[elpingos] Mes critiques en 2014

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Top Ciné 2014

Mes critiques 2014

Janvier

Le Congrès - Ari Folman (2013) : 5/10
Signes - M. Night Shyamalan (2002) : 9/10
Populaire - Régis Roinsard (2012) : 6,5/10
Hesher - Spencer Susser (2011) : 6/10
All Is Lost - JC Chandor (2013) : 7/10
A Touch Of Sin - Jia Zhangke (2013) : 8,5/10

Février

La Leçon de Piano - Jane Campion (1993) : 8/10
Blue Jasmine - Woody Allen (2013) : 6/10
In The Loop - Armando Iannucci (2009) : 8,5/10
Rush - Ron Howard (2013) : 8/10
The Place beyond the pines - Drek Cianfrance (2013) : 6/10
Lettre à Momo - Hiroyuki Okiura (2013) : 8,5/10

Mars

12 Years a slave - Steve Mc Queen (2013) : 8/10
Wrong Cops - Quentin Dupieux (2014) : 6/10
La Vie Rêvée de Walter Mitty - Ben Stiller (2014) : 8/10
Le Loup de Wall Street - Martin Scorsese (2013) : 7,5/10

Avril

American Bluff - David O. Russell (2014) : 8,5/10
Rushmore - Wes Anderson (1998) : 8,5/10
Casse-tête chinois - Cédric Klapisch (2013) : 6,5/10
Babysitting - P. Lacheau & N. Benamou (2014) : 6,5/10
R100 - Hitoshi Matsumoto (2013) : 8/10
Captain America - Joe Johnston (2011) - 5,5/10

Mai

A la merveille - Terrence Malick (2012) : 8,5/10
Un éléphant ça trompe énormément - Yves Robert (1976) : 8,5/10
Her - Spike Jonze (2014) : 8/10

Juin

Jacky au royaume des filles - Riad Sattouf (2013) : 6,5/10

Juillet

The Signal - William Eubanck (2014) : 7/10

Août

L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S.Spivet - Jean-Pierre Jeunet (2013) : 7,5/10

Septembre

Il était une fois dans l'Ouest - Sergio Leone (1968) : 10/10
Bronson - Nicolas Winding Refn (2008) : 8/10
Présentateur vedette, la légende de Ron Burgundy - Adam McKay (2004) : 6,5/10
Edge of Tomorrow - Doug Liman (2014) : 7,5/10


=> mes critiques en 2013, 2012, 2011

[elpingos]

LE CONGRES
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Ari Folman | 2013 | 5/10

5 ans après un 1er film exceptionnel, chef d’œuvre pudique sur la mémoire et la guerre, Ari Folman revient avec une nouvelle fable transcendantale, mi réelle mi animée, et confirme une ambition folle à raconter des histoires impossibles. Mais là où Valse avec Bachir faisait preuve d'une extrême justesse dans son rythme, sa réalisation, son propos et l'utilisation de scènes fantasmées, le Congrès lui se perd dans des méandres pathos et abscons.

Le 1er tiers du film pourtant est intéressant, la réflexion sur le cinéma et l'image des acteurs est traitée avec profondeur et portée par un joli duo Robin Wright et Harvey Keitel. La mise en abyme de l'actrice est touchante et assez troublante en regard de sa propre carrière mise à nue. Mais dès le basculement coloré vers l'animation, le film alors se perd dans un mauvais cocktail, entre mélodrame, SF et fantasmagorie. Le mélange ne passe pas, l'histoire adaptée du livre 70s de Stanislas Lem, peine à trouver un sens profond dans son passage à l'écran (les drogues, le réel, l'abandon de soi, les illusions et la désillusion).

Ça aurait pu être intéressant mais ajoutée à ça, la quête de Robin Wright pour retrouver son fils malade, s'écartant alors du propos initial, est le fil rouge pathos de trop. Confus donc, chiant par moment et souvent too much, le film retombera malgré tout sur ses pieds grâce à un rebasculement dans l'univers réel. Impressionnant, le procédé déjà vu dans Valse avec Bachir réussit à nouveau son effet, mais perd de sa superbe en comparaison. Et l'histoire de se conclure à nouveau dans le registre du rêve, là où le 1er film du réalisateur brillait lui par un impact réaliste beaucoup plus fort.

