Wolverine, le combat de l'immortel, de James Mangold (2013) L'histoire : Wolverine vit reclus dans les montagnes et ne parvient pas à faire le deuil de Jean Grey. Une jeune japonaise vient à sa rencontre et lui apprend qu'un homme qu'il a sauvé en 1945, lors du bombardement de Nagasaki, souhaite lui faire ses adieux sur son lit de mort...Aseptisé pour plaire au plus grand nombre dans les navrants
X-Men : L'Affrontement final et
X-Men Origins : Wolverine, limité à un simple caméo dans
X-Men : Le Commencement, le Wolverine incarné à l'écran par Hugh Jackman commençait à faire honte à son féroce homologue de papier. Le comédien, fort heureusement, a décidé de reprendre les choses en main avec l'aide de James Mangold, artisan toujours solide. Prenant en compte l'héritage de la franchise tout en gardant ses distances avec elle,
Wolverine, le combat de l'immortel présente les avantages d'un
standalone : un ton différent, un univers renouvelé, des personnages en moins grand nombre mais mieux traités. Nul doute que bien des contraintes ont été imposées par le studio, mais le personnage, torturé et bestial, a enfin été compris et respecté. Nul cynisme ici ou humour douteux : le sérieux et la sobriété sont au rendez-vous, au risque d'en décontenancer certains. Très librement inspiré d'un ouvrage signé Chris Claremont et Frank Miller,
Wolverine, le combat de l'immortel prend pour cadre le Japon : un choix qui permet de mêler les ingrédients du monde du
comic book et du manga, de voir Logan affronter des yakuzas, des ninjas et de s'essayer au maniement du sabre... James Mangold propose ainsi plusieurs scènes d'action spectaculaires et efficaces, surtout dans l'
extended cut : l'affrontement au temple Zôjô-ji, la séquence du Shinkansen et le combat Rila Fukushima / Hugh Jackman / Hiroyuki Sanada... Mais surtout, il prend son temps, notamment lors de l'escale à Nagasaki, et laisse ses personnages exister... Ce qui constitue à la fois sa grande force, du point de vue du spectateur en quête de profondeur, et sa faiblesse, du point de vue de celui qui n'espérait qu'un
blockbuster tourné vers l'action. Porté par un casting parfait, qui trouve son équilibre entre acteurs de renom et débutants, sa photographie élégante, son excellente bande-originale et l'efficacité de Mangold, ce nouvel épisode de la franchise
X-Men surprend. Certes, son dernier acte peut décevoir à la première vision, mais il est rassurant de voir (enfin) un tel respect à l'œuvre vis-à-vis du matériau original et du spectateur.
Note : 9/10