[Velvet] Mes critiques en 2014

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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar zack_ » Lun 13 Jan 2014, 17:15

Ah non non, je ne sais pas encore, reçu hier les 2 du top Réalisateur. Ca arrive dans le mois.

Ps: j'ai repris mon texte à trou désolé j'ai ecris ça vite fait au boulot
zack_
 

Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Val » Lun 13 Jan 2014, 21:41

Mark Chopper a écrit:De Kore-eda, je préfère largement Still Walking et Air Doll à ce film de papy.


Ah bah je l'ai enregistré il y a quelques mois lors de sa diff sur Arte ce Still Walking, ce sera l'occasion de découvrir le cinéaste.
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Blade 2 - 6/10

Messagepar Velvet » Mar 14 Jan 2014, 18:46

Blade 2 de Guillermo del Toro (2002) - 6/10

BOM Challenge


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Suite des aventures du mi-homme mi-vampire campé par le charismatique et ténébreux Wesley Snipes, Blade 2 offre là un spectacle digne d’intérêt quoiqu’un peu factice, proposant un précieux travail de Guillermo del Toro derrière la caméra avec une agréable proportion à divertir le spectateur par un condensé de scènes d’actions parfois bien badass. Burné et efficace, le film l’est, mais malheureusement, cela a comme désagrément de diminuer toute atmosphère morbide ou oppressante dans un film manque cruellement de saveur malgré la laideur monstrueuse des nouveaux vampires avec le bouche faisant penser à Alien et des mises à mort jouissives. En plus de ça, l'absence totale d'écriture, fait défaut où même Blade n'existe que par la force physique de Snipes. Au contraire de Hellboy 2, film qui sortira 6 ans plus tard, l’univers mise en place par le réalisateur parait assez vide, fade avec des décors anecdotiques entre ces égouts tous gris et cette boite de nuit un peu baroque. Jamais crasseux, quasiment jamais sanglant, Blade 2 nous propulse dans la chasse d’une nouvelle forme de vampire à l’ADN muté s’en prenant à ses propres congénères. Dans cette poursuite meurtrière, Blade coopérera avec une bande de soldats vampires armés jusqu’au cou, emmenée par la délicieuse Leonor Varela et par le grand et solide Ron Perlman, qui ne cessera de se chamailler avec l’ami Blade dans un duel de testostérone et de punchlines bien senties. Blade 2 vaut avant tout le détour pour le travail de réalisateur de Guillermo del Toro. Entre scène de combats excellemment bien chorégraphiées à l’image de cette première séquence entre les deux espions vampires et Blade, mouvements de caméra rapides et efficaces nous installant au plus près de l’action, montage faisant doucement mais surement monter la tension, Blade 2 est un film d’actions au travail visuel plus que notable. Mais le gros souci du film, reste son manque flagrant d’enjeux, qui annihile tout intérêt quant au sort des différents protagonistes notamment, qui meurent les uns après les autres dans l’anonymat le plus total malgré les trahisons. Alors, oui quelques thématiques reviennent au cœur du film, comme la place du lien du sang, mais sans grande conviction, tout ça manque d’ampleur, de noirceur, de profondeur. Bien évidemment, Blade 2 avance à un rythme soutenu, et la stature classieuse de Snipes permet au film de ne jamais s’essouffler. Blade 2 est ce genre de films d’actions qui donne un plaisir immédiat mais pas prolongé.
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Brasiers de la Colère (Les) - 6/10

