Angel Heart 9/10C'est après avoir revu le très fade Associé du diable que je me suis mis en tete de regarder, pour la énième fois, le diamant noir d'Alan Parker.
Au carrefour de genres très marqués et compliqués à mixer (
le fantastique, le film de détective et le trip vaudou), le réalisateur réussit un petit miracle d'équilibre tout à la gloire d'un Mickey Rourke magnétique et d'un De Niro entetant. Encore une fois lorsque l'on se remémore la prestation grandguignolesque d'Al Pacino dans le film de Taylor Hackford, la "simple" participation du grand Bob n'en est que réhaussée. Il n'a que trois scènes mais il faut voir le poids qu'il prend dans l'histoire. Son ombre plane tout au long de l'intrigue à mesure qu'Harry Angel s'enfonce dans la folie. A ce titre, Rourke est impérial dans sa decente aux enfers, d'autant qu'il commence le film dans le role casse gueule du privé looser sympa. Nous sommes à cent lieux de l'imaginer à l'aube d'un funeste destin.
Coté technique, Alan Parker se fend d'une réalisation léchée et poisseuse, tantot grisatre et bleutée pour décrire une ville crade plongée sous la pluie, tantot gorgée de soleil pour une Louisianne inquiétante. La musique, les visions cauchemardesques, les seconds roles (
Lisa Bonet, Charlotte Rampling, les sbires de Cypher, les flics), tout concourent à laisser planer le mal sur la caboche d'un Mickey Rourke sur le fil du rasoir. Tout nous ramène à lui et c'est un juste retour des choses pour celui qui porte le film sur ses épaules.
Angel heart vieillit bien, très bien meme. Dans son registre, il reste intouchable. Il est à la fois l'un des derniers grand film noir et l'un des meilleurs films sur Lucifer (
si ce n'est le meilleur tiens!). Et meme si le twist est cramé à mi-chemin , la révélation finale reste toujours un choc (
Merci Mickey!). Si l'on fait abstraction de Seven, Angel Heart se goinfre, sans problème, le titre de péloche la plus dark vue depuis un bail! Point!