Collateral de Michael Mann (2004) - 10/10
Dans un Los Angeles transfiguré par son immensité désertée, Collateral est une œuvre d’une virtuosité magistrale à l’aura mystique. Le personnage principal du nouveau film de Michael Mann n’est ni Vincent, un tueur à gages grisonnant et énigmatique ni Max, un chauffeur de taxi pris en otage dans cette expédition nocturne. La star du film, c’est cette ville, filmée comme un lieu dense, atmosphérique, dansant dans des soirées sobres et cuivrées à l’ambiance jazzy ou dans des Night-Club à la musique vrombissante. Los Angeles est enfouie dans la nuit éternelle, la ville est jonchée de lampadaires suivant la traînée lumineuse des voitures dans ces routes interminables, engloutie par la grandiloquence de buildings plus grands les uns que les autres. C’est fascinant comme Michael Mann arrive à nous faire ressentir la vie qui jaillit dans cette ville, cette ambiance si brumeuse où les pensées des uns et des autres s’évanouissent dans une solitude épuisante et où chacun suit son propre chemin dans l’indifférence la plus totale. Michael Mann s'accapare l'essence même de cette cité, pour en faire un être vivant au cœur battant de mille feux. Collateral, est un projet simple mais pas simpliste, humble mais non dénué de complexité, qui laisse le spectateur s'imprégner de cette ambiance crépusculaire dans ce polar d'une efficacité redoutable.
Mais derrière son minimalisme narratif offrant peu de dialogues, Collateral n’est pas juste un produit de commande comme un autre où les meurtres se cumulent automatiquement, mais s’avère être un travail d’orfèvre tant dans son écriture que dans sa réalisation. Collateral ne souffre d'aucun temps mort, reposant sur un rythme nerveux qui ne laisse aucune place aux hasards. Michael Mann capte l’espace comme jamais, avec une réalisation presque contemplative au montage démentiel. Il n’y a qu’à assister à cette scène de fusillade dans le Night-Club pour comprendre la perfection du découpage. La démonstration visuelle ne se suffit pas à elle-même, pour peu que le réalisateur inscrit dans son histoire, une relation de plus en plus forte entre ce chauffeur rêvant d’une autre vie et un tueur à gages d’une froideur sèche, portée par les excellents Jamie Foxx et Tom Cruise. Tom Cruise campe le rôle d'un tueur, d'un loup solitaire au charisme frissonnant, prenant la vie de personnes sans le moindre regret. Collateral ne filme pas que son environnement citadin mais donne une place toute particulière à l’humain et à sa singularité désincarnée. L’humanité presque naïve de l’un va rencontrer la frénésie violente de l’autre, faisant de Collateral un mélange de genre entre thriller et road movie urbain, à la fois distant et attachant, dotée d’une réflexion existentielle pertinente. Sous ses allures de film automatique, Michael Mann fait de Collateral une œuvre au souffle visuel incroyable et au suspense implacable.
Dans un Los Angeles transfiguré par son immensité désertée, Collateral est une œuvre d’une virtuosité magistrale à l’aura mystique. Le personnage principal du nouveau film de Michael Mann n’est ni Vincent, un tueur à gages grisonnant et énigmatique ni Max, un chauffeur de taxi pris en otage dans cette expédition nocturne. La star du film, c’est cette ville, filmée comme un lieu dense, atmosphérique, dansant dans des soirées sobres et cuivrées à l’ambiance jazzy ou dans des Night-Club à la musique vrombissante. Los Angeles est enfouie dans la nuit éternelle, la ville est jonchée de lampadaires suivant la traînée lumineuse des voitures dans ces routes interminables, engloutie par la grandiloquence de buildings plus grands les uns que les autres. C’est fascinant comme Michael Mann arrive à nous faire ressentir la vie qui jaillit dans cette ville, cette ambiance si brumeuse où les pensées des uns et des autres s’évanouissent dans une solitude épuisante et où chacun suit son propre chemin dans l’indifférence la plus totale. Michael Mann s'accapare l'essence même de cette cité, pour en faire un être vivant au cœur battant de mille feux. Collateral, est un projet simple mais pas simpliste, humble mais non dénué de complexité, qui laisse le spectateur s'imprégner de cette ambiance crépusculaire dans ce polar d'une efficacité redoutable.
Mais derrière son minimalisme narratif offrant peu de dialogues, Collateral n’est pas juste un produit de commande comme un autre où les meurtres se cumulent automatiquement, mais s’avère être un travail d’orfèvre tant dans son écriture que dans sa réalisation. Collateral ne souffre d'aucun temps mort, reposant sur un rythme nerveux qui ne laisse aucune place aux hasards. Michael Mann capte l’espace comme jamais, avec une réalisation presque contemplative au montage démentiel. Il n’y a qu’à assister à cette scène de fusillade dans le Night-Club pour comprendre la perfection du découpage. La démonstration visuelle ne se suffit pas à elle-même, pour peu que le réalisateur inscrit dans son histoire, une relation de plus en plus forte entre ce chauffeur rêvant d’une autre vie et un tueur à gages d’une froideur sèche, portée par les excellents Jamie Foxx et Tom Cruise. Tom Cruise campe le rôle d'un tueur, d'un loup solitaire au charisme frissonnant, prenant la vie de personnes sans le moindre regret. Collateral ne filme pas que son environnement citadin mais donne une place toute particulière à l’humain et à sa singularité désincarnée. L’humanité presque naïve de l’un va rencontrer la frénésie violente de l’autre, faisant de Collateral un mélange de genre entre thriller et road movie urbain, à la fois distant et attachant, dotée d’une réflexion existentielle pertinente. Sous ses allures de film automatique, Michael Mann fait de Collateral une œuvre au souffle visuel incroyable et au suspense implacable.