Messagepar Velvet » Jeu 16 Jan 2014, 10:17

Les brasiers de la colère de Scott Cooper (2014) - 6/10


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Les brasiers de la colère nous emmènent faire une virée dans les recoins du quotidien reclus de rednecks, microcosme à la mode dans l’univers actuel du cinéma indépendant américain. Ici misère sociale, industrie en perdition, foyer presque délabré, bière au bar du coin, prises de drogues dans des maisons crasseuses sont le quotidien de tout ce petit monde. Le film de Scott Cooper centre son histoire sur le destin de deux frères où chacun vivra à sa façon les traumatismes qui combleront leur vie. Russel aura sur la conscience un accident de voiture changeant le cours de sa vie, et Rodney complétement sonné, lessivé de toutes les atrocités qu’il a vues en Irak entrera dans l’engrenage nocif des combats clandestins organisés par des bandes de rednecks tous plus fous les uns que les autres. Si Christian Bale est impressionnant de charisme comme à son habitude, c’est surtout Casey Affleck qui remporte la mise entre hystérie fulgurante et colère intérieure destructrice. La première partie du film, humaine, décrit simplement mais avec sobriété le quotidien pas toujours facile de ces hommes et femmes, vivant dans ce monde rural délaissé par les politiciens, et essayant de vivre au mieux dans cet univers impitoyable entre problèmes financiers –l’aciérie- et problèmes familiaux –le père, la petite amie- . Puis petit à petit l’ambiance se fera plus oppressante, la critique sociale laissera place au film de genre, celui de la vengeance, quand Russel apprendra la mort de son frère tué par un dénommé DeGroat, membre d’une communauté un peu arriérée qui fait sa propre loi dans des contées voisines.

Malheureusement le film ne s’embrasera jamais, manquant clairement d’ambition dans sa trame narrative, livrant au final qu’une deuxième partie de film maitrisée mais un peu timide et convenue, donnant un sentiment de déjà vu et revu, où l’on sait déjà comment l’histoire se terminera. Le plus gênant, c’est que le film laisse un arrière-gout d’inachevé, où le réalisateur se cache un peu derrière ce désespoir ambiant, et n’apporte pas réellement de point de vue sur cette quête de rédemption ou même sur cette recherche de vengeance fraternelle. Scott Cooper ne dépasse jamais les lignes qu’il s’est tracées sur lui-même, ne permettant jamais à son film d’être autre chose qu’un simple film de vengeance. Malgré cette faiblesse dramaturgique, « les brasiers de la colère » offre quelques moments de tension frénétique à l’image de la première séquence où DeGroat tabasse furieusement un homme venu lui chercher des poux ou cette première rencontre entre Rodney et DeGroat, scène terrible de nervosité à coup d’intimidation. Quelques plans majestueux, et une photographie inspirée viennent agrémenter un film à l’ambiance désenchantée, faisant entrevoir tout le désarroi humain de ces communautés rurales. Les brasiers de la colère est un spectacle prenant à défaut d’être vraiment suffocant, entre critique sociale et film de genre, se finissant de façon un peu mollassonne.
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Amour est un crime parfait (L') - 6/10

