La définition que tu retranscris démontre justement l'absurdité de ce concept: il n'y a AUCUNE définition pour un roman graphique étant donné que tout peut être un roman graphique, comme il est dit ici :
Ces bandes dessinées peuvent être fictionnelles ou non, en noir et blanc ou en couleur, de pagination variable
Ta réflexion sur le fait que la plupart des bd de format européen serait de faible qualité, ça ne se justifie absolument pas. Une bd comme
L'Incal de Moebius et Jodorowski, qui est d'une profondeur ahurissante, répond à tous les critères de bande dessinée européenne traditionnelle : c'est une série en six albums qui ont chacun le même nombre de pages (46 ou 48, je ne sais plus). Et pourtant, au verso de mes anciennes éditions, le résumé de la série parle d'un "roman graphique". Pourquoi? Bêtement parce qu'on semble considérer que si une bd est de grande qualité artistique, ce n'est pas une bd.
From Hell ou
Watchmen, oui, c'est particulier, d'autant plus par le fait qu'on y retrouve des pages où il n'y a que du texte. Mais dans ce cas, le treizième album de la série
XIII (série souvent critiquée car jugée extrêmement commerciale), qui se présente sous forme d'enquête journalistique avec des dossiers emplis d'informations sur les personnages de la série, et qui comporte une minorité de pages dessinées, ça suffit pour le classer en "roman graphique"?
Encore une fois, le problème (et la finalité) de ce terme se retrouve parfaitement décrit dans la définition wikipedia :
elle est aujourd'hui souvent utilisée pour éviter la connotation enfantine et frivole du terme « bande dessinée », particulièrement dans les pays où celle-ci est appelée « comics ».
Tout est dit.