Ainsi Le Congrès, en abordant plusieurs thèmes, en développant une histoire complexe et en mélangeant les styles est un film ambitieux mais déséquilibré (avec aussi des références à Kubrick bizarrement présentes). La partie animation, assez jolie mais loin d'être exceptionnelle, n'apporte finalement pas grand chose au propos, le complexifie, et atténue l'émotion que cherche à susciter le drame de cette femme-actrice-mère. La gageure était sans doute trop grande, et le talent de Folman à retranscrire les émotions humaines et l'introspection, un peu trop juste pour cette histoire folle aux thématiques et développements multiples.

Le film a certes le mérite d'exister et de proposer une approche ultra originale. Mais là où Valse avec Bachir prenait son temps avec une parfaite justesse, la course effrénée du Congrès, ses défauts et les écueils nombreux font dominer un ennui poli; et surtout la déception en regard du chef d'oeuvre précédent.

[Dunandan]

SIGNES
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M. Night Shyamalan | 2002 | 9/10

Attention spoilers...


Grosse claque pour un film que je découvre complètement. Si récemment j'ai réévalué grandement Incassable et le Village que j'avais vus peu après leur sortie, Signes pour cette première vision s'impose directement pour moi comme un petit bijou de maîtrise, d'intelligence et de profondeur.

Car décidément Shyamalan prend un malin plaisir à brouiller les pistes. Et encore plus que pour ses autres films, toujours fantastiques au sens nobles du terme, la manipulation est l'une des clés du métrage et les signes loin d'être placés au hasard. Ainsi l'invasion extraterrestre à laquelle est confrontée la Terre est déformée par la vision de l'écran, et présentée ainsi, elle apparaît dangereuse pour les personnages, une supposée menace effrayante distillée par les journaux télévisés. Mais la question demeurera jusqu'au bout sur la véracité de ce jugement (l'ET final était-il réellement un danger) et sur les tenants et aboutissants du métrage. Le sacerdoce retrouvé de Gibson, les signes de sa femme qu'il décide d'interpréter au moment fatidique, tout ça renvoie à son échange verbal et profond avec Phoenix en milieu de film, et interroge les questions de foi et de croyance, à juste titre ou non. En plus du rôle des médias, de la déformation de l'information, du rapport de l'homme face à l'étranger et à l'étrange... Tout ça est subtilement traité, laissant le choix au spectateur de se faire son opinion, et pour ça bravo !

Et c'est là qu'il fait fort, à trouver de la profondeur, du sens caché et de l'intime dans une histoire ultra casse-gueule d'invasion ET (à base de cercles dans des champs de blés). Car là où Spielberg par exemple en fera des caisses en 2005 avec un Guerre des mondes pyrotechnique et apocalyptique (et certes pas mal), Shyamalan lui réussit le tour de force du film d'extraterrestre effrayant et pourtant intimiste (avec ainsi la scène de la cave par ex qui enterre en comparaison celle de Spielberg).

Grâce à ses acteurs parfaits, les gamins comme souvent chez Shyamalan sont exceptionnels et étrangement adultes (on reconnaîtra notamment la petite de Little Miss Sunshine), les adultes, eux un peu gamins et en état de grâce dans le registre des émotions (Gibson et Phoenix c'est juste énorme), le drame familial sur fond de SF est juste parfait (La guerre des mondes peut là aussi aller se coucher) ; qualité des flashbacks aux moment clés, maîtrise formelle ahurissante avec des cadres et des travellings magistraux, virtuosité des atmosphères qui peuvent faire passer du rire (quelques instants désopilants de dégoupillage salvateur comme dans La Jeune Fille de l'eau), aux larmes, à la terreur, en un instant, tout concourt à l'intensité et la richesse de cette histoire. Et ce malgré un script assez simple (en apparence) et une économie de moyens et d'effets tapageurs (une quasi unité de lieu et presque aucun FX) .

