La vie rêvée de Walter Mitty de Ben Stiller (2014) - 5/10
Avec son dernier film, Ben Stiller avait l’ambition de créer un récit initiatique sur l’histoire d’un homme qui en avait marre de sa routine quotidienne et qui pour des raisons professionnelles va vivre des aventures trépidantes au bout du monde lui permettant de se connaitre un peu plus, et en essayant de combler le cœur d’une femme qu’il aime en cachette. L’histoire est ultra basique, sur cette envie de voir plus grand, de se lâcher, de sortir de la vie routinière, de savoir qui on est vraiment et ce que l’on veut faire de notre vie Tout cela reste terriblement manichéen et presque très vain tant les personnages traités sont inintéressants à l’image de ce directeur de transition jouant les connards de service 24H/24 dans ce contexte de crise. La vie rêvée de Walter Mitty est ni une comédie ni une love story, ni un film contemplatif ou sensoriel, c’est une œuvre fourre-tout, qui au final, ne propose rien. Dans la première partie on voit Ben Stiller dans son environnement professionnel à chercher une photo importantissime pour la couverture du magazine dans lequel il travaille. Comme il n’ose pas dire ce qu’il pense, il se met à rêver de qu’il voudrait faire réellement. On comprend le principe, deux fois, trois fois et puis après, on commence à se lasser de cette mécanique qui devient vite poussiéreuse. La deuxième partie est tout aussi linéaire, quand il se met à voyager. Au début, il se dit « non je ne pourrais pas le faire » puis il a le déclic « je veux le faire et je me lance ». Une fois, c’est bien, deux fois ça passe puis après, on commence à piquer du nez à cause d’un rythme très mal géré et le film suscite aucun émerveillement par les paysages naturels filmés comme des futurs spots publicitaires pour la marque RedBull. Dans ses interviews, Ben Stiller parlait de cinéastes comme Jacques Tati comme inspiration notamment dans la forme mais malheureusement sans en avoir l’ambition dans le résultat final. Bien cadré, avec une photographie travaillée avec parcimonie, mettant en image quelques idées visuelles durant les rêves éveillés de son auteur comme lorsqu’il saute dans un immeuble comme un sauveur, La vie rêvée de Walter Mitty s’avère décevant, notamment par la faute d’un processus narratif terriblement répétitif avec comme pétard mouillé la fameuse rencontre entre Sean Penn et Ben Stiller.