Juge Fayard dit Le Shérif (Le) (1977) |
réalisé par Yves Boisset |
8/10 |
Résumé :
Un jeune juge d'instruction aux méthodes peu orthodoxes est chargé d'élucider une affaire de hold-up. Il est convaincu que l'un des suspects, ancien commissaire, bénéficie de protections au plus haut niveau. Mais celui-ci est assassiné avant que le juge ne soit parvenu à réunir des preuves à son encontre. Peu soutenu par sa hiérarchie, le magistrat est décidé à mener à bien son enquête.
Critique :
Mais la « fiction de gauche « s'émancipe du carcan et arrive à produire des œuvres qui s'attaquent de front au système en place.
Les faits divers inspirent les auteurs et en font le socle de leurs scénarios romancés.
Yves Boisset est le représentant idéal de cette petite partie de cinéaste anti système, ce critique fin connaisseur du cinéma américain adapte plusieurs films polémiques comme
Un (condé - 1969) ou (l'Affaire - 1971) qui font des remous, le condé est même bloqué pendant deux mois et devient une affaire politique.
Pour (l'affaire) interdiction de tournage a Orly et une suppression de l'avance sur recettes est décidé. La démocratie prend des chemins de traverse biscornus pour un cinéma de vérités.
Avec Le Juge Fayard le réalisateur attaque le microcosme judiciaire par le biais d'un jeune juge intègre et pétri d'honnêteté. Une histoire qui provient du meurtre d'un juge (Renaud) en 1973.
Le film parle du Service d'action civique, nébuleuse organisation souvent qualifiée de police parallèle, créée à l'origine pour constituer une « garde de fidèles » dévouée au service inconditionnel du général après son retour aux affaires en 1958.
Le métrage exprime une vision du monde très pessimiste et même méchante, l'équilibre est trouvé entre le côté agressif du sujet et l'émotion que l'auteur parvient à tirer des acteurs.
Patrick Dewaere est tout simplement criant de vérité en pourfendeur de l'occulte et accroche ma connivence.
Les personnages sont bien caractérisés avec une distribution des rôles très bien choisit. La séquence du meurtre du juge est choquante dans sa crudité bestiale et froide.