[elpingos] Mes critiques en 2014

[elpingos]

Faux, on peut aussi voir du symbolisme au tout début du film.
De mémoire, le bateau de Redford a été percuté par un container transportant de la marchandise chinoise. Tu peux voir ça comme allusion à la mondialisation qui cause la perte de l'homme. On dira que j'extrapole, mais bon, pourquoi avoir choisi un container et pas autre chose pour l'accident initial ?

L'allusion ok pas de souci. Après t'y vas fort avec les chinois (c'est certes des chaussures mais c'est nulle part visible qu'elles viennent de Chine), et puis ben le container ça flotte c'est en métal ça fait un trou dans un bateau c'est pratique.

Bref c'est pas le symbolisme qui me gêne, au contraire, mais plus le double sens hypothétique et surtout antagoniste de la fin que je critique. (car malgré tout vous pouvez pas nier que le sens 1er il est quand même tout bateau, non?) Vous pouvez choisir la 2e possibilité mais n'empêche si on veut croire que ce qu'on voit (ce que Chandor essaie de faire tout au long du film), ben j'ai connu plus marquant. Voilà tout... (et la fin de Margin Call à ce sujet est un petit bijou d'ironie bien mieux senti) ...

[Dionycos]

L'allusion ok pas de souci. Après t'y vas fort avec les chinois (c'est certes des chaussures mais c'est nulle part visible qu'elles viennent de Chine)

Je l'ai vu il y a 8 mois maintenant, ça date un peu. Il me semblait que c'était chinois.

(car malgré tout vous pouvez pas nier que le sens 1er il est quand même tout bateau, non?)

Ben ouais c'est bateau, mais justement, y a une seconde lecture, alors c'est pas bateau

[elpingos]

Mouais mouais mouais, pas convaincu ...

surtout que du coup dans le 2e sens y a un truc aussi qui me gêne :

La main tendue qui apparaît ... Vous allez me dire Dieu, tout ça .. Dans ce cas là c'est trop puritain pour moi...
Après si vous me dites que c'est la main qui secourt, que en gros quand tu abandonnes, que tu baisses les bras, là on vient t'aider... Ça ne me convainc pas non plus des masses comme message...

Donc non, la fin me plait pas, surtout en prenant comme comparaison 2 survivals récents, the Grey ou Gravity, qui avec des fins complètement opposées assument pourtant complètement.

[Alegas]

Ah bah par contre y'a pas photo, en effet The Grey et Gravity c'est le level au-dessus.

[elpingos]

Bon ben tu vois je "crains" pas tant que ça ...

[Dionycos]

Ah ben après libre à toi de ne pas apprécier cette seconde lecture hein, je ne dis pas le contraire

Mais perso, je trouve ça super beau cette façon de conclure. Le perso s'avoue vaincu face à la puissance de la nature. Il se résigne à mourir, et retourne à la mer, dans son élément. Et la mise en scène de cette séquence finale donne une certaine noblesse à cette décision.
En ce sens, la fin de All is Lost est l'antithèse de Gravity, qui prône le combat pour la survie à tout prix.
Deux films qui se complètent.

[elpingos]

Mais perso, je trouve ça super beau cette façon de conclure. Le perso s'avoue vaincu face à la puissance de la nature. Il se résigne à mourir, et retourne à la mer, dans son élément. Et la mise en scène de cette séquence finale donne une certaine noblesse à cette décision.

Ha mais oui, là dessus je suis d'accord ...

Qu'il se résigne je trouve ça juste, et qu'il se laisse aller, je trouve ça beau.. Mais pourquoi alors le faire remonter à la surface, pourquoi montrer un bateau qui arrive et une main qui lui accroche le bras... Des lumières, why not, un espoir de salut et un mouvement vers le haut ok, mais pas cette main, cette reprise de respiration, etc ... Ca a quand même trop le goût du sempiternel happy-end hollywoodien... (Ou alors j'ai vu une autre fin que vous, c'est la version pay per view US que j'ai vue moi )

Ah ben après libre à toi de ne pas apprécier cette seconde lecture hein, je ne dis pas le contraire

Je sais je défends mon bout de gras (mon topic, mon avis et ma critique après tout) et je suis content de lire les vôtres..

[osorojo]

Perso, j'ai trouvé que le film était une introspection suffisamment violente pour s'éviter une fin complètement désespérée. De plus, la beauté formelle qui habite cette ultime séquence m'a complètement détaché de sa signification. Je n'y ai pas spécialement vu une métaphore quelconque, mais j'ai apprécié son positivisme. Je peux comprendre que tu rejettes son côté heureux, d'habitude je suis aussi contre ce genre de facilité, mais pour le coup, je l'ai trouvé bienvenu, puisqu'en contraste avec la lutte que l'homme a menée jusque là. Parce que, pour moi, All is lost c'est bien plus un récit de sagesse, qu'une véritable épreuve de survie. A travers Redford, Chandor dresse le portrait d'un parfait loup de mer, jamais déstabilisé, toujours en harmonie avec son destin. Qu'il eut été funeste, sans cette main salvatrice, n'aurait finalement pas changé la portée du film.

C'est en tout cas comme cela que je l'ai appréhendé. Et je soupçonne que tu l'aies pris bien plus au premier degré par ta connaissance de la voile. C'est souvent notre passion pour un milieu qui nous rend un peu moins réceptif des oeuvres qui ne la traitent peut être pas avec la précision qu'on voudrait.

[elpingos]

Alors je suis pas spécialiste, même si j'ai un peu navigué (et avec des conditions désagréables). Mais oui mon avis et ma perception dépendent (comme souvent) de mon état d'esprit du moment, d'attentes énormes et de quelques effets de style (mise en scène et scénar) qui m'ont légèrement déplu.
Allez je monte ma note à 7 comme ça on en parle plus...

[osorojo]

Rho, allez, traite moi de marchand de tapis pendant que t'y es !

[elpingos]

A TOUCH OF SIN
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Jia Zhangke | 2013 | 8,5/10

Grand film malade de Jia Zhangke, au carrefour d'histoires sociales, contemporaines, ayant pour point commun la violence terrible qui agite une Chine que l'on connaît finalement assez peu. 4 histoires qui mettent en scène 4 individus, en proie chacun à une injustice, des états d'âme ou une errance dans une société terrible dans laquelle, au sein de ses grands espaces et ses villes blafardes, il semble de plus en plus impossible de trouver une place.

Jia Zhangke filme cette sorte de radiographie itinérante avec une maestria d'images et de plans, en usant du mélange des styles ; celui donc du cinéma social mais aussi par moment, lorsque la violence éclate de façon frontale, celui du cinéma de genre. Un cocktail déstabilisant, âpre, dont la profondeur et le message mettent souvent mal à l'aise. Ses acteurs sont assez ébouriffants (en tête Tao Zhao et Jiang Wu), ses scènes étirées participent à l'immersion et au ressenti, et la musique d'apporter un impact émotionnel comme une réponse à la dureté du propos.

Un film fascinant, beau et froid, désenchanté et tonitruant, qui s'apprécie à la fois comme une leçon de cinéma et la terrible vision d'une société chinoise en roue libre et en perte totale de repères.

[osorojo]

Une sacrée mandale celui là

[elpingos]

Ouaip, et super dur d'en faire une critique du coup.

[osorojo]

Ué, c'est raide. C'est le genre de film qui ne se raconte pas vraiment ^^

[pabelbaba]

En lisant ta critique ça me fait penser à Sympathy for Mr Vengeance, mais c'est mieux, non?