Comment et quand lisez-vous ?

[Mark Chopper]

Moi, j'ai adoré lire quand j'étais tout gamin, j'ai complètement abandonné ado et depuis la Terminale, où j'en ai eu fini avec la Français, l'envie est revenue toute seule.

Ah tiens, tout pareil... Le système scolaire donne une image étriquée de la littérature, souvent limitée au réalisme français du XIXe siècle (qui m'emmerde au plus haut point). Et à partir de la terminale, j'ai découvert certains auteurs américains qui m'ont redonné goût à la lecture pour le plaisir, sans analyse, une curiosité qui ne s'est jamais estompée.

Par contre, je crois que je suis dégoûté à vie de la poésie à cause de ce même système scolaire

[Val]

Pour la poésie, je la redécouvre depuis quelques mois. Je suis peut-être plus sensible à cette forme qu'auparavant. Mais je préfère les poètes récents pour l'instant. Prévert, Garcia Lorca, Rimbaud, j'adore, Ronsard, ça m'ennuie à un point prodigieux. Ca viendra peut-être plus tard.

C'est vrai que l'école donne une assez mauvaise image de la littérature, faussement élitiste, consensuelle et vidée complètement de son sens puisqu'on ce concentre sur le style et quasiment jamais sur le fond. J'ai eu beaucoup de chance de rencontrer un vieux prof de Lettres en prépa, à l'approche de la retraite, aigri et bougon, mais passionné et très érudit pouvant parler sans note pendant des heures de la mythologie grecque ou de la Bible, comme disserter sur James Ellroy, Massacre à la tronçonneuse, Wes Craven ou les Frères Coen. Ce mélange de genres m'a permis de me rendre compte que je n'étais pas "dans l'erreur" et que la "grande littérature" que je pensais ennuyante et réservée à une élite pouvait être passionnante et accessible.

[Mark Chopper]

C'est vrai que l'école donne une assez mauvaise image de la littérature, faussement élitiste, consensuelle et vidée complètement de son sens puisqu'on ce concentre sur le style et quasiment jamais sur le fond.

Et surtout, en oubliant que lire est un plaisir, un divertissement... pas différent pour moi de tout autre loisir.

Il n'y a qu'à voir ceux qui ne lisent pas ou peu et qui "culpabilisent". Est-ce que certains culpabilisent de ne pas regarder assez de films ou de ne pas lire assez de B.D. ? Non... pourtant, là encore il s'agit d'art. Mais la littérature souffre de cet écrin élitiste. Dommage.

Je suis revenu à la littérature par le cinéma. J'ai manqué L.A. Confidential en salles, alors j'ai décidé de lire le roman et ai découvert Ellroy. Même chose avec American Psycho et Bret Easton Ellis.

[Jeff Buckley]

Je leur ai fait une séquence sur le theme du coup de foudre : j'ai servi Paperman sur un plateau et Signs (le court d'origine), j'ai saupoudré de Prévert et de calligrammes d'Apollinaire... Ba ils ont pas aimé.

Là on s'est fait des oeuvres d'art qui dénoncent la surconsommation, un extrait de Marcovaldo d'Italo Calvino qui présente le rush des consommateurs, de Tout doit disparaitre de Mickael Ollivier où un gamin envoie chier son pere parce qu'il en a ras le bol des cadeaux d'anniversaire et tout le tralala, puis le clip de la chanson "Plus rien" des Cowboys fringants (elle tue cette chanson) afin d'aborder l'argumentation et l'anticipation. On finira en beauté avec L'homme qui plantait des arbres de Giono : c'est éclectique (trop peut-etre), en terme d'approches et de supports mais ils suivent pas vraiment ma réflexion (une situation critique à définir - dénoncer et réagir - comment agir). BILAN : ils aiment pas non plus.

Je crois que le probleme au-delà de l'approche c'est l'age du public. Ils y reviendront peut-etre un jour ces ptits 3eme qui s'interessent à rien pour l'instant, sinon à leur nombril et leurs couilles.

[pabelbaba]

Tu me rappelles ma prof de français de 3ème, pareil que toi, elle essayait de nous intéresser en nous présentant des textes un peu "jeunes" genre article des Inrocks sur U2 et tout un tas de trucs dans le genre pour rendre le programme plus vivant. Et ben ça ne marche pas. T'y peux rien, le programme est chiant. Les figures de style, l'argumentation, c'est important à apprendre, mais c'est relou. Stoo.

