Si vous aimez les petites comédies d'horreur assez cheap dans le style de Brain damage ou Sex addict, ce film est fait pour vous. Là où le premier mettait en scène un ver mangeur de cerveaux et le second un pénis qui se fait la malle, Bad Milo ! a pour personnage central une créature vivant dans le colon du héros et sortant à sa guise pour tuer les personnes qui stressent son hôte.
Le film joue clairement la carte de la série B avec une créature qui ne ressemble à rien, des effets spéciaux gore assez cheap et un ton humoristique assumé. Monteur de profession (il a pas mal bossé avec les frères Duplass), Jacob Vaughan semble connaitre les classiques du genre à défaut d'avoir un grand talent de metteur en scène. J'aurais tout de même aimé avoir un peu plus de scènes gore : ça joue pas mal sur le hors-champs au début.
Dans le rôle principal, on retrouve Ken Marino (abonné aux seconds rôles et aux séries TV) qui est plutôt bon dans le registre comique. Il joue donc un homme stressé que son patron fait bosser dans un placard à balai, que sa mère lui met la pression pour avoir des enfants et que sa femme envoie chez un psy pour régler ses problèmes liés à l'absence de son père. Il a de quoi péter un plomb sauf qu'ici cette colère se manifeste par l'intermédiaire de cette créature qu'il va appeler Milo. D'abord apeuré par cet hôte, il va progressivement s'attacher à lui lorsque son entourage va le rejeter. Dans le rôle de sa femme, c'est Gillian Jacobs (Community) qui apporte une petite touche de charme malgré un personnage sans réel intérêt. Et puis, il y a Peter Stormare dans le rôle du psy un peu déjanté qui va essayer de le conseiller sur la démarche à suivre.
Le scénario reste super prévisible mais c'est plutôt marrant et on ne s'ennuie pas pendant ces 1h20 de cinéma bis. C'est bien là le principal pour ce genre de film qui ne cherche pas à délivrer un message mais juste divertir les adeptes de comédie décalées.
Vu que c'est la mode depuis quelques années de faire des remakes des grands classiques de l'horreur (Massacre à la tronçonneuse, Vendredi 13, Freddy, Evil dead, ...), il fallait bien que ce classique de Brian De Palma y passe aussi un jour ou l'autre. Et c'est Kimberly Peirce qui a la mauvaise idée de s'y coller.
Difficile de sauver quelque chose dans ce remake pour ados boutonneux élevés avec MTV. Le film suit quasiment la trame de l'original scène par scène en y ajoutant juste quelques scènes qui ne servent à rien. Il faudra m'expliquer à quoi sert cette scène d'intro où on voit la mère de Carrie accoucher ou la scène où ils vont tuer le cochon ... Le problème, c'est que là où le film de Brian De Palma était un modèle de maîtrise de mise en scène où chaque plan avait son importance, on se retrouve ici avec une réalisation totalement impersonnelle où la réalisatrice n'a certainement pas eu son mot à dire. C'est dommage, j'avais bien aimé Boys don't cry et Stop-loss mais Kimberly Peirce semble faire de mauvais choix de carrière (comme Catherine Hardwicke).
De plus, il faut arrêter de filer des rôles de paria à Chloë Moretz : elle n'a pas du tout le profil de l'emploi. Après son interprétation déjà discutable dans Laisse-moi entrer, il serait temps de se rendre compte qu'elle a un profil de jeune fille modèle et non pas de la fille "bizarre" comme pouvait l'être Sissy Spacek. De la même manière, Julianne Moore a beau en faire des tonnes, elle n'arrive jamais à être aussi flippante que Piper Laurie dans le rôle de cette mère cul béni ultra pratiquante. Seule Gabrielle Wilde tire son épingle du jeu en jolie blonde populaire qui fait tout pour aider Carrie. D'ailleurs, là où les jeunes avaient un mauvais fond et humiliaient Carrie avec un certain plaisir dans l'original, cet aspect est beaucoup moins appuyé dans cette version où seule Chris (Portia Doubleday) persiste dans ce comportement.
