ELYSIUM
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Neill Blomkamp (2013) | 4.5/10
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Neill Blomkamp (2013) | 4.5/10
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En s'appropriant un postulat de départ on ne peut plus classique dans la SF d'anticipation, à savoir une séparation entre deux classes sociales bien distinctes d'une humanité qui se déchire, Neill Blomkamp nous faisait, sur le papier, une bien jolie promesse. Celle de nous livrer, enfin, un film de science fiction, un vrai, épuré de toute vision hollywoodienne du genre, comme pouvait l'être, à son niveau, son premier film. Hélas, il n'en est rien, Elysium souffre du même mal que bon nombre de films s'étant essayé au genre ces dernières années.
Exit la réflexion poussée à laquelle on pouvait s'attendre sur cette société inégale séparant pauvres et puissants. Exit également l'écriture réfléchie d'une galerie de personnages ambivalents qui auraient pu apporter un début d'intrigue, beaucoup moins manichéenne que ne peut l'être le mou propos qui anime Elysium. A croire que Neill Blomkamp a perdu tout le panache qui l'avait motivé à réalisé District 9. Là où ce dernier était bien acide dans ses thématiques, il faut ici se contenter d'une storyline digne d'un roman Arlequin de seconde zone. Jamais une seule fois Neill Blomkamp ne nuance son script, il lui préfère même un déroulement si linéaire et prévisible qu'au bout d'une demie heure de bobine, on pourrait en écrire la fin.
Cette absence totale de risque dans l'écriture aurait pu être comblée par une mise en scène expressive, mais il n'en est rien. En optant une nouvelle fois pour cette shaky cam qui avait fait la puissance de son premier film, parce qu'elle était prédisposée à illustrer le point de vue qui l'habitait alors, Neill Blomkamp se plante royalement dans sa seconde proposition en ayant peur de s'en séparer. Jamais le cinéaste ne s'exprime mieux que lorsqu'il laisse sa caméra se poser pour montrer l'incroyable boulot réalisé autour des ambiances de son Elysium, qui, visuellement, est bel et bien une tuerie. Mais une tuerie vide et inapte à communiquer la passion qui l'a pourtant créé.
En témoigne cette totale absence de motivation des acteurs évoluant dans l'image. Ils semblent tous anesthésiés par le manque de point de vue dont y fait preuve celui qui est censé les guider. Comment les blâmer ? Leurs personnages sont si fades et peu caractérisés qu'il faudrait au moins y croire pour tenter de leur apporter un peu de matière. Il y a fort à parier, quand on voit sa prestation tout juste fonctionnelle, que Matt Damon ne croyait pas trop à la version très convenue de ce nouvel élu qu'il incarne dans Elysium. Ancien voleur sur le retour, en quête de rédemption professionnelle et personnelle, on peut dire qu'il est gratiné dans l'approche cliché du héro à contre emploi. Et histoire d'y aller à fond dans le niaiseux, Neill Blomkamp lui associe une amoureuse fusionnelle, une petite infirmière dont la pauvre petite fille tout mignonne est malade. Autour de cette bulle de tendresse naviguent des bons gros méchants très lourdingues, qui sont si mal écrits qu'ils pourraient aisément avoir leur place dans un Chuck Norris dans l'espace. Comment louper à ce point son badguy, c'est à se demander si les scripts sont au moins relus, ou s'ils sont simplement improvisés lors du tournage. Parce que la direction d'acteur a été inexistante pour faire vivre le vilain d'Elysium, tout simplement insupportable de maniérisme.
Finissons tout de même cet avis sur une note positive, car tout n'est pas mauvais dans Elysium, loin de là. C'est davantage de la frustration qui motive cet écrit. L'univers visuel que crée Neill Blomkamp avec son équipe est tout simplement bluffant. Les décors de synthèse se marient à merveille avec les prises de vue réelles. Le contraste entre les deux villes est saisissant, et dès que les mondes se croisent, il se joue un joli jeu de matière. Mais encore une fois, on peut regretter que jamais Neill Blomkamp n'aille pas plus loin que la simple note d'intention. On aurait aimé, avec ces beaux décors, ce superbe boulot sur les univers virtuels, qu'il nous embarque dans Elysium, autrement que pour nous y montrer ses têtes pensantes. Comment croire à cette ville idyllique si jamais on ne peut la visiter ?