La seule prof de français qui m'ait donné le goût de lire, et c'était le cas pour pas mal de mes camarades de classe, c'est celle qui à côté du programme nous demandait de lire un bouquin par trimestre dans une liste non exhaustive (si on voulait lire un autre truc on pouvait lui soumettre l'idée) et on devait en faire une fiche de lecture notée. Ben avec ça j'ai découvert Steinbeck et Barjavel, et ça a été une sacrée bouffée d'air frais. C'était en 4ème.

[Velvet]

Pour la littérature, j'ai un peu décroché depuis deux ou trois ans. Je lis pendant les vacances mais sinon quasiment plus. Dans ma période lycéenne et début de la fac, je lisais sans cesse, un livre par semaine environ (ce qui était déjà énorme pour moi). Je lisais beaucoup dans le bus ou le soir. Mais là, j'ai moins le temps (ou je prends moins le temps à vrai dire). En ce moment, je préfère me mater des films ou des séries, plutôt que de me plonger dans un bouquin. Par contre, j'ai bien envie de me mettre à l'écriture (de nouvelles ou autres...).

[elpingos]

Perso je lis aux chiottes et au plumard... Devenu une habitude, c'est quasi impossible pour moi de me coucher sans bouquin. Les BDs c'est un peu différent, au lit aussi, mais plus facilement aussi en journée sur un break. Je lisais beaucoup dans les transports avant, mais depuis que je suis en télétravail, je n'ai plus de déplacement...

[Mark Chopper]

La seule prof de français qui m'ait donné le goût de lire, et c'était le cas pour pas mal de mes camarades de classe, c'est celle qui à côté du programme nous demandait de lire un bouquin par trimestre dans une liste non exhaustive (si on voulait lire un autre truc on pouvait lui soumettre l'idée) et on devait en faire une fiche de lecture notée. Ben avec ça j'ai découvert Steinbeck et Barjavel, et ça a été une sacrée bouffée d'air frais. C'était en 4ème.

C'est une bonne méthode je trouve, pour se délivrer du programme...

[Waylander]

C'est vrai que l'école donne une assez mauvaise image de la littérature, faussement élitiste, consensuelle et vidée complètement de son sens puisqu'on ce concentre sur le style et quasiment jamais sur le fond.

Et surtout, en oubliant que lire est un plaisir, un divertissement... pas différent pour moi de tout autre loisir.

Il n'y a qu'à voir ceux qui ne lisent pas ou peu et qui "culpabilisent". Est-ce que certains culpabilisent de ne pas regarder assez de films ou de ne pas lire assez de B.D. ? Non... pourtant, là encore il s'agit d'art. Mais la littérature souffre de cet écrin élitiste. Dommage.

Le fait est que mater des films et lire des BDS ca reste des arts formellement très attachés au visuel et au son. On voit , on imagine pas, on en fait pas travailler le cerveau, des études sont faites sur la lecture et elle apporte clairement de l'énergie au cerveau, pas les films, pas la tv, pas les bds (mais les jeux vidéos puisqu'on réfléchit, on résout des énigmes, on se démerde pour "survivre" et réussir des missions avec des règles et cie). Comme les jeux de sociétés. Mais BD et cinéma ce sont bien là deux arts où notre cerveau est en stand-by. On réfléchit plus sur une citation écrite qu'une citation orale.

Dans le livre TV lobomie des études ont démontrées que les enfants mis devant la TV avaient moins d'imagination et de logique , difficulté de concentration etc... que les enfants dont le seul divertissement pendant 1 mois était de dessiner avec des crayons et feutres (des maternelles je crois). Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de grands films ou de bds majestueuses hein mais pour le cerveau, c'est plus passif. Je pense que c'est plus sensitif qu'autre chose le cinéma et la bd.

