Shield of Straw, de Takashi Miike (2013) L'histoire : Un homme riche et mourant promet d'offrir un milliard de yen à celui ou celle qui tuera l'assassin de sa petite fille. Ce dernier se rend alors à la police et plusieurs agents sont chargés de l'escorter jusqu'au tribunal... Un long-métrage dont l'idée de départ rappellera aux fans de Clint Eastwood celle de
L’Épreuve de force. Soit un thriller/film d'action assez divertissant, au fond plutôt intelligent... qui s'est fait pulvériser à Cannes par les critiques bobos égarés dans la salle. Les pauvres petits : habitués aux film d'auteurs japonais contemplatifs de Naomi Kawase ou Hirokazu Kore-eda, ils ne pouvaient pas s'attendre à
ça. Miike se retrouve ici à la tête d'un budget solide et livre un produit calibré : inutile, par conséquent, d'espérer un délire total comme
Lesson of the Evil. Non : le film mêle scènes d'action, où chaque personnage est susceptible d'assassiner le meurtrier/violeur escorté par la police, et réflexions sur la justice et le devoir. Pourquoi défendre, au péril de sa vie, une raclure qui finira, à coup sûr, condamnée à mort ? Le cinéaste japonais, devenu
mainstream contre toute attente, livre ainsi des fusillades appliquées (ses films fauchés et moches paraissent désormais bien loin) et gère, une fois n'est pas coutume, plutôt bien son rythme. L'interprétation en revanche n'est pas irréprochable, même si Tatsuya Fujiwara s'est amélioré avec l'âge (et sa tête à claques colle bien au rôle)... En résumé : un divertissement efficace, ni plus, ni moins. Avec sa sale réputation, je n'en attendais pas tant. Avait-il sa place à Cannes ? Sans doute pas (preuve que les sélectionneurs ne regardent pas les films choisis ?). Mais ce film
pop corn qui fait le job et n'abandonne jamais sa noirceur ne mérite pas tant de haine : loin de là.
Note : 7/10