[Mr Jack] Mes critiques en 2014

[Mr Jack]

J'ai un autre exemple, Le Dictateur, de Chaplin, c'est plus vieux et c'est pas tout à fait le même sujet mais le gars ridiculise aussi les hommes de pouvoir (surtout un ) via l'humour et je trouve que le message est beaucoup plus fort que dans le Kubrick. C'est plus visuel et l'intrigue parallèle est plus touchante, là où Kubrick s'enferme dans l'avion et tire sur la même corde qui consiste à faire passer les soldats US pour des gros beaufs qui foncent tête baissée.

[Dunandan]

Oui cet humour je l'ai ressenti comme cérébral, pensé, ce qui nuit à l'humour. Heureusement qu'il y a quand même quelques comiques visuels (le petit dico par ex., je trouve que c'est une super idée )

[Mr Jack]

C'est tout a fait ça, cérébral

[Mr Jack]

Alex Cross (2012) de Rob Cohen: 0/10



Un navet comme on en fait peu aujourd’hui où tout est ridicule et rien n’est à sauver: de la pauvre direction d’acteurs au casting raté en passant par la crédibilité zéro du scénario à la réalisation pauvrissime de Rob Cohen (XxX, Fast and Furious). Tout est jetable, rien n’est recyclable, pas même le penchant fun que peut procurer un tel paroxysme de nullité, la faute à une absence totale de second degré, sans parler de ne serait-ce qu’un amas de poussière de microfibre de cervelle. Affligeant et risible jusqu’à la moelle.

Bon, j'ai buggé mais j'ai du stock, je m'y remet, allez !

[Mr Jack]

⌲ MR. PEABODY & SHERMAN (2014)
de Rob Minkoff avec les voix de Guillaume Gallienne, Jules Timmerman, Garance Pauwels.

Histoire: M.Peabody est la personne la plus intelligente au monde. Il est à la fois lauréat du prix Nobel, champion olympique, grand chef cuisinier… et il se trouve aussi être un chien ! Bien qu’il soit un génie dans tous les domaines, M. Peabody est sur le point de relever son plus grand défi : être père. Pour aider Sherman, son petit garçon adoptif, à se préparer pour l’école, il décide de lui apprendre l’histoire et construit alors une machine à voyager dans le temps. Les choses commencent à mal tourner quand Sherman enfreint les règles et perd accidentellement dans le temps Penny, sa camarade de classe.

Monsieur Peabody est un chien. Le plus intelligent des chiens, qui, à l’instar du cynique et brillant Brian Griffin (de la drôlissime série Family Guy), a réussi à banaliser la présence d’un être de type canidé parmi les humains, jusqu’à imposer son intelligence supérieure. Moins sarcastique, plus réfléchi, Peabody est un être responsable et normal, tellement responsable et normal que lorsqu’il trouve le petit Sherman dans un landau un soir, il décide de l’adopter. Avec son enfant maintenant âgé de 7 ans, il voyage dans le temps et refait l’Histoire avec un grand H en même temps que l’éducation de son rouquin de fils, qu’il espère digne descendant des plus grands génies. Production Dreamworks (Shrek, Madagascar, Dragons), Peabody est en réalité un personnage tiré d’une série animée des années 60, plutôt ancrée dans la culture populaire américaine et pas du tout connue en France. Difficile donc de faire passer ici cette histoire comme un fait de notoriété publique. Une fois acceptée l’originalité de souche de ces deux sympathiques énergumènes, il est tout de suite évident qu’au contraire des plus belles réussites du studio, Peabody ne bénéficie pas d’une fluidité dans les gags écrits. En effet, il saute tout de suite aux yeux un problème de rythme, plutôt lent, voir cassé, et une absence de références auxquelles Shrek surtout nous avait habitué. Si quelques gags visuels font mouche, les moindres tentatives de calembours tombent à plat, et même si l’on accorde au couple père-fils un côté touchant et mignon, leur aventure ne sort malheureusement jamais des sentiers battus, puisent dans le même fond que les moins inspirés des films d’animations. Si la deuxième partie se laisse mieux regarder que la première, notamment grâce aux parallèles historiques qui font sourire (qui frôlent néanmoins le volume 12 de l’Histoire pour Les Nuls), on ne peut pas s’empêcher de regretter le rythme cocaïné et l’humour corrosif des précédentes productions Dreamworks. Car si Peabody ne fait de mal à personne et aura très bien sa place sur une étagère un soir pluvieux, l’un de ses problèmes majeurs vient de sa vulgarisation et de son extrême gentillesse, qui relègue le film à une production pour enfants de l’âge de Sherman, c’est à dire pour pas plus de 10 ans. On attend donc Dragons 2 avec impatience -mais pas plus que Lego, le film.