Messagepar Velvet » Jeu 16 Jan 2014, 20:38

L'amour est un crime parfait de Arnaud et Jean Marie Larrieu (2014) - 6/10


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L’amour est un crime parfait est enivré d’une sensation détachée, une atmosphère froide qui provient des paysages neigeux des alpes, des grandes fenêtres translucides de cette université, de la relation glaciale entre deux frères et sœurs qui se détestent tout en s’aimant profondément. Le film commence doucement sur une route montagneuse. Un homme amène une femme dans son chalet et cette dernière, jeune étudiante, désinhibée, se déshabille farouchement. Puis, le lendemain elle disparaitra et une enquête commencera. Tourné autour de son acteur, le film donnera un beau travail de composition à Amalric, déjà vu dans leur précédent œuvre les derniers jours du monde. Ce rôle de professeur de lettres entretient ce mystère funambule entre cabotinage et homme perdu dans ses pensées. Ne sachant pas comment se comporter, il est aimanté par les femmes entre drague voluptueuse et tentation de l’interdit à l’image de sa relation tumultueuse avec la jeune Annie, il est attiré par les jeunes étudiantes, car derrière les mensonges dont il sera victime, derrière les troubles de la mémoire, ce passé enflammé et inflammable, se cache l’amour, qui n’a pas de raison à donner pour exister. Entre les personnages s’instaurera alors un jeu de cachecache, un jeu de dominant et dominé, une manipulation physique et psychologique. Tout ne se dit pas, le mystère existe sans exister, les individus s’apprivoisent sans se connaitre. Ne laissant rien aux hasards, les frères Larrieu gratifient leur film d’un subtil travail de mise en scène, au montage lancinant et à la photographie notable. La frigidité plastique de l’œuvre, cette rigidité du cadre n’est pas sans conséquence. L’amour est un crime parfait manque de souplesse tant dans sa réalisation que dans son articulation narrative, et souffre d’une faible dose de sensualité excepté les moments que l’on passe avec la douce et fraîche Sarah Forestier à l’image de ce baiser langoureux. Le film manque un peu d’exubérance, de lâché prise dans la brise enivrante de la montagne enneigée, on a du mal à ressentir ce sentiment de perdition. Le souci provient aussi de Maiwenn, qui est malheureusement aussi mauvaise comédienne que réalisatrice, et l’on décèle rapidement les grosses ficelles qui entourent son personnage, donnant une trop grande lisibilité à un film qui aurait mérité d’être un peu plus énigmatique et gâchant l'ironie du sort de ce professeur tourmenté. Un peu guindé en comparaison de son sujet, L’amour est un crime parfait offre de belles compositions à Almaric et Forestier dans une atmosphère neigeuse et extrêmement esthétique.
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Révélations - 10/10

Messagepar Velvet » Ven 17 Jan 2014, 10:01

Révélations de Michael Mann (2000) - 10/10


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Révélations est le genre de films qui pourrait être rapidement casse gueule, pouvant tomber facilement dans un duel manichéen faussement dénonciateur sur le système des lobbys dans cet univers de magouilles politiques. Mais c’est sans compter sur Michael Mann qui construit sa trame narrative de façon linéaire mais jamais de manière simpliste, faisant doucement mais surement monter Révélations en tension, façonnant les enjeux au fil des minutes, où une simple source journalistique, venant d’être virée par une firme de tabac, devient l’homme à abattre, l’homme qu’il faut faire taire. L’œuvre de Michael Mann a cette grande force d’être maîtrisée jusqu’aux bouts des ongles. Entre ce personnage de journaliste qui ne lâche rien, presque iconisé en défenseur de la liberté d’expression, entre ce comptable viré qui ne comprend pas directement les mécanismes de cette jungle médiatique qui aura raison de sa famille, puis entre l’industrie du tabac qui essayera tous les stratagèmes juridiques ou même psychologiques pour ne pas perdre la face et faire dégoupiller cet homme, Révélations est méné tambour battant. Donc bien évidemment, ce film ultra documenté nous engouffre de façon passionnante dans cet univers médiatico politique, avec tout cet engrenage de la dénonciation des lobbys, des risques encourus, des pressions sur la justice, sur les journalistes, entre coups bas, et coups d’avance. Révélations est porté par des acteurs au charisme terrassant, un Al Pacino nerveux et un Russell Crowe à la fois patibulaire et névrotique, par ce scénario sans accrocs, qui tout de même, n’est pas ultra révolutionnaire pour autant, mais c’est avant tout Michael Mann, qui dans comme Heat, livre un travail visuel impressionnant et qui met l’humain au centre de son histoire. Il y a un maîtrise formelle de tous les instants avec une photographie magnifique, un montage palpitant qui nous tient en haleine jusqu’à la dernière seconde. Le film va vite, très vite, est en total état d’urgence.

