[Alegas] Mes Critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Mon voisin Totoro - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 13 Fév 2014, 18:27

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Mon Voisin Totoro de Hayao Miyazaki

(1988)


Quatrième film de Miyazaki, et certainement celui qui passe un grand pas dans sa carrière, Mon Voisin Totoro étant son premier film pour enfants, ainsi que celui qui le fera définitivement connaître vis à vis de ce même public. Après deux œuvres tout de même assez matures, Miyazaki continue donc avec un opus totalement différent, mais néanmoins toujours très personnel, puisque fortement relié à l'enfance même du cinéaste (Miyazaki ayant connu de nombreux déménagements très jeune ainsi que sa mère malade durant neuf années consécutives). Si le film est aujourd'hui un élément de pop-culture total, au point que le personnage de Totoro est connu de n'importe qui s'intéressant un tant soit peu à la culture japonaise et que la chanson titre est devenue l'une des comptines les plus populaires dans les maternelles du pays, il n'en est pas pour autant une œuvre de facilité qui chercherait, à la manière de nombreux Disney, à séduire seulement les plus jeunes.

Ainsi, Mon Voisin Totoro est aussi un film qui sera vue de façon très différente en fonction de l'âge : pendant que l'enfant se concentrera sur la présence du fantastique et sur l'humour, les plus adultes y trouveront une analyse pertinente du refus du malheur à travers l'ouverture à l'imaginaire (car, bien entendu, Totoro et les autres créatures ne sont visibles que par les enfants, et pourraient tout à fait être le fruit de leur imagination). Même au niveau du propos, le film est bien plus intelligent qu'il n'en a l'air, convoquant par moment des éléments propre à la culture japonaise, comme la préservation d'un certain rapprochement à la nature ou encore des idées visuelles assez étonnantes, puisque la peur du nucléaire se retrouve à nouveau dans la pousse d'un arbre en pleine nuit. Mais ce qui convaincra définitivement de l'absence de facilité au sein d'un tel film, c'est bien évidemment la présence faible du personnage de Totoro lui-même. Là où beaucoup auraient fait un pur film marketing destiné à vendre avant tout une image aux enfants, Miyazaki à l'intelligence d'utiliser le personnage-titre à bon escient, et donc rarement. Un vrai film pour enfant donc, simple et enchanteur, doublé d'une nouvelle étape cruciale dans la filmographie du cinéaste, une œuvre que je revois clairement à la hausse.


NOTE : 7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Jeu 13 Fév 2014, 18:32

Totalement en phase avec ton analyse, et ça m'étonne même que tu ne le notes pas un peu plus haut (mais bon au fond, c'est le reflet de ton ressenti, pas besoin de tout justifier) :super:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Waylander » Jeu 13 Fév 2014, 18:36

En gros quand on est malheureux faut pas essayer de comprendre pourquoi et régler le problème vaut mieux devenir schizo et s'inventer un gros nounours pédophile ? :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Alegas » Jeu 13 Fév 2014, 18:38

Bah disons que je ne peux m'empêcher de le comparer au reste de la filmo, et sa condition de film pour enfant (avec donc un récit simple et un propos très accessible) fait que je ne peux pas mettre autant que Nausicaä ou d'autres.
Après, ça reste ce que Miyazaki a fait de mieux dans ce style (encore que je n'ai pas vu Kiki, donc à voir), Ponyo fait quand même grosse resucée de Totoro en moins bien.