Juste par la justesse de l'émotion, le talent énorme du réal et de ses acteurs au diapason, et un message à plusieurs sens, ce Signes est un sommet cinématographique qui se place directement dans mon top. Et Shyamalan de rejoindre celui de mes réalisateurs préférés.

[Jimmy Two Times]

Quel gâchis la carrière de Shyamalan...

[Dunandan]

Son dernier bon film avec le Village amha ... (mais je vois que t'as bien apprécié La jeune fille & Phénomènes, moi le ton auto-parodique de ces deux-là et le scénario "con-con" m'ont scié)

[Kefren]

Quel gâchis la carrière de Shyamalan...

Le mec s'est gaché tout seul... Il s'est prit pour un génie suite au succès du 6e sens et a continué à faire des films sans se poser de question sur son travail.
Ce type aurait vraiment pu faire de supers films s'il n'avait pas laissé son égo détruire toutes ses bonnes idées : c'est un fainéant doublé d'une ENORME tête à claque (oui oui, je déteste ce type )

[Alegas]

Géniale ta critique de Signes. Je l'ai revu un poil à la baisse ces dernières semaines (dans mes souvenirs c'était aussi bien qu'Incassable, et en fait nan, limite je préfère aussi Le Village, mais ça reste quand même meilleur que Sixième Sens) mais ça n'empêche pas que c'est un putain de film super mal reçu à l'époque.

En ce qui concerne Shyamalan, le ciné c'est définitivement mort jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il faut qu'il arrête de se tourner systématiquement vers les gros budgets. En revanche, la série qu'il prépare pour cette année pourrait être une bonne surprise.

[Kefren]

Il prépare une série ???
C'est quoi ? Ça parle de quoi ?
Y'aura des gens morts ? Des extra-terrestres ? Des montres dans une foret ? Des supers-héros ? Du vent qui tue les gens ? Le fils de Will Smith qui joue sans aucune expression sur le visage ???

[dagokhiouma]

[mode je motive les nouveaux membres = on]
j'aime bien ton avis tranché Kefren, c'est pas de l'eau tiède au moins
[mode je motive les nouveaux membres = off]

[Kefren]

J'en rajoute un peu... mais c'est vrai qu'il a le chic pour m'énerver ce mec. Quasiment tous ces films étaient basés sur des idées de dingue (PHENOMENE... mais putain... le concept de base est juste magnifique) et l'autre, il en a fait un truc tout plat, tout pourri sans queue ni tête. Cela dit, et pour prouver ma bonne foi, je serais le premier à crier sur tous les toits que c'est un génie s'il nous sort un petit chef-d'oeuvre génial.
Après, j'avoue que c'est assez facile de lui taper dessus

[Alegas]

Il prépare une série ???
C'est quoi ? Ça parle de quoi ?

"Ethan Burke, l'un des meilleurs agents des Services Secrets du Bureau de Seattle, est envoyé en mission dans la charmante petite ville de Wayward Pines. Il doit enquêter sur la mystérieuse disparition de deux agents fédéraux : l'Agent Bill Evans et l'Agent Kate Hewson, son ancienne partenaire et surtout la femme qui a failli détruire son mariage. Alors qu'il s'approche de la ville, Ethan a un accident. A son réveil, ses souvenirs sont intacts mais il réalise qu'il n'a plus aucun moyen d'entrer en contact avec le monde extérieur. Son téléphone, son portefeuille, son argent et sa carte d'identité ont disparu et il commence à prendre conscience que la petite Wayward Pines n'est pas aussi lisse et parfaite qu'il n'y paraît..."

[Kefren]

Bon... Ok... Le pitch est pas dégeu... Wait and See

[jean-michel]

Intéressant le pitch de cette nouvelle série!!! suis fan!! et ce réalisateur c'est vraiment dommage de s'abandonner a quoi ? la facilité? l'égo? je sais pas! le gars il a quelque chose du génie...peut-être trop justement!