Malgré ce bloc visuel et narratif impressionnant de puissance, Michael Mann arrive comme dans Collateral, à capter toutes les émotions dramatiques et humaines de ses personnages, durant des impressionnantes scènes presque contemplatives, avec un jeu de lumière saisissant, captant toutes les nuances des décors citadins, notamment dans des moments nocturnes qu’affectionne le réalisateur. Le but de Révélations n’est pas de dénoncer mais de faire un film humain, de propulser le film d’enquête dans le genre de la tragédie. Les dialogues sont nombreux et parfois pas toujours évidents à comprendre pour assimiler toutes les étapes logiques liant toutes les manipulations. C’est ça qui est sans doute le plus saisissant dans le film de Mann, c’est cette volonté de faire un film politique qui pourrait avoir une ampleur universelle, mais de le tourner d’une telle façon qu’au final , on se retrouve devant un long métrage qui sait parler de ces hommes et femmes, de voir comment tout ce mécanisme dévorant peut avoir des conséquences sur l’individu en lui-même, à l’image de la paranoïa naissante et grandissante de Jeffrey Wigand. C’est jamais froid, ça nous embarque dans l’intimité la plus dure à accepter dans ces moments de doutes, c’est passionnant à suivre, ce jeu poker, ce bluff perpétuel pour prendre la main sur son adversaire, sa maîtrise visuelle, mais ce n’est pas que ça. Michael Mann ne tombe jamais dans la facilité, ni dans le pathos larmoyant, mais toujours poignant. Puis difficile de parler de Révélations, sans mentionner, la bande son, qui est omniprésente mais jamais énervante, et qui appuie le coté tragique de la chose. Grace à son travail d’orfèvre au niveau de sa réalisation, Mann fluidifie et magnifie un script à la densité descriptive et émotive passionnante.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar jean-michel » Ven 17 Jan 2014, 14:00

Excellente critique bien argumenté. :love:
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Yves Saint Laurent - 3/10

Messagepar Velvet » Mer 22 Jan 2014, 16:13

Yves Saint Laurent de Jalil Jespert (2014) - 3/10


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En regardant le film de Jalil Jespert, on se dit que les grands artistes n’ont pas forcément beaucoup de choses à offrir d’un point de vue cinématographique. Ici nous sommes en présence d’un long métrage sans réel fil conducteur mis à part la reconstitution du parcours d’un grand couturier et de sa vie on ne peut plus banale dans un milieu qui ne l’est pas. On voit naître un artiste, le jeune Yves Saint Laurent, à la précocité impressionnante avec des airs de gentil petit curé entaché de quelques crises psychologiques dues à son passé familial tumultueux. Dès les premières minutes, Pierre Niney entre dans la peau de son personnage pour nous offrir une performance au mimétisme maîtrisé mais au cabotinage caricatural. Dans un contexte psychologique difficile, Yves Saint Laurent s’émancipe au côté de Pierre Berger et du mannequin Victoire Doutreleau, jouée par la volubile et somptueuse Charlotte Lebon. Petit à petit, Jalil Jespert, de façon très académique, montre le destin changeant de ce jeune homme qui devient une star tout en succombant à la tentation de l’adultère, de la liberté, de la drogue ou même de l’alcool. Son génie reste intact, sa personnalité prend une autre direction. Le film YSL n’effleure jamais l’art de la couture et les conséquences des créations du couturier sur son époque, mais essaye de prendre le chemin de l’intime et préfère s’intéresser à la liaison que l’artiste entretient avec Pierre Bergé. Au vu du résultat, c’était la voie qu’il ne fallait pas suivre, tant le film s’embourbe petit à petit dans des poncifs lénifiants. Le travail de composition du duo formé par Pierre Niney et Guillaume Gallienne, qui sont par ailleurs très complémentaires à l’image, permet au film de ne pas trop tanguer et de tenir la barque alors que pendant ce temps-là, Jalil Jespert réalise un biopic parfaitement balisé, filmé comme une suite de pastiches montrant d’innombrables scènes trop courtes ne laissant jamais le temps aux personnages de pouvoir s’inscrire dans un processus fictionnel. Tout est trop lisse, trop bien éduqué, trop bien endimanché à l’image de ses scènes de fêtes trop maniérées. Aucune substance, aucune âme ne se dégage de cet YSL. Le film a comme défaut de n’avoir pas compris le fait que faire vivre un personnage passe surtout par l’écriture scénaristique plutôt que de lui faire faire dire des phrases pseudos cultes qui représenteraient sa soit disant personnalité. Le réalisateur est bien trop occupé à filmer de près ou de loin les mimiques de Pierre Niney, qui au début intriguent pour au final terriblement ennuyer. Jalil Jespert porte aussi à nu cette relation amoureuse et professionnelle entre YSL et Pierre Bergé mais encore une fois, Jalil Jespert rate sa cible et ne propose aucun propos sur le couple, sur l’homosexualité, le rapport conflictuel ou même la jalousie. C’est gênant en tant que spectateur de voir des cinéastes faire des films aussi conventionnels sur des artistes à qui l’on prêtait ce sentiment d’être libre et anticonformiste. Il n’y a pas pire hommage que de voir la scolarité de Jalil Jespert se confronter à la créativité à peine racontée d’Yves Saint Laurent.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Dionycos » Mer 22 Jan 2014, 21:08