Waylander a écrit:En gros quand on est malheureux faut pas essayer de comprendre pourquoi et régler le problème vaut mieux devenir schizo et s'inventer un gros nounours pédophile ? :mrgreen:


:eheh:
Bah là en l’occurrence le problème est identifié d'entrée : la mère est malade, et les gamines ne peuvent rien y faire. Donc forcément, l'entrée vers l'imaginaire est un moyen d'évacuer le stress et de mieux vivre la situation.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Waylander » Jeu 13 Fév 2014, 18:40

Ma mère malade je peux rien y faire ? Je la bute , je prends l'héritage je la mange avec le gros nounours.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Jeu 13 Fév 2014, 18:44

La distinction que j'aime bien pour ce genre de film d'animation, c'est celle entre film pour enfants (qui renvoie généralement à une profonde réflexion sur l'enfance), et film enfantin. Mon voisin Totoro penche clairement vers cette première catégorie amha (contrairement à Ponyo), c'est l'une des raisons pour lesquelles je l'apprécie autant (avec bien sûr sa simplicité, sa poésie, etc.).

Roh Way t'es en forme ... :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Waylander » Jeu 13 Fév 2014, 18:47

Je dois avouer que je n'ai pas accroché à ce Myazaki tout comme Ponyo, 5 min m'ont suffit pour détester). Tout pour me plaire pourtant : champêtre, bucolique, poétique, un gros nounours mais alors les petites gamines, les petites bestioles noires et le ton m'ont trop.... :paf:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Jeu 13 Fév 2014, 19:01

Ben les gamines sont bien traitées je trouve : juste des enfants, sans les infantiliser ... Et les petites bêtes c'est du pur Miyazaki (m'enfin seconde période qui annonce Chihiro et Le château ambulant, deux films que tu kiffes si je me rappelle bien :mrgreen:)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Waylander » Jeu 13 Fév 2014, 19:03

Ouais Myazaki j'ai du mal en fait. A part 3 films et encore.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Alegas » Jeu 13 Fév 2014, 19:06

C'est la réflexion que je me faisais : j'étais très surpris de constater que tes notes pour certains Miyazaki comme Nausicaä (donc ceux qui pouvaient le plus te parler) ne dépassent finalement pas le 7,5.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Waylander » Jeu 13 Fév 2014, 19:15

Mononoké : 10. Voilà. 8)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar francesco34 » Ven 14 Fév 2014, 10:58

Scalp a beaucoup baissé sa note par rapport au jour où il avait écrit sa critique... le film était entré dans le top entre temps ou quoi? :mrgreen:
Passer de 5.5 à 1 heu comment dire...
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Hook - 8/10

Messagepar Alegas » Dim 16 Fév 2014, 19:46

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Hook (Hook ou la revanche du Capitaine Crochet) de Steven Spielberg

(1991)


Indéniablement un film que j'avais très peur de revoir. Car si Hook fût longtemps durant mon enfance un de mes films de chevet, le fait est qu'il est tout de même un petit OVNI dans la filmographie de son auteur, comme si Spielberg avait décidé de signer son œuvre la plus enfantine afin de pouvoir être plus libre par la suite en terme de thématiques, la preuve étant qu'il ne signera plus jamais quelque chose d'aussi naïf dans l'écriture. Pourtant la revision aboutit sur une conclusion surprenante puisque même s'il est évident que le film n'est clairement pas exempt de tout défauts, il reste tout de même un pur film spielbergien, que ce soit dans sa forme, toujours aussi développée en profondeur, mais aussi sur le fond, puisque le métrage parle bien évidemment de Spielberg lui-même, qui se confronte aux difficultés de la maturité, et du cap à franchir pour quitter l'enfance sans pour autant l'abandonner.

