[elpingos] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

In the Loop - 8,5/10

Messagepar elpingos » Jeu 13 Fév 2014, 10:18

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IN THE LOOP
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Armando Iannucci | 2009 | 8,5/10



"Imprévisibe" ... Le petit mot malencontreux du Secrétaire d'État Britannique va mettre le feu aux poudres en cette période de pré-guerre Irakienne et précipiter les gesticulations politiques et désordonnées des 2 côtés de l'Atlantique. In the loop est une comédie brillamment orchestrée sur le thème de la communication politique, du carriérisme et des rapports de force. Le film est drôlissime, mêlant les petites histoires à la grande dans un esprit boule de neige; et on sent bien que derrière tout ce fatras, et ces joutes verbales crues et décalées, se cache une satire acerbe extrêmement précise. Les comités secrets pas si secrets, les rumeurs fomentées, la hargne et l'omniscience des spin doctors (Peter Capaldi est juste génial, chacune de ses apparitions est cultissime, et le reste du cast aussi avec la présence notamment de James Gandolfini), la compétition entre les services, les générations et les sexes. Tout ce rythme, cette folie et cette originalité de ton (jamais méchante) concourt à un plaisir quasi gêné en regard de la gravité du sous-texte, à la fois loufoque, simple et effarant. Mais la fin pleine d'ironie, entre retournement de veste in extremis et dernières traîtrises, est aussi là pour récupérer le fil d'un film qui est bien plus qu'une comédie, mais un coup de pied habile et tonitruant dans la fourmilière. Brillant !
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Re: [elpingos] Mes critiques en 2014

Messagepar puta madre » Jeu 13 Fév 2014, 11:14

Il m'a l'air bien sympa, ce film. J'avais déjà entendu le titre, mais je ne connaissais pas le sujet. Je vais essayer de me le procurer! :super:
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Rush (2013) - 8/10

Messagepar elpingos » Sam 15 Fév 2014, 12:07

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RUSH
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Ron Howard | 2013 | 8/10



Une bobine très sympathique quoique classique, voilà ce que m'évoque le travail de Ron Howard sur ce Rush, biographie croisée du duel Niki Lauda/James Hunt, opposés dans leur sport et dans la vie. Le film relate donc l'ascension des 2 pilotes vers la catégorie reine de la F1 pour finir particulièrement sur la saison 1976 et son déroulement dramatique et plein de suspens.

De base, la très bonne idée vient de mettre en scène cette histoire vraie, les faits qui la composent étant spécialement passionnants et intenses pour en faire un vrai film hollywoodien. Ron Howard signe une belle réalisation, une belle reconstitution, et ses images de course ont l'impact visuel nécessaire. Le déroulement reste un peu trop classique mais on s'attache à ces personnages et ces événements historiques.

Et surtout Daniel Brühl compose un Niki Lauda passionnant, son personnage vaut de l'or et en toute justesse il offre ses traits et sa retenue au pilote Autrichien. Il en va différemment pour Chris Hemsworth, le dandy bodybuildé joue le James Hunt qu'on attendait, tête brûlée, mais peine à offrir les nuances nécessaires au personnage. Dommage car dès que l'histoire s'y attarde, ses affres, ses doutes et son histoire, le film baisse sensiblement en intérêt.

Et on aurait aimé plus de profondeur à cette histoire sensible et non manichéenne, qui aurait gagné à s'étirer. Ron Howard tenait là une possible fresque sur le sport automobile et un double portrait de ses héros. Et il paye malheureusement les frais d'un léger manque d'ambition et d'un script un peu trop classique.
Reste que ce Rush est en l'état un film d'une belle intensité, bien mené, honnête et doté d'une élégance très juste dans sa mise en scène. Mais il manque cependant pour moi 2-3 petites choses pour en faire un film plus marquant.
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Place Beyond the Pines (The) - 6/10

Messagepar elpingos » Dim 16 Fév 2014, 12:14

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THE PLACE BEYOND THE PINES
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Derek Cianfrance | 2013 | 6/10



La déception prédomine après la vision de ce Place Beyond, un film bien fait, bien réalisé, avec de bonnes idées et une belle ambition, mais qui malheureusement ne décolle jamais ; la faute à un déroulement qui malgré ses 3 parties distinctes et inattendues ne réserve finalement que très peu de surprises.

Est-ce dû à des archétypes qui manquent de subtilité ? Des enjeux qui donnent l'impression d'être survolés ? Un manque de profondeur des personnages ? Des acteurs qui font juste le boulot, au détriment de la caméra, certes habile du réalisateur, mais qui est trop voyante, trop présente, pour laisser de la place à cette histoire. Cianfrance traite son sujet avec justesse pourtant et une certaine retenue, mais les 3 parties s'avèrent inégales. Et la bonne idée de segmenter son histoire perd son intérêt dès la moitié du film.