:super: pour ta critique de Révélation.
Je crois bien que c'est mon film préféré du cinéaste. Bon, il faudrait que je me refasse sa filmo parce que je n'ai pas revu ses films depuis un bail, mais de mémoire, j'ai jamais été aussi scotché devant un de ses films (Ouais ouais, même Heat)
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12 years a slave - 8/10

Messagepar Velvet » Jeu 23 Jan 2014, 17:01

12 years a slave de Steve Mcqueen (2014) - 8/10


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Après les cicatrices corporelles de Bobby Sands, après l’addiction déshumanisante de Brandon jeune homme d’affaire new yorkais, Steve Mcqueen pose son regard sur Solomon Northup, homme noir au talent de violoniste indéniable, qui après avoir été manipulé par des hommes peu scrupuleux, passe d’individu libre à esclaves de négriers. 12 years a slave n’est pas qu’un simple film sur l’esclavagisme mettant l’Amérique face à ses propres démons. Dans le combat d’une communauté qui se bat pour exister, Steve Mcqueen parle du parcours d’un homme qui cherche sa liberté, entre peur de mourir et espoir de vivre. Il est impossible de parler du film sans mentionner la prestation impressionnante de Chiwetel Ejiofor, nous faisant passer par toutes les émotions, comme lorsqu’il chante et hurle en l’hommage de l’un de ses compères esclaves. L’œuvre du réalisateur britannique semble froide, donnant parfois l’image d’un film qui se concentre surtout sur sa qualité plastique éblouissante.

Mais comme dans ses deux précédentes œuvres, on retrouve cette densité dans le propos, cette volonté de dévoiler ce combat universel par le biais de l’intime. Doit-il se révolter, accepter sa condition d’esclave, ou seulement survivre au lieu de vivre, doit-il penser à lui ou aux autres, tout un questionnement personnel, tout un cheminement vital, qui l’immisce de plus en plus dans l’enfer d’une société négrière qui n’aura jamais raison de l’espoir qui l’habite. Cet espoir sera mis à contribution car Steve Mcqueen bat le fer alors qu’il est encore chaud, et propose une œuvre esthétique, physique, doloriste, qui ne se cache pas derrière des pirouettes pour montrer l’insoutenable. Le réalisateur apporte un soin tout particulier à sa réalisation avec une photographie somptueuse, captant la lumière comme jamais, mélangeant séquences d’une puissance physique et psychologique terrassante à des moments plus légers, plus contemplatifs, plus naturalistes. Il joue franc jeu, les champs de cotons embrasent la peau, les coups de fouets brûlent la chair, les cris sont déchirants, les cordes étranglent l’âme avec une violence non dissimulée, comme durant cette longue scène de pendaison ou cette abominable séquence de tortures de la jeune Patsey.