On se retrouve donc avec le mythe de Peter Pan revu par un angle singulier et pour le moins original, puisque le récit place Peter en tant qu'adulte, ignorant tout de son passé, et qui va devoir retrouver la mémoire de son enfance perdue pour comprendre, et donc sauver, ses propres enfants. Avec un tel script, la parabole personnelle en devient sacrément évidente (et je ne serais pas étonné d'apprendre que Spielberg a vécu des situations père/fils comme on peut le voir en début de film), et notamment lors du passage où l'on découvre pourquoi le personnage a décidé de quitter Neverland, une séquence qui se distingue par sa force émotionnelle et qui laisse peu de place au doute quand à la filiation entre l'auteur et le personnage qu'il met en scène. Le scénario, malgré sa naïveté qui déborde à chaque instant, reste pourtant très marqué par le style spielbergien avec cette volonté d'apporter des nuances et des ambiguïtés à certains personnages, et ici on sent bien que le personnage de Crochet (génial Dustin Hoffman) intéresse le cinéaste au plus haut point, puisqu'il est finalement la représentation de l'adulte que Spielberg ne souhaite jamais devenir (dépressif, seul, vivant dans la monotonie et incapable de s'amuser pour son propre bien).

ImageImageImage


En revanche, là où le film perd clairement de sa superbe, c'est dans sa gestion des personnages, avec pas mal de seconds rôles plutôt inutiles, notamment Clochette qui fait vraiment de la figuration avec des séquences peu intéressantes, et des ellipses pas très bien gérées. Par ailleurs, de façon globale, le film fait vraiment véhicule de stars pour pas grand chose, avec des caméos totalement inutiles (ou alors il faudrait m'expliquer en quoi la présence de Glenn Close en pirate et Phil Collins en inspecteur sont des éléments pertinents). Heureusement, Spielberg magnifie son film via une mise en scène en apparence classique, mais qui déborde de cadres typiques du cinéaste (notamment des superbes jeux de miroirs ou encore une gestion du surcadrage assez énorme, en témoigne la séquence où Peter découvre la disparition de ses enfants) et avec une imagerie très proche du Magicien d'Oz et de l'âge d'or hollywoodien en général avec quasiment que du décor en studio et du matte-painting. Certes, cela donne une approche très kitsch par moment, mais l'initiative est louable puisque dépeindre Neverland comme un endroit normal aurait été la pire des erreurs à faire.

Niveau casting, Dustin Hoffman vole toutes les scènes dans lesquelles il apparaît avec cette interprétation de Crochet assez surprenante dans l'évolution (de bad guy caricaturé, il devient un homme parmi tant d'autres), l'autre surprise vient de Robin Williams qui est tout simplement très bon dans le rôle. Julia Roberts quand à elle est à l'image de son rôle, loin d'être mémorable et clairement inutile. Autre point fort du métrage : la composition de John Williams avec quelques pistes parmi les plus belles de la carrière du compositeur. Clairement l'un des maillons de l’œuvre spielbergienne qui divise le plus, même si ça reste indéniablement du travail de qualité qui vaut surtout pour l'émotion très personnelle que dégage le film.


NOTE : 8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Dim 16 Fév 2014, 20:13

Maillon faible je sais pas, je dirais plutôt exception, ou film à part qui parle de lui, comme tu l'as bien dit, de sa capacité (et celle de tout le monde) à sacrifier son esprit d'enfant pour devenir un adulte (chiant) :mrgreen: Moi j'aime cette naiveté qui par définition fait partie d'être un enfant, c'est bien ancré dans le regard de Spielberg derrière la caméra et totalement retransmis à Robin Williams devant la caméra -on aurait pas trouver mieux pour jouer un adulte qui ne grandit jamais. Après tu cibles bien les défauts du film, assez évidents, mais il y a un tel charme dans ce film, soit on adhère et on oublie le reste, soit on est un adulte et on passe à côté :mrgreen: (en gros on est submergé par les effets cheaps et les guest stars discutables)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Dim 16 Fév 2014, 22:07

Moi aussi je mettrais sûrement un peu plus, peut-être 7-7.5, question de ressenti. Probablement l'un de mes films cultes sur le passage de l'enfance à l'âge adulte (et ça fait plaisir de reconnaître que cette esthétique kitsch colle bien à l'univers décrit et au thème traité).

Je l'ai vu une bonne douzaine de fois, et pourtant je ne me rappelais pas de Glenn Close ou de Phil Collins dans le casting :mrgreen:.
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