Après un début efficace et des scènes pleines de tension, on se désintéresse ensuite un peu de l'histoire de ce flic, Bradley Cooper, qui n'a pas pour moi les épaules assez larges pour tenir le pivot du métrage. Et s'ensuit alors un dernier acte, avec ses ados un peu clicheton qui peinent à incarner ce lien du sang sensé innerver le métrage. Le polar laisse la place au mélo et aux valeurs bateau et désincarnées ; la petite histoire reste petite, sans la noblesse espérée, et la durée, loin d'être flamboyante, provoque alors un ennui poli.

On retiendra une histoire croisée de génération qui a certes de la gueule, mais le réal n'atteint jamais la profondeur des grands chefs d’œuvre du genre (Gray et consorts). Le film n'est pas mauvais loin de là, il reste un métrage appliqué avec quand même une belle identité. Et pour ceux qui auront la chance de se sentir impliqué, il réservera sans doute de grands moments. Pour ma part le sentiment par contre d'un soufflé qui retombe trop vite, et un peu fade, et donc décevant. En gros un peu le syndrome de la jolie coquille vide ...
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Lettre à Momo - 8,5/10

Messagepar elpingos » Dim 16 Fév 2014, 19:35

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LETTRE À MOMO
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Hiroyuki Okiura | 2013 | 8,5/10



A n'en point douter une oeuvre d'une grande maturité, touchante et réfléchie : ce Lettre à Momo brille par ses innombrables qualités, qui pourtant sur un thème difficile, réussit à se hisser au niveau des meilleurs Ghibli, mariant habilement l'aspect fantastique des Yokais au récit plein de finesse d'une adolescente et de son deuil familial.

Okiura, patient, prend le temps de peindre un décor sensible, où il est autant question d'héritage familial, de passage à l'âge adulte, que de nature et d'innocence. Et quelle peinture ! Graphiquement cette animation japonaise dans sa simplicité apparente réussit encore des miracles d'esthétisme et de mouvement, sachant retranscrire aussi à la perfection les nombreuses sensations du métrage ; c'est beau, frais, parfait dans les moindres détails et l'immersion est donc totale dans cette parenthèse enchantée, estivale et insulaire, et ses paysages magnifiques.

Et si l'histoire s'étire peut-être un peu trop dans ses instants de tristesse, le cœur réservé du récit, la pudeur prédomine et l'humour et la magie opèrent malgré tout, portés par cette beauté constante et l'efficacité des dialogues. On ressort donc rasséréné par cette belle histoire, attendri par la justesse du traitement et la subtilité d'une histoire qui monte crescendo et culmine dans une séquence de tempête exceptionnelle, qui n'est pas sans rappeler bien sûr les films de Miyazaki. Mais sans pour autant être une simple copie, après tout la mer, l'enfance et le folklore Japonais font partie des grands thèmes nippons, le film d'Okiura garde constamment une identité propre, notamment par un traitement au final très adulte, et étrangement réaliste malgré la présence des 3 esprits gaffeurs.

Lettre à Momo est donc sans conteste le très beau film d'un artiste, esthète et appliqué, qui mélange les petits riens du quotidien, la douleur d'un drame et la folie de l'imaginaire fantastique. De l'animation rare qui prouve s'il en était besoin qu'il s'agit d'abord de grand Cinéma ; et dont quelques maîtres Japonais en sont toujours les grands gardiens respectueux.
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Re: [elpingos] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Dim 16 Fév 2014, 19:49

:super:
Ça fait plaisir de le voir apprécié ici ce petit film. Déjà envie de le revoir pour ma part.
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Re: [elpingos] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Dim 16 Fév 2014, 19:56

Eh ouais, ça ressemble à du Miyazaki, mais ça écrase tout ce qu'il fait depuis dix ans :mrgreen:
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Re: [elpingos] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Dim 16 Fév 2014, 19:58

Bah globalement le film fait un peu penser à Mon Voisin Totoro dans l'écriture, au détail près qu'on ne suit pas des enfants, mais une adolescente.
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Re: [elpingos] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Dim 16 Fév 2014, 20:01

Yep. Je le dis d'ailleurs dans ma critique :mrgreen:
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Re: [elpingos] Mes critiques en 2014

Messagepar elpingos » Dim 16 Fév 2014, 20:08

Alegas a écrit:Bah globalement le film fait un peu penser à Mon Voisin Totoro dans l'écriture, au détail près qu'on ne suit pas des enfants, mais une adolescente.