Comme dans Shame, comme dans Hunger, Steve Mcqueen filme son univers désenchanté, sans presque aucune voie de secours, comme vision crépusculaire de l’enfer. Dans le cinéma de Mcqueen il y a toujours cette volonté de mettre en avant ce sentiment de liberté, cette volonté d’être confronter à ses choix, ce libre arbitre qui fait de nous des hommes, comme durant ce moment où la jeune et fragile Patsey lui demande de la tuer pour la libérer du calvaire que lui fait endurer Edwin Epps. Dans Hunger, Sands était un prisonnier politique, dans Shame Brandon était prisonnier de son besoin maladif et vital de jouissance, là Solomon est prisonnier de la malveillance et de la haine de l’homme. Il est toujours sur le qui-vive.

12 years a slave ne joue pas la carte de la dénonciation pure et dure, ni de la posture, mais crée une œuvre dure, parfois outrancière avec des négriers hystériques (Fassbender ou Paul Dano), mais toujours juste, au script attendu mais jamais prévisible. 12 years a slave ne fait pas seulement que confronter la souffrance des uns à la méchanceté sordide des autres. L’enjeu est encore plus grand et Mcqueen en fait une bataille de l’homme face à dieu et à ses péchés, où la justice et le pardon auront du mal à s’extirper de toute cette cruauté. Et c'est dans ce sens là, que le personnage incroyablement joué par Michael Fassbender est terriblement bien écrit. Au lieu d'apparaitre sous le jour d'un négrier violent comme un autre, on y voit un esclavagiste imbibé d'alcool et complètement désarçonné par ses valeurs bibliques et religieuses qui sont mises à l'épreuve par son amour naissant et pulsionnel pour une jeune "reine des cotons". Cela a le mérite de décaler le film de son carcan esclavagiste, pour dévoiler un film ambigu, humaniste et non manichéen, parlant de sujet tout aussi dur tel que la relation homme/femme. L’esclavage est un thème déjà utilisé jusqu’à sa moelle par le cinéma mais le talent de Mcqueen permet à 12 years a slave d’être un film atypique, frontal et déchirant. A l’image de cette scène finale, tant attendue, mais qui fait alors resurgir une émotion qui ne demandait qu’à exploser.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar dagokhiouma » Jeu 23 Jan 2014, 17:22

jolie prose. ça donne envie bien que le traitement froid me fasse un peu reculer.
Les hommes livrent leur âme, comme les femmes leur corps, par zones successives et bien défendues.
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Ghost dog: la voie du samouraï - 8/10

Messagepar Velvet » Sam 25 Jan 2014, 11:04

Ghost Dog: la voie du samourai de Jim Jarsmusch (1999) - 8/10


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Ghost Dog est le récit d’un vagabond des temps modernes se soumettant à un code d’honneur ancestral samourai. Influencé par le Samourai de Jean Pierre Melville, c’est l’œuvre hybride d’un réalisateur qui transforme une simple histoire de règlement de compte entre mafieux en une odyssée mystique, où le mutisme d’un homme s’entrechoque avec le flow vindicatif hip hop qui inonde sa chaine stéréo, où ses sorties nocturnes sur le bitume vibrent à l’unisson avec les beats de la bande son allégrement balancée par RZA. Ici, pas de fioriture scénaristique ou esthétique, la réalisation est simple, mais d’une justesse classieuse qui incite le respect. Jim Jarsmusch entremêle séquence contemplative avec moments de gunfights simples et efficaces. C’est le portrait d’un homme seul, méditatif, au talent de tueur foudroyant, qui suit des écrits samouraïs comme un dogme auquel il se conforme, sans que cela soit montré comme un préchi-précha sur la zen attitude. Sauvé de la mort par un mafieux italien quand il était encore jeune, Ghost Dog deviendra un tueur professionnel et lui vouera une loyauté et une fidélité à toute épreuve, comme un vassal. Mais une mission ne se déroulera pas comme prévue et cette mafia italienne aura à cœur de le tuer. A partir de là, le réalisateur américain embiellera son film d’une poésie presque pessimiste, d’une humilité hypnotique. Incarné par un Forest Whitaker habité, Ghost Dog avec son look de gangsta rap, son érudition, sa méthode de communication fait de pigeon voyageur, ayant comme seul ami un vendeur de glace incompréhensible dénote dans un monde vivant et presque impersonnel ne suivant aucune forme de valeurs morales. Le film de Jim Jarmusch est un mélange des genres perpétuels, un croisement incessant entre Série B et récit initiatique, entre imagerie has been mafieuse et cool attitude (ranger son gun comme un sabre), entre académisme feutré cinématographique et soubresaut hip hop old school, entre tristesse et humour léger, faisant de ce Ghost Dog une œuvre unique, au rythme lent, presque crépusculaire.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar elpingos » Sam 25 Jan 2014, 12:02

