La Chispa De La Vida (Un Jour de Chance) de Álex De La Iglesia
(2011)
Une excellente surprise. Je suis même assez étonné de voir à quel point le film a globalement été reçu de façon très mitigé, car c'est clairement le film le plus marquant que j'ai pu voir de son auteur jusque là. Réalisé peu après le sulfureux Balada Triste, La Chispa de la Vida s'impose véritablement comme une pause dans la filmographie d'Álex De La Iglesia. Autant le changement de ton majeur était compréhensible dans la commande The Oxford Murders, autant ici c'est totalement volontaire afin de coller au mieux au propos du métrage. La folie ambiante de De La Iglesia est ici donc absente et ne ressort que par petites touches dans la satire sociale décrite en sous-texte, et on est ici davantage devant un film plus posé, plus subtile et plus abouti dans ce qu'il tente de proposer. Une situation tellement malheureuse qu'elle en devient ridiculement drôle est le point de départ pour proposer ce que De La Iglesia sait faire le mieux, à savoir peindre un compte-rendu social de l'Espagne dans un contexte donné. Ici, c'est en temps de crise financière que le film se déroule, avec des chômeurs omniprésents et des travailleurs prêts à tout pour garder leur boulot, qu'ils soient maires ou journalistes.
Cela donne donc une satire particulièrement amère qui rappelle par moment dans sa grandiloquence assumée le Network de Sidney Lumet, mais qui, derrière sa grossièreté formelle, cache en réalité le triste constat d'une Espagne au bout du rouleau, à l'image du héros condamné à la fois physiquement et socialement, obligé de vendre le peu qu'il lui reste pour subvenir aux besoins de sa famille, pendant que sa femme tente de garder le peu de dignité qu'il reste en ce bas-monde. Ce mariage du traitement de propos permet d'obtenir un résultat assez unique, terriblement poignant par moment (notamment dans son dernier acte où la mise en scène se permet des petites touches de génie, comme le coup des chaussures lancées qui devient un geste ultra-symbolique) et parfaitement interprété. Si José Mota est excellent, c'est davantage la prestation de Salma Hayek qui restera gravée dans les mémoires, avec un rôle qui lui permet de faire oublier la sexy girl tournant chez Rodriguez pour laisser place à une grande actrice. Une œuvre particulièrement étonnante donc, loin du film mineur souvent décrit sur le net ou ailleurs.
Cela donne donc une satire particulièrement amère qui rappelle par moment dans sa grandiloquence assumée le Network de Sidney Lumet, mais qui, derrière sa grossièreté formelle, cache en réalité le triste constat d'une Espagne au bout du rouleau, à l'image du héros condamné à la fois physiquement et socialement, obligé de vendre le peu qu'il lui reste pour subvenir aux besoins de sa famille, pendant que sa femme tente de garder le peu de dignité qu'il reste en ce bas-monde. Ce mariage du traitement de propos permet d'obtenir un résultat assez unique, terriblement poignant par moment (notamment dans son dernier acte où la mise en scène se permet des petites touches de génie, comme le coup des chaussures lancées qui devient un geste ultra-symbolique) et parfaitement interprété. Si José Mota est excellent, c'est davantage la prestation de Salma Hayek qui restera gravée dans les mémoires, avec un rôle qui lui permet de faire oublier la sexy girl tournant chez Rodriguez pour laisser place à une grande actrice. Une œuvre particulièrement étonnante donc, loin du film mineur souvent décrit sur le net ou ailleurs.
NOTE : 7,5/10