6/10

[Dunandan]

⌲ BUG (2006)
de William Friedkin avec Ashley Judd, Michael Shannon, Lynn Collins.

Histoire: Agnès vit seule dans un motel désert. Elle est hantée par le souvenir de son enfant, kidnappé plusieurs années auparavant, et redoute la visite de son ex-mari, Jerry, un homme violent récemment sorti de prison. Dans cet univers coupé du monde, Agnès s'attache peu à peu à un vagabond excentrique, Peter. Leur relation tourne au cauchemar lorsqu'ils découvrent de mystérieux insectes capables de s'introduire sous la peau. Ensemble, ils vont devoir découvrir s'il s'agit d'une folie partagée ou d'un secret d'Etat...

Avant dernier film en date du grand William Friedkin, Bug est un film d'horreur sans en être un, mais il est aussi un vrai et terrible huit clos sans en avoir l'air. Un huit clos plus cérébral que géographique, il partage avec Killer Joe cette volonté de prendre l'être humain comme un animal, pire, une bête, ou pire encore, une bestiole. Friedkin, brillant directeur d'acteurs, anime les corps de ses cobayes avec l'oeil cynique et malsain du docteur fou à lier perché dans son laboratoire, les nerfs optiques fixés sur la saleté de ces êtres. Là où dans Killer Joe il filmait une orde d'animaux sauvages se tourner autour, la bave aux lèvres et les griffes acérées, ici dans Bug il les regarde muter, plonger dans la folie la plus pure, un rictus démoniaque au coin des lèvres. Car Bug démarre comme un point au milieu d'une feuille, sur lequel on plante sa loupe, encore et toujours plus proche, complices du jeu malsain du metteur en scène. Agnès est une femme à cran, white trash sur les bords, cachant un secret comme on cache ses monstres en dessous de son lit. Arrive alors l'ex-mari, un parasite bruyant qui se colle aux bras et qui suce le sang jusqu'à ce qu'il ne reste plus assez de force dans les veines pour autre chose que contempler sa faiblesse. Agnès n'est qu'une femme battue, comme il en existe des centaines de milliers, trop affaiblie par son parasite de mari pour trouver la force de s'en débarrasser pour de bon. Mais arrive une menace étrangère, la plus terrifiante de toute, la bestiole inconnue. Elle s'immisce chez vous sans que vous vous en rendiez compte et pourtant elle est déjà là, à vous insérer son liquide dans votre cerveau qu'on appellera science. Mais si le parasite est une forme d'insecte insupportable, elle reste mortelle. Mais qu'est-ce qu'un parasite à côté d'un virus ? Lui se propage dans le moindre tissu de votre corps et dans la moindre cellule de votre cerveau. Il est là et vous l'accueillez sans broncher car il vous définit désormais. Alors c'est vrai, Bug est un film riche et puissant sur la paranoia et sur l'être humain dans sa définition la plus naturelle qui soit. Mais Bug est aussi un film qui refuse de se ranger dans un genre et de prendre partie au jeu du film d'horreur et ses couches de passages obligés et de traumas visuels obligatoires. Et qui dit refus dit limites car enfermement. Et même si le film est plutôt court, il est explicite très vite, dans le texte et dans les images. Et bien que Friedkin maitrise à la perfection le maniement de ses acteurs, il ne peut les empêcher de virer dans le théâtral. Même si Shannon est saisissant dans son rôle habituel d'extraterrestre aux yeux globuleux qui vous hante en une fraction de regard. Bug est un film bourré de sens, tellement lucide qu'on aurait aimé qu'il le soit un peu moins, qu'il sorte de l'entonnoir pour nous surprendre un peu.

7.5/10

[Dunandan]

BIen cool ta dernière critique

Par contre je ne comprends pas bien ta dernière réflexion, car je l'ai trouvé au contraire bien surprenant ce film ... (ce que ne semble pas contredire l'ensemble de ta critique). A moins que ce soit son manque d'optimisme qui t'a légèrement rebuté ?

[Mr Jack]

Non en fait je trouve qu'on comprend trop vite les enjeux du film qui s'enfonce tout de suite dans une spirale dont on anticipe la fin très vite. Ça change pas la puissance du film, ça atténue juste mon plaisir à suivre jusqu'au bout le dénouement de l'histoire. Et puis les scènes marquantes du film (l'arrachage de dents notamment) m'ont fait ni chaud ni froid alors je sais pas si c'est parce que j'étais sorti un peu du truc ou parce que ça manquait d'ampleur, mais je pencherais plus pour la première éventualité (le surjeu de Judd joue un peu sur la fin, aussi xD)

[zack_]

Curieux de voir M.Peaboady, j’espérai une critique un peu plus passionné, on verra ça par curiosité quand même.