Jolie prose :super:

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Mystery Train - 9/10

Messagepar Velvet » Dim 26 Jan 2014, 10:18

Mystery Train de Jim Jarmusch (1989) - 9/10


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La nuit à peine tombée et Memphis délie les langues et les illusions. On regarde le train défiler à travers le cadre d’une fenêtre pour mieux contempler la beauté de l'horizon ou pour mieux se détacher des petits tracas quotidiens. Mystery train déambule sous un air douceâtre de Rock’n’Blues, comme une ode à la nostalgie, dans une ville clairsemée typiquement américaine, presque vidée de son essence où ère un peu hagard le fantôme du King Elvis Presley. Le film de Jim Jarmusch accompagnera, avec compassion, la virée nocturne de plusieurs étranges existences dans un hôtel miteux de Memphis, lieu de pèlerinage intérieur d’âmes dispersées. Un couple japonais de Yokohama au look Rockabilly charmant étant fan du King et de Carl Perkins, une veuve italienne un peu paumée devant se coltiner une pipelette fauchée, puis un homme venant de se faire jeter, complètement bourré, consolé par son beau-frère et un pote à lui. Mystery Train capte avec parcimonie des petits moments de vie à la gravité légère et au bonheur nostalgique. De là, jaillit une atmosphère bien particulière, avec un humour de situation burlesque mais à la finesse touchante notamment à travers le duo de réceptionnistes de l’hôtel. On aperçoit ces trois moments de façon distincte et successive sans qu’il y ait vraiment de trame narrative, mais cela ne nous empêche pas d’apprécier la belle fébrilité des dialogues comme devant la complicité dévorante de ce petit couple nippon, s’amusant avec un simple rouge à lèvres ou essayant de se dissuader de l’influence presque mythologique du King. Mystery Train, hommage à tout un pan de la musique Rock’n’roll avec notamment la présence remarquée de Joe Strummer, est un peu comme une ballade jazzy, au souffle court, à la respiration lancinante, nous racontant le destin à la fois jovial et triste d’individu lambda. On suit leur conversation, leur confession sur l’amour, sur leur vie, leur sentiment. Réalisation simple mais classe, au jeu de couleur qui fait doucement rappeler Wong Kar Wai notamment dans sa première partie, avec quelques belles trouvailles comme ces simples mais magnifiques travellings où l’on voit marcher les personnages sous le soleil couchant des ruelles vides de Memphis, Mystery Train dégage un parfum vraiment touchant, qui nous attrape pour nous emmener dans cet univers passionnel écrivant la chronique attendrissante de loosers magnifiques.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Dim 26 Jan 2014, 10:20

dagokhiouma a écrit:jolie prose. ça donne envie bien que le traitement froid me fasse un peu reculer.


Merci. :wink: .

elpingos a écrit:Jolie prose :super:


C'est sympa. :wink:
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