[elpingos]

Ouais je sais pas à quoi c'est dû, j'ai pas vu ses derniers (à partir de Phénomènes), mais vus les avis éclairés de certains, je pense qu'il a arrêté de filmer comme il savait le faire. Fainéantise ? Plus envie de se casser pour des films incompris, boudés ? A quoi c'est dû, je sais pas, dommage.

Quel gâchis la carrière de Shyamalan...

Le mec s'est gaché tout seul... Il s'est prit pour un génie suite au succès du 6e sens et a continué à faire des films sans se poser de question sur son travail.
Ce type aurait vraiment pu faire de supers films s'il n'avait pas laissé son égo détruire toutes ses bonnes idées

Reste que 6e sens/Incassable/Signes/Le Village et à moindre mesure La Jeune fille de l'eau (plus enfantin) pour moi c'est du tout bon... Et en plus quand tu vois que le mec est aussi scénariste, ça force le respect, en tout cas sur ces 4 films là. Ce qui est déjà pas mal, franchement... Et de l'ego surdimensionné, je pense que tous les réals en ont, sachant que tant qu'ils font des bons films, je m'en fous un peu du reste.

On le reverra ptêt réermerger un de ces 4. Espérons car c'est pour moi d'après ce que j'ai vu l'un des plus dignes héritiers de Spielberg (côté fantastique c'est pour moi l'un des meilleurs) et de Hitchcock (côté suspense diffus). Espérons qu'il retrouve l'envie de proposer du vrai cinoche intelligent ... Il a du talent et de la technique, on peut y croire.

[Alegas]

POPULAIRE
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Régis Roinsard | 2012 | 6,5/10

Ben elle est pas mal cette romcom à la française. Surtout pour un 1er film, c'est bien efficace, rythmé, on s'embête pas, et le plus important avec ce côté Mad Men frenchy meets film sportif féminin, ça a le mérite de changer ...

J'ai vu que le budget était conséquent, alors ça se voit pas tout le temps mais c'est quand même bien produit... C'est à dire que c'est pas moche, plutôt joli même, l'image, les décors et l'ambiance rétro est bien retranscrite sans en faire des caisses. Les acteurs y sont aussi pour beaucoup dans le côté plaisant : Duris en général je l'aime bien (il est plus sage que d'habitude, c'est bien) et Déborah François dans un de ses premiers grands rôles irradie le métrage de son peps, son sourire et d'un vrai talent d'actrice (sinon par contre Bedos est à chier).

Le scénar ne brille pas par ses rebondissements ni son originalité, mais c'est quand même bien mené et on passe pas 3 plombes à rentrer dans le cœur du métrage à savoir les concours de dactylo; et là pour le coup ça vaut le détour, Roinsard est inspiré, ça dépote, c'est fun. Ça aurait pu être chiant, mais non, c'est ludique et les codes du genre sont bien maîtrisés. Ça lui permet en plus de rythmer son métrage (entraînements, championnats, record du monde, tout ça) et sachant que le film dure 1h50 et que j'ai pas regardé ma montre, pour ma part c'est réussi.

Et puis le titre est bien choisi, le film reste populo, provincial (et se permet même un peu une satire des mœurs de l'époque)... Là dessus c'est bien aussi, je trouve du coup qu'il défonce une autre romcom récente comme l'Arnacoeur qui à bien y réfléchir écœurait un peu par son côté bling bling trop facile.

Bref ça reste de la love-story sans énorme surprise, mais sous des dehors un peu kitschs, le film vaut le détour pour son humilité et surtout donc le côté compète. Charmant donc, français qui plus est et donc assez rare pour le souligner dans un tel registre (même si là dedans les étrangers savent aussi nous pondre des merdes). Après il faut clairement je pense être un peu fleur bleue (ou tout du moins pas trop réfractaire au genre) pour apprécier, et peut-être comme moi se laisser surprendre sans attente aucune.