C'est d'ailleurs ce constat qui peut résumer Elysium. Comment aujourd'hui, les réalisateurs, avec les moyens dont ils disposent, et la passion qui les anime (District 9 en témoigne pour Neill Blomkamp), peuvent-il sabrer leur boulot avec une écriture digne d'une cour d'école. Il serait temps que la nouvelle génération retourne se perdre dans les sources qui ont construit la science fiction, pour combler l'inexistence de fond qui caractérise la production actuelle par la richesse littéraire qui est pourtant typique du genre.
Exit la réflexion poussée à laquelle on pouvait s'attendre sur cette société inégale séparant pauvres et puissants. Exit également l'écriture réfléchie d'une galerie de personnages ambivalents qui auraient pu apporter un début d'intrigue, beaucoup moins manichéenne que ne peut l'être le mou propos qui anime Elysium. A croire que Neill Blomkamp a perdu tout le panache qui l'avait motivé à réalisé District 9. Là où ce dernier était bien acide dans ses thématiques, il faut ici se contenter d'une storyline digne d'un roman Arlequin de seconde zone. Jamais une seule fois Neill Blomkamp ne nuance son script, il lui préfère même un déroulement si linéaire et prévisible qu'au bout d'une demie heure de bobine, on pourrait en écrire la fin.
Cette absence totale de risque dans l'écriture aurait pu être comblée par une mise en scène expressive, mais il n'en est rien. En optant une nouvelle fois pour cette shaky cam qui avait fait la puissance de son premier film, parce qu'elle était prédisposée à illustrer le point de vue qui l'habitait alors, Neill Blomkamp se plante royalement dans sa seconde proposition en ayant peur de s'en séparer. Jamais le cinéaste ne s'exprime mieux que lorsqu'il laisse sa caméra se poser pour montrer l'incroyable boulot réalisé autour des ambiances de son Elysium, qui, visuellement, est bel et bien une tuerie. Mais une tuerie vide et inapte à communiquer la passion qui l'a pourtant créé.
En témoigne cette totale absence de motivation des acteurs évoluant dans l'image. Ils semblent tous anesthésiés par le manque de point de vue dont y fait preuve celui qui est censé les guider. Comment les blâmer ? Leurs personnages sont si fades et peu caractérisés qu'il faudrait au moins y croire pour tenter de leur apporter un peu de matière. Il y a fort à parier, quand on voit sa prestation tout juste fonctionnelle, que Matt Damon ne croyait pas trop à la version très convenue de ce nouvel élu qu'il incarne dans Elysium. Ancien voleur sur le retour, en quête de rédemption professionnelle et personnelle, on peut dire qu'il est gratiné dans l'approche cliché du héro à contre emploi. Et histoire d'y aller à fond dans le niaiseux, Neill Blomkamp lui associe une amoureuse fusionnelle, une petite infirmière dont la pauvre petite fille tout mignonne est malade. Autour de cette bulle de tendresse naviguent des bons gros méchants très lourdingues, qui sont si mal écrits qu'ils pourraient aisément avoir leur place dans un Chuck Norris dans l'espace. Comment louper à ce point son badguy, c'est à se demander si les scripts sont au moins relus, ou s'ils sont simplement improvisés lors du tournage. Parce que la direction d'acteur a été inexistante pour faire vivre le vilain d'Elysium, tout simplement insupportable de maniérisme.
Finissons tout de même cet avis sur une note positive, car tout n'est pas mauvais dans Elysium, loin de là. C'est davantage de la frustration qui motive cet écrit. L'univers visuel que crée Neill Blomkamp avec son équipe est tout simplement bluffant. Les décors de synthèse se marient à merveille avec les prises de vue réelles. Le contraste entre les deux villes est saisissant, et dès que les mondes se croisent, il se joue un joli jeu de matière. Mais encore une fois, on peut regretter que jamais Neill Blomkamp n'aille pas plus loin que la simple note d'intention. On aurait aimé, avec ces beaux décors, ce superbe boulot sur les univers virtuels, qu'il nous embarque dans Elysium, autrement que pour nous y montrer ses têtes pensantes. Comment croire à cette ville idyllique si jamais on ne peut la visiter ?
C'est d'ailleurs ce constat qui peut résumer Elysium. Comment aujourd'hui, les réalisateurs, avec les moyens dont ils disposent, et la passion qui les anime (District 9 en témoigne pour Neill Blomkamp), peuvent-il sabrer leur boulot avec une écriture digne d'une cour d'école. Il serait temps que la nouvelle génération retourne se perdre dans les sources qui ont construit la science fiction, pour combler l'inexistence de fond qui caractérise la production actuelle par la richesse littéraire qui est pourtant typique du genre.