barbe. De la même manière, on voit le chiot qu'il a adopté grandir au fil du film devenant son ami le plus fidèle. J'aime beaucoup ce soucis du détail pour nous faire rentrer totalement dans l'histoire.
Le seul reproche que je pourrais faire, c'est une petite facilité scénaristique : dès qu'il débarque dans un nouveau commissariat, ses collègues l'informent tout de suite sur le système de corruption alors que sa réputation de flic intègre le précède. Mais on peut faire abstraction de ce défaut tant le reste est irréprochable. D'ailleurs, la fin et sa tension palpable est vraiment réussie : alors qu'il doit témoigner contre ses collègues, il continue à travailler avec eux sous la pression et le risque de se faire trahir.
Au final, Sidney Lumet offre un rôle magistral à Al Pacino dans ce film policier traitant de la corruption policière. En toile de fond, la ville de New York est très bien mise en valeur et le thème musical de Mikis Theodorakis fait un peu penser à du Ennio Morricone. Une belle réussite qui s'inscrit dans les références du genre !
33 films vus (22 au cinéma - 6 en DVD - 4 en DivX - 1 à la TV)
Moyenne : 6,53/10
Classement par pays :
USA : 23 France : 3 Chine : 2 Canada : 1 Chili : 1 Grande-Bretagne : 1 Italie : 1 Pologne : 1
FILM DU MOIS
COUPS DE COEUR DU MOIS
Films découverts (31 films)
- The truth about Emanuel - Francesca Gregorini - 2013 [DivX, VOST] 6,5/10 - Once upon a time in America - Sergio Leone - 1984 [Ciné, VOST] 9/10 - Jack Ryan : Shadow recruit - Kenneth Branagh - 2014 [Ciné, VF] 4,5/10 - 30 beats - Alexis Lloyd - 2012 [DVD, VOST] 5/10 MA CRITIQUE - Viva la libertà - Roberto Andò - 2013 [Ciné, VOST] 6,5/10 - Boxcar Bertha - Martin Scorsese - 1972 [Ciné, VOST] 6,5/10 - Goltzius and the Pelican Company - Peter Greenaway - 2012 [Ciné, VOST] 8/10 - American hustle - David O. Russell - 2013 [Ciné, VOST] 7/10 - Mea culpa - Fred Cavayé - 2014 [Ciné, VF] 5,5/10 - Cloudy with a chance of meatballs 2 - Cody Cameron & Kris Pearn - 2013 [Ciné, VF] 5/10 - Jacky au royaume des filles - Riad Sattouf - 2014 [Ciné, VF] 5,5/10 - RoboCop - José Padilha - 2014 [Ciné, VF] 4,5/10 - Colors - Dennis Hopper - 1988 [DVD, VOST] 7/10 - The book thief - Brian Percival - 2013 [Ciné, VOST] 5/10 - La belle et la bête - Christophe Gans - 2014 [Ciné, VF] 6/10 - Save the date - Michael Mohan - 2012 [DivX, VO] 6,5/10 - Cavemen - Herschel Faber - 2013 [DivX, VO] 6/10 - Ida - Pawel Pawlikowski - 2013 [Ciné, VOST] 7/10 - Mr. Peabody & Sherman - Rob Minkoff - 2014 [Ciné, VF] 6/10 - Raze - Josh C. Waller - 2013 [DivX, VOST] 6/10 - Only lovers left alive - Jim Jarmusch - 2013 [Ciné, VOST] 7/10 - Le météore - François Delisle - 2013 [TV, VF] 7,5/10 - Gloria - Sebastián Lelio - 2013 [Ciné, VOST] 6,5/10 - Pompeii - Paul W.S. Anderson - 2014 [Ciné, VF] 3/10 - The verdict - Sidney Lumet - 1982 [DVD, VOST] 7,5/10 - The Lego movie - Phil Lord & Christopher Miller - 2014 [Ciné, VF] 7/10 - Serpico - Sidney Lumet - 1973 [DVD, VOST] 8/10 - Wu xia - Peter Chan - 2011 [DVD, VOST] 7/10 - The Grand Budapest Hotel - Wes Anderson - 2014 [Ciné, VOST] 8/10 - Yip Man - Wilson Yip - 2008 [DVD, VOST] 7/10 - August : Osage County - John Wells - 2013 [Ciné, VOST] 7/10
Films revus (2 films)
- Blue velvet - David Lynch - 1986 [Ciné, VOST] 8/10 - Phantom of the Paradise - Brian De Palma - 1974 [Ciné, VOST] 9/10
Séries
- 2 broke girls 3x15 et 3x16 - American Horror Story 3x01 à 3x13 - The big bang theory 7x13 et 7x14 - Brooklyn Nine Nine 1x13 à 1x16 - Community 5x05 et 5x06 - The crazy ones 1x13 et 1x14 - Ground floor 1x09 et 1x10 - How I met your mother 9x15 et 9x16 - Masters of sex 1x01 à 1x06 - Mom 1x13 à 1x16 - New girl 3x13 à 3x16 - Orange is the new black 1x03 à 1x13 - Super fun night 1x13 et 1x14 - Trophy wife 1x13 et 1x14