[Dagokhiouma] Mes Critiques en 2013

[dagokhiouma]

je suis pas contre le lent quand c'est intéressant, pas là dommage. et la grande émotion à vous faire chialer je sais pas où vous la voyez

[Alegas]

Sans retour Walter Hill - 1981

Ca partait pourtant mal. L'introduction n'est pas très évidente, ça va vite, où on est ? pourquoi ? qui est qui ? on nous donne deux/trois indices, et débrouilles toi avec pour supposer ce qu'on fout là. Peut-être dû à la VO, je sais pas, mais j'étais un brin perdu, avec pour seuls repères des têtes déjà vues ailleurs: Coyote et Booth; et aussi un blond qui se détache par définition. Le reste n'est pas facile à distinguer de prime abord, y a des blancs à cheveux bruns, deux black (heureusement y avait pas de chinois vous me direz , normal en période post Viêtnam).

Bref, ça démarre rapidement tout de même, quelques dialogues pour caractériser les personnalités de chacun et j'arrive enfin à comprendre qui est qui. Le côté cheap de la production n'est pas gênant. Passé ces cinq premières minutes, le film bascule et je sais déjà que dorénavant je vais aimer tout le reste.

Le décor naturel comme personnage influent, l'ambiance paranoïaque sur réminiscence de guerre du Viêtnam, les milices du Sud ultra territorialistes, la poisse cajun, l'assurance d'un bodycount digne de ce nom, tout ça fait que j'ai aimé ce film. Surtout pour moi le plus important ici est le soin apporté à l'écriture des persos et du scénario: il ne s'agit pas de professionnels de l'armée, mais de civils incorporant la garde nationale le week-end comme d'autres irait à la chasse aux sangliers. On se retrouve donc avec un ramassis de gars de diverses couleurs, diverses classes sociales, diverses cultures et éducations, avec tout ce que ça sous-entend et cela conduit très intelligemment à montrer des réactions et des comportements divers envers une situation inhabituelle, dangereuse et soudaine. J'ai vraiment apprécié cette approche. De même qu'il n'est pas question de montrer ces gus comme des pros de la stratégie militaire et de la gâchette, ils utilisent des balles à blanc (idée géniale), ils vont faire des bourdes par paquet, en dépit du non-sens, sans tomber dans cet excès non plus, mais ça crédibilise énormement le film et ne le rend que plus intéressant à mes yeux. Maintenant que le film est bien avancé, je comprends mieux l'intro, tout cela était volontaire, pour que le spectateur se sente aussi perdu que les persos dans cet espace dans lequel on a aucun repère, il n' y a que de l'eau, des arbres, des branches et des feuilles partout, c'est oppressant et c'est merveilleux à la fois.

Le climax est excellent, muet, tout en tension (montage impeccable au passage), parfaitement géré dans sa durée.
La scène final est parfaite, laissant libre le spectateur de l'interpréter comme il l'entend.

Un excellent survival qui m'a passé l'envie de voir Délivrance auquel la bande-annonce fait référence.

8/10

[dagokhiouma]

Las Vegas 21 Robert Luketic - 2008

Las Vegas + Blackjack + Bosworth + Spacey = je surnote mais bon ça reflète aussi le plaisir que j'ai eu en regardant ce petit film sympathique, cousu de fils blancs certes et remplis de situations vues cent fois mais c'est confortable, pas prise de tête, j'étais en mode automatique, pas vu le temps passer bien qu'au milieu du film les séquences soient un peu répétitives avec les allers/retours entre jeu et fiesta à Vegas et cours et prises de têtes à Boston.
J'ai bien aimé aussi le côté petit enculé de Fishburn.

En somme un film à voir en déjeunant, la moitié du temps le nez dans l'assiette.