Le sujet est quand même plus grave et le traitement plus profond et adulte. C'est plus long, plus étayé. En cela il va plus loin (même si j'aime beaucoup Totoro), et la réussite plus grande, car les écueils plus nombreux.
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Re: [elpingos] Mes critiques en 2014

Messagepar zack_ » Mar 04 Mar 2014, 22:51

elpingos a écrit:Allez je monte ma note à 7 comme ça on en parle plus... :wink:


Je viens de lire votre débat suite au film All is Lost, intéressant mais je me laisserai pas influencer, je rejoins pas mal elpingos sur sa critique en y rajoutant en plus de grosses incohérences, un manque de profondeur et une perf' très papy de Redford. Pourtant le huis clos en pleine nature comme ça c'est le genre qui me botte facile.
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Messagepar elpingos » Jeu 20 Mar 2014, 09:59

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12 YEARS A SLAVE
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Steve Mc Queen | 2013 | 8/10



Un film nécessaire, car inspirée de faits réels, l'histoire de cet homme libre de Washington rejoint celle de la grande atrocité de l'esclavagisme, et plus que de révolte il parle d'une douleur sourde et contenue.

Steve Mc Queen nous plonge dans cet enfer du Sud et ce faisant réalise un film d'une grande justesse, simple, facile presque diront certains, mais n'édulcore ni ne stylise jamais la violence qu'il relate. Il ne cherche pas tant que ça à démontrer ni à dénoncer, mais préfère un portrait sans concession et non manichéen. Et ainsi son film vaut surtout pour sa splendide et froide illustration de cette sale période de l'histoire, une situation dramatique et presque impensable de nos jours. Les enlèvements, les rapports désabusés et ambigus entre les esclaves qui ne peuvent que courber l'échine et s'ignorer, l'impossibilité de témoigner de son érudition au risque de provoquer ses maîtres. Ubuesque, révoltant, mais devant la caméra de Mc Queen, la situation de l'esclavage prend toute sa signification et une dimension rentrée et intérieure.

Le cauchemar est profond et presque irréel (Mc Queen use parfois d'un lyrisme efficace mais jamais outrancier) et la lente descente de son héros, illustrée souvent par des longues séquences, fait froid dans le dos. Presque pas de larmes ni de gestes héroïques, l'essence de ce film tient dans ses affrontements, tacites ou parfois explosifs, la résignation et l'atroce solitude qui en ressort. Loin de ses racines et de ses proches, Solomon navigue à vue dans une terre qui ne lui appartient pas, balloté de plantations de coton à celles de cannes à sucre, un décor virginal, parsemé de fantômes comme ses arbres et leur indifférence.

Et la dernière scène d'insister sur le fait que l'Homme malgré toutes les atrocités, se remet de tout, ses souffrances, l'injustice, il survit, marqué cependant par une tristesse et une lourde mélancolie, dans un sentiment presque de culpabilité. Point de morale mais un travail de réflexion et d'essence. Le film de Mc Queen et ses superbes interprètes (Chiwetel Ejiofor, Lupita Nyong'o et Fassbender sont parfaits - le cast blanc faisant par contre un peu trop "all star") est certes une leçon d'Histoire, d'une certaine façon, mais aussi de cinéma. Car au final peu de ces films évidemment taillés pour les Oscars (par leur sujet) n'auront aussi bien résisté aux sirènes de la dramatisation et de l'émotion; et au contraire proposer une réelle introspection, psychologique et sensorielle.
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Re: [elpingos] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Jeu 20 Mar 2014, 10:03

elpingos a écrit:Il ne cherche pas tant que ça à démontrer ni à dénoncer, mais préfère un portrait sans concession et non manichéen.


Avec le noir très gentil et le blanc très méchant ? :shock:

Vous craquez tous avec ce film écrit avec de gros sabots.
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Re: [elpingos] Mes critiques en 2014

Messagepar elpingos » Jeu 20 Mar 2014, 10:11

Tous les blancs ne sont pas méchants, tous les noirs ne sont pas "gentils" ... L'esclavage c'est surtout une histoire de race, Mc Queen l'illustre mais n'en fait pas pour autant le coeur du film, et ne s'appesantit jamais. C'est toi qui craques à ne pas voir des qualités indéniables :wink:
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Re: [elpingos] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Jeu 20 Mar 2014, 10:18

Elpingos. :super:

Méchant blanc? Et Brad Pitt alors? :mrgreen:

La dernière scène, c'est exactement comme tu le décris Elpingos. On aurait pu avoir une séquence où l'on verrait l'esclave faire une tirade anti blanc genre "moi je suis le gentil, et eux c'est les méchants, l'histoire blabla". Et au final, non, c'est lui même qui s'excuse auprès de sa famille. Magnifique scène. Symbole même de la qualité d'écriture du film.
Après sur le coté manichéen, les personnages de Cumberbatch, Fassbender, ou celui de Bill Camp, ne sont pas les méchants blancs que l'on pense.
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