Doomsday 8/10J’ai souvent fait de Neil Marshall mon champion de la série B britonne. Et c’est on ne peut plus justifié au regard de Doomsday.
Suite au succès mérité de The Descent, Marshall accède à une jolie notoriété lui permettant de jouir des faveurs d’un budget confortable. Mais au lieu de torcher un truc facile sans se froisser une méninge, il décide de laisser libre cours à toutes ses envies. Et ces dernières sont très très hétéroclites. Mixer du médiéval avec de l’anticipation, il y avait, tout de même, moins risqué comme projet… Tout ceci passe donc au shaker pour proposer un spectacle barré, bourrin et généreux en tripailles, en cascades, en marrons dans la gueule et en punchlines. Chaque dollar est dépensé pour une idée bien précise. Et ça tombe bien, il y en a des tas dans cette péloche.
Même si beaucoup ont du mal à coexister avec d’autres (
on croise une Bentley au beau milieu des grandes figures moyenâgeuses !), cela donne un ensemble étrangement cohérent répondant à une seule logique. Procurer un max de plaisir ! Il faut juste être un brin préparé et avoir quelques prédispositions aux séries B car Marshall déverse tout son univers dans un bordel d’anticipation fait de New-York 1997, de Zombis, de the Road Warrior, de Fine Young Cannibals (
ben oui…), de cannibales, de commandos spéciaux à la Aliens, en gros tout ce qui a eu des couilles dans les années 80 (
enfin excepté les FYC ca va sans dire!). Et dans ce maelstrom gravite la sublime Rhona Mitra, mise en valeur à chaque plan et célébrée comme la Snake Plissken des années 2000.
Doomsday n’est pas une révolution en soi mais il est le signe que le cinéma bis burné n’est pas mort. Et que si les studios lachent un peu de pépettes, il y a de la place pour un cinéma bordélique et tapageur de qualité. En tout cas, je n’ai rien vu d’aussi jouissif dans le genre depuis…