[Mr Jack]

J'espérais aussi, surtout après les derniers Dreamworks genre Dragons, Rio et Madagascar 3, Les Croods, mais bon c'est loin d'être mauvais genre Kung Fu Panda 2 ou Megamind ou Bee Movie Et puis cette année il y a encore Dragons 2 et Home pour remonter le niveau

[zack_]

Je t'échange Rio et ses oiseaux chiants contre Kung Fu Panda 2 et son gros panda!

[Mr Jack]

Deal

[Dunandan]

⌲ THE LEGO MOVIE (2014)
de Phil Lord & Chris Miller avec les voix (en VO) de Chris Pratt, Will Ferrell, Elizabeth Banks, Will Arnett, Nick Offerman, Alison Brie, etc.

Histoire: Emmet est un petit personnage banal et conventionnel que l'on prend par erreur pour un être extraordinaire, capable de sauver le monde. Il se retrouve entraîné, parmi d'autres, dans un périple des plus mouvementés, dans le but de mettre hors d'état de nuire un redoutable despote. Mais le pauvre Emmet n'est absolument pas prêt à relever un tel défi !

« Tout est super génial »

Voilà comment on pourrait résumer cette grande aventure Lego, une comédie animée riche et variée signée Phil Lord et Chris Miller, à qui on doit notamment Tempête de Boulettes Géantes et 21 Jump Street (avec Tatum et Hill). Oui car visuellement, le film est une tuerie. Consciente de tout ce qui se passe autour d’elle, la narration vogue et navire dans tous les sens, s’arrête et accélère au nom d’un humour à la fois burlesque et absurde, reprenant l’esprit révolté de Matrix, l’épopée habitée et mythologique de Star Wars et la loyauté enfantine des jouets de Toy Story, tout en gardant l’esprit et l’humour corrosif de la marque Lego, que l’on connait surtout à l’image via les jeux vidéo du même nom.

Tout commence quand Emmett, simple ouvrier de chantier comme les autres, se prend à croire qu’il est "le spécial", terme sorti de la bouche du prophète Vitruvius pour dénommer celui qui sauvera le monde de la perfection orchestré par le démoniaque Lord Business. Emmett étant un simple d’esprit totalement dévoué à la doxa pronée par Business (jolie parabole, dès le départ), il se voit aidé par la belle et mystérieuse Cool-Tag, disciple indépendantiste du prophète à barbe. Voilà donc Neo, Trinity et Morpheus partis sauver l’humanité des robots voulant faire de tout être résistant un clone de plus. L’épopée ne serait rien sans un acolyte cool (Batman/Han Solo) et des super vaisseaux spatiaux (ou non) voguant à travers les mondes de l’univers de la marque à brique jaune. Pendant quasiment tout le film, le rythme ne s’estompe jamais, il est même en roue libre jusqu’à un surprenant dévoilement qui laisse de côté l’humour (pas totalement) pour faire place à l’émotion, en suivant les plus beaux morceaux de bravoure de l’animation pour petits et grands (la fin de Toy Story 3, pour ne pas en nommer un parmi d’autres). Bref c’est simple, c’est rapide, c’est drôle, c’est touchant, c’est pour les petits, les grands, ça ne tombe pas (comme récemment Peabody) dans la vulgarisation ni dans l’élitisme parfois obligatoire des films animés ultra-référencés, et tout cela est vrai en VF. Alors remplacez Arnaud Ducret et Tal (mon dieu…) par des valeurs sures de l’humour actuel à la télé ou ailleurs, à savoir Chris Pratt et Nick Offerman de Parks & Recreation, Alison Brie de Community, Will Arnett de Arrested Development, Elizabeth Banks de 30 Rock, Charlie Day de It’s Always Sunny in Philadelphia, et bien sur Will Ferrel (*reprend sa respiration*) et vous avez le droit à un des tout meilleurs films d’animation récent hors Pixar et Dreamworks. Et ça, c’est déjà un exploit en soi. Vivement la suite, donc.

8.5/10
En vérité 8 + 0.5 de bonus anticipés pour la VO.

[zack_]

Je pensais pas aller voir des Lego au cinéma mais tu m'as plus que convaincu, j'irai avec ma fille durant le début des vacances Belle critique en tout cas

[Mr Jack]

Ca me fait plaisir
Et puis c'est tellement riche visuellement que le regarder sur grand écran est un avantage à ne pas louper