Mon Voisin Totoro de Hayao Miyazaki
(1988)
Quatrième film de Miyazaki, et certainement celui qui passe un grand pas dans sa carrière, Mon Voisin Totoro étant son premier film pour enfants, ainsi que celui qui le fera définitivement connaître vis à vis de ce même public. Après deux œuvres tout de même assez matures, Miyazaki continue donc avec un opus totalement différent, mais néanmoins toujours très personnel, puisque fortement relié à l'enfance même du cinéaste (Miyazaki ayant connu de nombreux déménagements très jeune ainsi que sa mère malade durant neuf années consécutives). Si le film est aujourd'hui un élément de pop-culture total, au point que le personnage de Totoro est connu de n'importe qui s'intéressant un tant soit peu à la culture japonaise et que la chanson titre est devenue l'une des comptines les plus populaires dans les maternelles du pays, il n'en est pas pour autant une œuvre de facilité qui chercherait, à la manière de nombreux Disney, à séduire seulement les plus jeunes.
Ainsi, Mon Voisin Totoro est aussi un film qui sera vue de façon très différente en fonction de l'âge : pendant que l'enfant se concentrera sur la présence du fantastique et sur l'humour, les plus adultes y trouveront une analyse pertinente du refus du malheur à travers l'ouverture à l'imaginaire (car, bien entendu, Totoro et les autres créatures ne sont visibles que par les enfants, et pourraient tout à fait être le fruit de leur imagination). Même au niveau du propos, le film est bien plus intelligent qu'il n'en a l'air, convoquant par moment des éléments propre à la culture japonaise, comme la préservation d'un certain rapprochement à la nature ou encore des idées visuelles assez étonnantes, puisque la peur du nucléaire se retrouve à nouveau dans la pousse d'un arbre en pleine nuit. Mais ce qui convaincra définitivement de l'absence de facilité au sein d'un tel film, c'est bien évidemment la présence faible du personnage de Totoro lui-même. Là où beaucoup auraient fait un pur film marketing destiné à vendre avant tout une image aux enfants, Miyazaki à l'intelligence d'utiliser le personnage-titre à bon escient, et donc rarement. Un vrai film pour enfant donc, simple et enchanteur, doublé d'une nouvelle étape cruciale dans la filmographie du cinéaste, une œuvre que je revois clairement à la hausse.
Ainsi, Mon Voisin Totoro est aussi un film qui sera vue de façon très différente en fonction de l'âge : pendant que l'enfant se concentrera sur la présence du fantastique et sur l'humour, les plus adultes y trouveront une analyse pertinente du refus du malheur à travers l'ouverture à l'imaginaire (car, bien entendu, Totoro et les autres créatures ne sont visibles que par les enfants, et pourraient tout à fait être le fruit de leur imagination). Même au niveau du propos, le film est bien plus intelligent qu'il n'en a l'air, convoquant par moment des éléments propre à la culture japonaise, comme la préservation d'un certain rapprochement à la nature ou encore des idées visuelles assez étonnantes, puisque la peur du nucléaire se retrouve à nouveau dans la pousse d'un arbre en pleine nuit. Mais ce qui convaincra définitivement de l'absence de facilité au sein d'un tel film, c'est bien évidemment la présence faible du personnage de Totoro lui-même. Là où beaucoup auraient fait un pur film marketing destiné à vendre avant tout une image aux enfants, Miyazaki à l'intelligence d'utiliser le personnage-titre à bon escient, et donc rarement. Un vrai film pour enfant donc, simple et enchanteur, doublé d'une nouvelle étape cruciale dans la filmographie du cinéaste, une œuvre que je revois clairement à la hausse.
NOTE : 7/10