7/10

[Dunandan]

Goyokin, l'or du shogun Hideo Gosha - 1969

Purée que c'est longuet ! J'ai vu le temps passé. Alors je suis pas contre la dilatation du temps au cinéma mais ça dépend comme c'est fait et à quoi ça sert. Leone a su le faire, pas Gosha dans ce film. Ce n'est pas contemplatif, les silences sont culturels et non de la branlette de frimeur, très bien mais c'est rempli de vide. C'est bien dommage car ce film de justice et non de vengeance possède une bonne idée de base, mais elle est moyennement exploitée par le script qui ajoute des scènes qui ne servent à rien ou qui s'étendent sans raison. En gros ce film est paradoxalement boursoufflé de trente minutes de rien.
Reste et ce n'est pas rien, des acteurs monstrueux, Nakadai et Tanba en tête, ainsi qu'une mise en scène impériale délivrant des plans de toute beauté. Beauté partagée par l'actrice Ruriko Asaoka. La sensation de froid et la torpeur qui va avec sont parfaitement retranscrites, à tel point que je me suis levé du canapé pour prendre une couverture. Gosha réussit même le tour de force de faire passer des émotions fortes dans ce climat d'une froideur extrême. Le climax est parfait, dommage d'avoir dû se coltiner 1h15 de pas grand chose.

6.5/10

[Mark Chopper]

Je trouve que c'est l'un des films les mieux rythmés du genre

[Scalp]

Ouai ouai ouai

[dagokhiouma]

quand je m'endors deux soirs de suite devant le même film, je ne peux pas dire que c'était génial.

bref, je préfère les baby cart. et puis je commence à penser que le chambara, c'est pas hyper ma came, si celui-ci en est un incontournable. je crois que je suis trop agé en fait pour découvrir ce genre de film. peut-etre aurais-je crié au génie il y a quinze ou vingt ans, mais plus maintenant, l'age m'a rendu aigri, que veux-tu.

et puis ca va, je l'ai pas fait sortir du top (il est dernier)

[Dunandan]

Ben sur la soixantaine que je me suis maté, je trouve que ce film est certainement l'un des grands représentants du genre avec les 7 samouraïs, Hara-kiri, et Le sabre (et Lady Snowblood aussi apparemment que je n'ai pas encore eu la chance de voir).

Mais bon la première fois je n'avais pas accroché plus que ça, je trouve que c'est le genre de film qui mûrit avec le temps, comme le western.

(Baby cart ça n'a rien à voir, c'est du sous-sous genre ça même si j'adore et que c'est très apprécié par ici )

[dagokhiouma]

Hara-Kiri je mets 7. les baby cart c'est minimum 7 et ça monte à 9 pour certain.

Le western j'ai pas besoin que ça murisse pour kiffer, je suis pas exigeant pour ce genre.

peut-etre que j'attends trop du chambara en général, je sais pas, il y a tellement de superlatifs dans tout ce que j'ai lu ici et là.

(c'est quoi le sous sous-genre de baby cart ? ça m'intéresse.)

[Dunandan]

Tu devrais alors bien apprécier les Zatoichi réalisés par Misumi (et peut-être aussi sa trilogie du sabre)

[dagokhiouma]

ok je note. merci du conseil.

[Dunandan]

Sinon pour le "sous-sous genre" c'est un peu moi qui le définit ainsi, donc ça vaut ce que ça vaut ...

Je distingue, en gros (même si parfois ça se chevauche) trois grandes catégories de "chanbara" :
1) Le film de samouraï historique et/ou héroïque (Les 7 samouraïs, les films de Eiichi Kudo - à cheval avec ma 2nde catégorie -, etc.) ;
2) Son dérivé crépusculaire et/ou désenchanté (Hara-kiri et les films de Gosha et d'Okamoto en général, etc.) ;
3) Son dérivé plein d'action et au rythme davantage feuilletonesque, doté de duels souvent sanglants et de personnages aux motifs moraux généralement douteux ou ambigus (Baby Cart, Lady snowblood, Zatoichi, Le sabre du mal - à cheval avec ma 2nde catégorie -, etc.).

[dagokhiouma]

banco pour la catégorie III

[Mark Chopper]

J'exclue Le Sabre du mal de la catégorie 3

Le rythme est bien plus leeeeeeeeeeeeent que Goyokin, c'est mort pour toi. Par contre, oui pour Lady Snowblood et Zatoichi et le Shogun de l'Ombre.

13 assassins de Miike si tu ne l'as pas vu... Et Ninja Scroll en animation.

[Dunandan]

Le rythme est peut-être lent mais ça tue, un des plus beaux N&B d'un chanbara que j'ai vu jusqu'à présent avec des combats quand même bien violents et noirs (c'est pour ça que je l'ai mis à cheval avec la seconde catégorie ...)