Même si la première moitié du film se laisse regarder malgré tout, je dois avouer que la seconde moitié m'a achevé ! A partir de la scène du bal, ça devient navrant tellement c'est mauvais. Ce déluge d'effets spéciaux dans la scène du bal et la scène de la voiture prouve qu'on est devant un film "pop corn" et qu'il faut en mettre plein la vue aux jeunes spectateurs venus se divertir quitte à tomber dans le ridicule le plus total et perdre tout l'aspect flippant de l'original. J'ai rarement vu une fin aussi pourrie changeant même le dernier plan qui avait pourtant toute une signification ...
Au final, ce film va rejoindre les rangs déjà bien fournis des remakes ratés des classiques de l'horreur des années 70-80. Mieux vaut revoir ou découvrir la version de De Palma plutôt que de perdre son temps avec ce mauvais remake. C'est dommage pour Kimberly Peirce d'être allé s'égarer dans ce genre de production. J'espère qu'elle reviendra au plus vite vers quelque chose de plus passionnant. A quand un remake de L'exorciste qu'on puisse définitivement toucher le fond ?
39 films vus (23 au cinéma - 10 en DVD - 5 en DivX - 1 à la TV)
Moyenne : 6,72/10
Classement par pays :
USA : 27 Danemark : 3 Japon : 3 France : 2 Grande-Bretagne : 2 Espagne : 1 Sénégal : 1
FILM DU MOIS
COUPS DE COEUR DU MOIS
Films découverts (32 films)
- Lone survivor - Peter Berg - 2013 [Ciné, VF] 7/10 - Jamais le premier soir - Melissa Drigeart - 2014 [Ciné, VF] 4,5/10 - Space Pirate Captain Harlock - Shinji Aramaki - 2013 [Ciné, VF] 6/10 - Katy Perry : Part of me - Dan Cutforth & Jane Lipsitz - 2012 [DVD, VOST] 7,5/10 - The secret life of Walter Mitty - Ben Stiller - 2013 [Ciné, VF] 7,5/10 - Nymphomaniac Volume I - Lars Von Trier - 2013 [Ciné, VOST] 7/10 - This is Spinal Tap - Rob Reiner - 1984 [DVD, VOST] 7/10 - Fruitvale station - Ryan Coogler - 2013 [Ciné, VOST] 7/10 - Bones Brigade : An autobiography - Stacy Peralta - 2012 [TV, VOST] 8,5/10 - Butter - Jim Field Smith - 2011 [DVD, VOST] 5/10 - Las brujas de Zugarramurdi - Álex de la Iglesia - 2013 [Ciné, VOST] 7,5/10 - Philomena - Stephen Frears - 2013 [Ciné, VOST] 6/10 - Homefront - Gary Fleder - 2013 [Ciné, VF] 6/10 - The spectacular now - James Ponsoldt - 2013 [Ciné, VOST] 7/10 - Lovelace - Rob Epstein & Jeffrey Friedman - 2013 [DVD, VO] 5,5/10 - The wicker man - Robin Hardy - 1973 [DVD, VOST] 7,5/10 - Arcadia - Olivia Silver - 2012 [DivX, VO] 6,5/10 - The plague dogs - Martin Rosen - 1982 [DVD, VOST] 7,5/10 - Out of the furnace - Scott Cooper - 2013 [DivX, VOST] 8/10 - R - Tobias Lindholm & Michael Noer - 2010 [Ciné, VOST] 6,5/10 - In a world ... - Lake Bell - 2013 [DivX, VO] 7/10 - Kaze tachinu - Hayao Miyazaki - 2013 [Ciné, VOST] 8/10 - 12 years a slave - Steve McQueen - 2013 [Ciné, VOST] 8,5/10 - Dolan's Cadillac - Jeff Beesley - 2009 [DVD, VOST] 4/10 - Grudge match - Peter Segal - 2013 [Ciné, VF] 4,5/10 - Bad Milo ! - Jacob Vaughan - 2013 [DivX, VOST] 5,5/10 - Prêt à tout - Nicolas Cuche - 2014 [Ciné, VF] 4,5/10 - Nymphomaniac Volume II - Lars Von Trier - 2013 [Ciné, VOST] 6,5/10 - Carrie - Kimberly Peirce - 2013 [DVD, VO] 3/10 - Des étoiles - Dyana Gaye - 2013 [Ciné, VOST] 6/10 - Dallas Buyers Club - Jean-Marc Vallée - 2013 [Ciné, VOST] 7,5/10 - Hôkago middonaitâzu - Hitoshi Takekiyo - 2012 [DivX, VOST] 6/10
