The World Is Not Enough (Le Monde ne suffit pas) de Michael Apted
(1999)
Dix-neuvième James Bond et dernier film de la saga qui prendra place au vingtième siècle, et à l'instar des précédents opus on cherche avant tout à proposer un divertissement honnête. On abandonne ici la volonté de créer une menace technologique, et on revient au bon vieux complot nucléaire, l'originalité venant ici du complot qui se déroule derrière et qui a le mérite de propose un duo de bad-guy très intéressant psychologiquement. Alors certes, le déroulement du script n'exploite finalement que le minimum de cette opportunité (pourquoi ne pas utiliser plus la faculté de Renard à ne pas ressentir la douleur ?), mais ça fait tout de même plaisir de voir une volonté de proposer une menace solide. Comme dit plus haut, cet épisode ne cherche nullement à changer quoi que ce soit, et cela donne un film assez moyen, avec ses qualités et ses défauts, bref quelque chose de vite fait sympa sur le coup mais qui est vite oublié ensuite, comme quoi les années Brosnan se révèle être définitivement une période qui prend peu de risques.
Dans les qualités, on notera tout de même la menace (ce qui donne des scènes excellentes comme celle de la chaise de torture), un meurtre de sang-froid sur une femme (une séquence assez surprenante tant elle colle parfaitement au personnage de Bond), la séquence d'adieu de Desmond Llewyn à James Bond (une scène limite méta quand on y repense, reste à savoir si c'est voulu mais quand on regarde cette scène en sachant que l'acteur mourra quelques mois plus tard ça fait tout drôle) mais aussi la volonté de mettre M sur le devant de la scène, le personnage prenant bien plus d'importance par rapport aux autres films de la saga. Pour le reste, hormis le sublime générique (et la chanson de Garbage qui est l'une des meilleures de la saga à mes yeux) on navigue entre le moyen et le nul. Denise Richards est une erreur de casting total, les placements publicitaires honteux (on se tape une nouvelle fois une BMW), l'action emballée correctement mais vraiment sans plus, l'intro en poursuite en bateau est vraiment pas géniale et la scène du l'usine de caviar fait vraiment remplissage. Quand au titre du film, c'est la déception : pourquoi choisir la devise familiale de Bond et ne pas exploiter justement tout ce qui concerne son passé ? Bref, un Bond très moyen donc, pas spécialement honteux mais clairement oubliable.
NOTE : 5,5/10