[Mark Chopper] Mes critiques en 2014

[angel.heart]

Bah en fait aucune partie du film ne m'ennuie, que ce soit pour le portnawak à tendance nanardesque ou bien pour le polar vénère et généreux, j'y trouve sans cesse mon compte.

[Dunandan]

La Légende de Zatoïchi (20) - Zatoïchi contre Yojimbo : 3,5/10

Il a du vraiment t'emmerder celui-là (pourtant je trouve celui avec le sabreur manchot bien pire, le truc c'est qu'il n'aurait pas du s'appeler Zatoichi ce film tant il s'éloigne de l'esprit de la saga ou le simplifie à outrance pour le besoin de la rencontre ...)

[Mark Chopper]

Bah ça promet, c'est le prochain que je vois.

Non mais Yojimbo :

1) Il est trop long (le seul de la saga de cette durée jusqu'ici) ;
2) Zato fait de la figuration et je ne reconnais plus le personnage ;
3) Mifune joue façon touriste ;
4) La gestion du rythme, c'est une horreur ;
5) L'histoire est inintéressante au possible.

Heureusement que je n'en attendais rien vu les retours ici. J'imagine bien la gueule de ceux qui fantasmaient l'affrontement de deux icônes du chambara.

[Dunandan]

Je suis d'accord avec tous ces points en fait (sauf pour l'histoire, de mémoire, qui aurait gagné à être raccourcie). Mais au-dehors de ces deux-là, t'as encore quelques bons épisodes (notamment "La blessure").

[Mark Chopper]

Les Spécialistes, de Patrice Leconte (1985)

L'histoire : Au cours d'un transfert, un détenu s'évade et entraîne avec lui un casseur notoire. Avec l'aide d'une jeune veuve qui leur a permis d'échapper à leurs poursuivants, ils préparent le cambriolage d'un casino qui appartient à la mafia...

Deux ans avant le sympathique Tandem, Patrice Leconte réalise ce film de casse aussi tendu qu'un slip à l'élastique cassé... Je ne vais pas m'étendre sur l'esthétique téléfilmesque de l'ensemble, sans doute propre au cinéma français de cette époque, mais j'évoquerai en revanche sa grande force : ses interprètes/personnages. Même si Bernard Giraudeau et Gérard Lanvin n'étaient pas encore les monstres de charisme qu'ils sont devenus par la suite, il faut reconnaître qu'ils parviennent à rendre leurs rôles sympathiques et attachants. Hélas, l'intrigue qui voit la police tenter de déclencher une guerre des gangs en œuvrant dans l'ombre et l'illégalité tient assez peu la route à l'écran, vu le traitement opéré, et il faut reconnaître que Leconte reste meilleur directeur d'acteurs que formaliste : une lacune difficile à dépasser pour un film de ce genre. Assez court, Les Spécialistes se suit sans déplaisir, mais sans grand intérêt non plus.

Note : 4,5/10

[pabelbaba]

Celui-là il est sympa pour le duo et leurs dialogues. T'es bien sévère sur la note.

[Mark Chopper]

Oui, le duo est sympa... Je n'ai retenu aucun dialogue par contre.

Mon prochain téléfilm sera La Balance

[Mark Chopper]

La Balance, de Bob Swaim (1982)

L'histoire : À Paris, dans le quartier de Belleville, l'inspecteur Mathias Palouzi ne vit que pour faire tomber Roger Massina, un gangster. Suite à l'assassinat de son meilleur indicateur, il décide de le remplacer par un ancien complice de Massina...

Et si le meilleur polar français des années 1980 avait été réalisé par un américain ? Il est facile, avec le recul, de comprendre pourquoi un film comme La Balance a détonné à sa sortie : un casting qui fait le deuil des grandes figures des décennies précédentes en donnant sa chance à des "jeunes", un rythme plus soutenu que les productions pépères de l'époque et une vision du travail de la police qui ne fait pas dans la dentelle. Bob Swaim oscille entre volonté de réalisme, avec sa mise en images d'un Belleville crasseux, et un penchant pour la dramatisation qui ne fonctionne pas toujours. Richard Berry en flic opiniâtre, Philippe Léotard en maquereau romantique et Nathalie Baye en pute à fort caractère : le trio fonctionne à fond les manettes. On ne peut pas en dire autant des seconds rôles, un brin caricaturaux, interprétés par des acteurs parfois limites (je découvre que Florent Pagny a été acteur et il se révèle consternant...). Naviguant entre combines de flicards, deals de drogues et cambriolages, mais aussi moments plus intimistes, La Balance profite de ruptures de ton plutôt bien gérées. Dommage qu'il manque un peu de souffle et d'ampleur et que l'emballage reste télévisuel. Un remake, avec un casting qui tient aussi bien la route, pourrait faire son petit effet et dynamiter un genre qui en a bien besoin aujourd'hui.

Note : 7/10

[pabelbaba]

En revanche la fin est un peu pourrie. Dès que ça bouge, ça ressemble à rien.

[Mark Chopper]

En mise en scène, tu veux dire ? Sinon, ça reste sombre :

trahison, headshot sans procès... On dirait une fin à la polar HK.

[pabelbaba]

Oui, le bordel au milieu des bagnoles c'est minable en terme de gestion de l'espace.

Et tu n'as pas cité Ronet, je le kiffe vraiment dans ce film, un sacré rôle!

[Mark Chopper]

Belle moustache. Il a un look atypique au milieu des dégaines années 1980.

Sinon oui, c'est du téléfilm cette fusillade. On ne ressent jamais le chaos.

[puta madre]

J'avais bien aimé également La Balance et sa description réaliste des milieux interlopes de Belleville.
Tu te fais un challenge polar français à toi tout seul, Mark?

[Mark Chopper]

Oui et un gros challenge.

[Alegas]

Adieu poulet, de Pierre Granier-Deferre (1975)

L'histoire : Alors que la campagne électorale bat son plein à Rouen, un policier est assassiné par un individu proche d'un des candidats. Deux policiers mènent l'enquête, mais des individus haut placés leur mettent des bâtons dans les roues...

Avis express... L'intérêt de ce film repose moins sur son intrigue, convenue et plan-plan, que sur le charisme de ses principaux interprètes et la tonalité adoptée. L'enquête, en effet, se révèle dénuée de tension ou de mystère, l'identité du meurtrier étant connue dès les premières minutes... Le réalisateur Pierre Granier-Deferre et son scénariste Francis Veber préfèrent évoquer la pression qu'exercent certains puissants (présentés ici comme des caricatures) pour empêcher les forces de l'ordre de les inquiéter. Malgré tout, on ne s'ennuie pas. Lino Ventura en vieux flic bourru et intègre, Patrick Dewaere en jeune chien fou : ces deux grands acteurs nous servent une partition bien connue qu'ils maîtrisent et forcent la sympathie. Et même si l'histoire se révèle sans éclat, elle conserve une certaine forme de radicalité et souligne l'honneur qui anime encore quelques hommes de bonne volonté. Des hommes qui, malgré les risques encourus, refusent de baisser leur froc devant leurs dirigeants lâches et corrompus, quitte à enfreindre quelques règles pour le bien d'une enquête... Assez laid sur le plan formel, Adieu poulet ne peut prétendre au statut d'essentiel du genre, mais permet de passer un bon moment. A noter une fin bien couillue, que je ne révélerai pas.

Note : 7/10