Films revus (7 films)
- Frances Ha - Noah Baumbach - 2012 [Ciné, VOST] 7,5/10 - Django unchained - Quentin Tarantino - 2012 [Ciné, VOST] 9/10 - Inside Llewyn Davis - Joel & Ethan Coen - 2013 [Ciné, VOST] 8/10 - Scott Pilgrim Vs. the world - Edgar Wright - 2010 [DVD, VOST] 8,5/10 - The untouchables - Brian De Palma - 1987 [Ciné, VOST] 8/10 - Ghost world - Terry Zwigoff - 2001 [DVD, VOST] 7/10 - Blow out - Brian De Palma - 1981 [Ciné, VOST] 8/10
Séries
- 2 broke girls 3x13 et 3x14 - Awkward 3x11 à 3x20 - The big bang theory 7x11 et 7x12 - Brooklyn Nine Nine 1x11 et 1x12 - Community 5x01 à 5x04 - The crazy ones 1x11 et 1x12 - Dads 1x05 à 1x08 - Fresh meat 3x01 à 3x08 - Ground floor 1x05 à 1x08 - Homeland 3x01 à 3x12 - How I met your mother 9x13 et 9x14 - The Mindy project 2x11 à 2x14 - New girl 3x11 et 3x12 - Orange is the new black 1x01 et 1x02 - Super fun night 1x09 à 1x12 - Trophy wife 1x11 et 1x12
THE TRUTH ABOUT EMANUEL Francesca Gregorini - 2013 6,5/10
Pour son second film, la réalisatrice italienne Francesca Gregorini nous livre un drame sur le deuil. Le film suit l'histoire d'Emanuel, jeune fille de 17 ans qui vit avec son père et sa belle-mère, sa mère étant morte en lui donnant naissance. Malgré les années, elle garde ce trauma gravé en elle et vit renfermée sur elle-même. Jusqu'au jour où une jeune femme et son nouveau né emménagent à côté de chez elle. Elle y voit une figure maternelle et accepte d'être sa babysitter. Mais quand elle découvre que son bébé n'est autre qu'une poupée, elle décide de garder le secret et d'entrer dans le jeu de cette femme traumatisée comme elle ...
Dans un premier temps, le film installe une ambiance presque angoissante où l'on se demande laquelle des 2 est la plus folle. Surtout que cet aspect "étrange" est accentué par les visions qu'a l'héroïne. Ces visions liées à l'eau sont intéressantes pour leur côté onirique mais sont aussi un peu lourdingues sur leur symbolique appuyée de la naissance. On comprend dès le départ que Emanuel culpabilise de la mort de sa mère, ça n'était peut-être pas la peine d'être aussi redondant dans la représentation du trauma.
Dans le rôle principal, la jolie Kaya Scodelario (Skins) s'en sort bien en jeune fille solitaire qui va progressivement se lier d'amitié avec cette voisine et entamer une relation assez étrange avec un garçon de son âge qu'elle a rencontré dans le métro. De son côté, Jessica Biel joue à nouveau les femmes un peu folles après sa belle prestation dans The secret. Leur relation va évoluer jusqu'à la découverte de ce secret et un final où elles vont chacune aider l'autre à dépasser leur trauma respectif. A noter également la présence d'Alfred Molina et Frances O'Connor dans le rôle du père et de la belle-mère.
Au final, Francesca Gregorini nous livre un joli drame porté par un duo d'actrices plutôt inspirées. Après, ça manque peut-être un peu d'originalité pour être vraiment marquant mais ça sait être émouvant quand il faut. Du coup, ça m'a donné envie de jeter un œil au premier film de la réalisatrice : Tanner Hall qui a pour tête d'affiche Rooney Mara et Brie Larson.
nicofromtheblock a écrit:Du coup, ça m'a donné envie de jeter un œil au premier film de la réalisatrice : Tanner Hall qui a pour tête d'affiche Rooney Mara et Brie Larson.
