DRUNKEN MASTER
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Jackie Chan, Liu Chia-liang (2000) | 8.5/10
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Ce second Drunken Master, qui voit Jackie rendosser le costume de l'homme ivre pour une partie de jambe en l'air énervée, a su marquer les amoureux de Kung-Fu Pian. Et si les non initiés de la Shaw Brothers et autres joyeusetés de l'âge d'or du genre n'y verront qu'une longue succession de bastons sans intérêts, les autres sauront apprécier ce cadeau généreux fait par deux acteurs/réalisateur à leur fan base. C'est en effet à mon sens ce qu'est Drunken Master II, l'aboutissement de la carrière montante de Jackie Chan, qui peut enfin laisser parler toute sa créativité dans un film de kung fu survolté où la prouesse martiale côtoie sans cesse les idées les plus dingues.
On le voit d'ailleurs dans le traditionnel bêtisier final, Jackie Chan et son équipe de cascadeurs ne se sont pas ménagés pour mettre en image une version semi-réaliste de cette art martial si particulier qu'est la boxe de l'homme ivre. Et ce n'est certainement pas un hasard que le combat final prenne une orientation complètement surréaliste dès que Jackie se met à téter de l'alcool pur. Dès lors, le bouquet final se met en route pour nous décrocher la mâchoire à chaque fois que les acteurs franchissent une étape de plus dans la surenchère. Le meilleur dans tout ça, c'est que lorsque deux réalisateurs de la trempe de Jackie Chan et du mythique Liu Chia-liang, à savoir un échantillon de la crème des spécialistes du film d'arts martiaux, s'associent pour chorégraphier les combats, ils ne le font pas à moitié, et impriment sur bobine des moments de tatane références du genre.
Alors, oui, ça va paraître un peu facile à dire, mais quiconque aura au compteur quelques péloche de Kung-Fu HK à son actif trouvera certainement beaucoup plus de plaisir à découvrir ou revoir ce Drunken Master II. Sans jamais, par exemple, trouver trop superficielle une histoire qui n'a d'autre ambition que de mettre JC en situation, genou en l'air, poignet tordu, sourire jusqu'aux oreilles, prêt à en découdre. Ou de nous faire rigoler entre deux bastons, par l'intermédiaire des truculents seconds rôles qui nous sont proposés, à commencer par l'espiègle Anita Mui qui trouve une belle harmonie dans les scènes qu'elle partage avec Jackie.
Drunken Master II n'est pas un modèle de narration. Il cumule les ficelles et joue la carte de la grosse caricature Orient VS Occident, comme c'est souvent le cas dans les films populaires Chinois. Mais alors, quelle mandale il réserve aux amateurs de kung fu oldschool et d'humour burlesque à la Chinoise. A ceux là, Jackie Chan et Liu Chia-liang offrent en effet un spectacle survolté, qu'ils ne sont pas prêt d'oublier. En tout cas, l'explosivité du dernier quart d'heure va, sans doute possible, me rester en tête un bon moment.