Ça joue vraiment sur le visuel, tout comme la musique sur l'audition (mais qui nous permet vraiment de s'évader, bien plus que les bouquins puisque en écoutant une musique on a rien, pas d'histoire, pas de visuel, aucune base pour l'imagination et pourtant on peut partir très loin : le hic c'est quand on sait que les notes ont une influence sur l'humeur : une musique triste sera triste pour la majorité de ses auditeurs). A l'inverse , le mec qui écoute du tam tam congolais et qui vient me dire que ça le fait déprimer et que ça le fout en dépression....donc les notes influencent déjà un peu le ressentit


La culpabilisation elle est justifiée d'un côté mais pas de l'autre c'est clair, surtout si on parle essentiellement de littérature, l'art, et non pas des essais, philo, science et cie.

[osorojo]

La seule prof de français qui m'ait donné le goût de lire, et c'était le cas pour pas mal de mes camarades de classe, c'est celle qui à côté du programme nous demandait de lire un bouquin par trimestre dans une liste non exhaustive (si on voulait lire un autre truc on pouvait lui soumettre l'idée) et on devait en faire une fiche de lecture notée. Ben avec ça j'ai découvert Steinbeck et Barjavel, et ça a été une sacrée bouffée d'air frais. C'était en 4ème.

C'est une bonne méthode je trouve, pour se délivrer du programme...

Idem, mon gout pour la lecture vient d'une prof qui avait la même méthode. Pour les élèves intéressés, elle ne forçait personne, il était possible de choisir un bouquin plus ambitieux que ce qui était au programme pour en faire une fiche libre. Elle avait filé une liste de recommandation et j'avais choisi "Pleure o pays bien aimé" dedans. J'ai pris cher mais j'ai découvert, à ce moment là, qu'un bouquin pouvait me faire ressentir assez intensément ce qu'il racontait.

[elpingos]

Moi c'est mon goût pour la BD qui s'est affirmé avec une super prof de français qui nous faisait étudier des BDs de temps en temps. Ce qui était génial en plus c'est qu'elle ne choisissait pas des BDs trop intellos, mais plus des trucs comme Bilal, Loisel, Kraehn, etc...

[francesco34]

Pour ma part je lis bcp dans les salles d'attente... comme il m'arrive assez fréquemment d'accompagner ma mère qui ne peut se déplacer seule dans ses rdv médicaux j'ai du temps à ces moments!
Et puis j'aime bien le soir avant de dormir, si je tombe pas de sommeil parce que avant je mate souvent un film et quelques épisodes de série...
Sinon j'achète pas mal de bouquins, du coup comme pour les dvd j'en ai des dizaines d'avance!!
Et c'est marrant j'ai aucun souvenir du premier film que j'ai vu ni à la télé ni au ciné, par contre je me souviens de ma première BD (un Astérix, quand j'étais en CP) et de mon premier vrai roman (par contre je sais plus quel âge j'avais, environ 9-10 ans je pense).

[Jeff Buckley]

Intéressant cette idée de lecture "libre". N'empeche qu'il faudra leur proposer une liste (non exhaustive comme vous l'avez signalé) pour les aiguiller. Et la fiche de lecture permettra de bonifier la moyenne.

A moi de constituer cette fameuse liste... C'est la premiere fois que j'ai des 3eme et je vais me contenter pour cette année de concevoir des cours. Je testerai des nouvelles méthodes l'an prochain.
Le hic c'est qu'on nous impose trois oeuvres lues intégralement. Vu le niveau de mes élèves, j'évite les romans fleuves et je me tourne plutot vers des nouvelles d'une vingtaine de pages (ils sont vraiment très très faibles, la moitié de la classe avait moins de 5 de moyenne en 4eme).

Si vous pouviez me citer qq bouquins pas trop longs qui vont ont marqués dans votre jeunesse je suis preneur parce que les listes officielles...
Y'a rien de mieux qu'une liste constituée pas à pas par un prof motivé et chevronné qui vous la passe quand il arrive en fin de carriere, mais dans mon bahut je suis l'unique enseignant en 3eme, je suis assez esseulé au final.

Je chercherai aussi sur le net.
NB : Je peux aussi leur filer des chapitres de bouquins. Et s'ils accrochent ils iront lire l'oeuve intégrale.

[Mark Chopper]

L'Attrape-coeurs de Salinger et L'Ile au trésor de Stevenson.

[Val]

C'est un classique, mais La Vie devant Soi de Romain Gary me semble tout à fait adapté à cet âge.