IL ETAIT UNE FOIS EN AMERIQUE Sergio Leone - 1984 9/10
La ressortie de ce grand classique dans mon cinéma était l'occasion parfaite pour le découvrir dans des conditions idéales ! Dernier film de Sergio Leone et sorte de film-testament, Il était une fois en Amérique est une grande fresque de 3h45 répartie sur 3 époques : les années 20 et ces adolescents qui veulent se faire une place dans le milieu de la petite délinquance new yorkaise, les années 30 et ces amis d'enfance devenus des mafieux sous la prohibition et les années 60 et cet homme devenu vieux et plein de regrets.
Sergio Leone nous livre une partie sur l'enfance totalement maîtrisée. Cette bande d'amis est prête à tout pour atteindre "son rêve américain" : devenir des gangsters. Ce code de l'amitié plus fort que tout est au centre du film et Noodles ira jusqu'à tuer pour venger l'un de ses amis. Et puis, il y a les premiers émois amoureux magnifiés par le réalisateur et la musique d'Ennio Morricone. D'ailleurs, du haut de ses 13 ans, Jennifer Connelly faisait déjà craquer n'importe quel ado normalement constitué.
La partie à l'âge adulte s'inscrit dans la tradition des films de gangster montrant l'ascension progressive de ces 4 amis inséparables dans la hiérarchie mafieuse. Noodles semble avoir gardé quelques séquelles de ses années de prison et son rapport aux femmes se révèle rapidement borderline. Robert De Niro est excellent : son personnage est tantôt attachant, tantôt détestable (la scène où il viole Deborah dans la voiture). James Woods joue son meilleur ami Max qui va progressivement se laisser aller à la folie des grandeurs jusqu'à vouloir braquer la réserve nationale. De cette grande amitié découlera la trahison qui sert de scène d'introduction au film.
La troisième partie m'a semblé moins passionnante. Elle est dans la continuité logique des 2 premières parties nous amenant au face à face final où Noodles et Max vont pouvoir s'expliquer mais elle repose trop sur une ambiance mélancolique et nostalgique où un Robert De Niro grisonnant joue le vieil homme meurtri. Mais on ne peut pas s’empêcher de se dire que tout ce qui lui est arrivé découle directement des mauvaises décisions qu'il a pris. Elizabeth McGovern est également très émouvante dans cette dernière partie, elle qui à sa manière s'est vengée d'un homme qu'elle semble encore aimer.
Sergio Leone maîtrise toujours ses cadres à la perfection et sait mettre en valeur ces superbes décors new yorkais. Il nous plonge parfaitement dans cette première moitié de XXe siècle et on se laisse porter par cette histoire d'amitié et de trahison sans voir le temps passer. La musique d'Ennio Morricone est sublime et les quelques thèmes récurrents restent gravés dans la mémoire collective (qu'on ait vu le film ou pas).
S'il fallait faire le difficile et reprocher quelque chose au film, ça serait la narration déstructurée qui n'est pas toujours justifiée. J'ai eu un peu de mal avec la scène d'intro et cette sonnerie de téléphone horripilante et je suis vraiment rentré dans le film à partir du premier flash-back.
Au final, le statut de chef d'oeuvre du septième art que possède Il était une fois en Amérique est totalement justifié et même si je garde une petite préférence pour Il était une fois dans l'Ouest, je ne regrette pas cette découverte sur grand écran et je pense même que le film se bonifiera à la révision.
Ca y est, le film ressort au cinéma? La version longue avec les scènes inédites? Ou alors c'est simplement une projection de la version "dvd" dans ton cinéma?
Très bonne critique sinon, quoique je ne sois pas tout à fait d'accord concernant la dernière partie du film, qui atteint justement des sommets d'émotion pour moi.
Le plan où le personnage de James Woods réapparait derrière la fenêtre, alors qu'on le croyait mort, avec la musique de Morricone qui monte peu à peu...
Par contre, je trouve vraiment que c'est un film qui gagne énormément à être revu, car la narration déstructurée prend tout son sens au revisionnage, lorsqu'on connaît mieux le destin de tous les personnages...
maltese a écrit:Ca y est, le film ressort au cinéma? La version longue avec les scènes inédites? Ou alors c'est simplement une projection de la version "DVD" dans ton cinéma?
Non, c'était juste une ressortie de la version remasterisée d'il y a 2 ans dans le cadre de UGC Culte.