[Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

[Mark Chopper]

Je ne l'ai pas vu depuis longtemps celui-ci... Bien content que tu trouves encore le temps de critiquer du Kitano. Et le suivant, c'est encore du tout bon

[Jimmy Two Times]

Entre deux biberons, rien n'est impossible!
Hana-Bi, c'est typiquement le genre de film pas sexy pour un sou et qui te hante l'esprit les heures et les jours suivant la vision. Pas revu depuis 97 et j'ai pris la même claque.
Effectivement Heat, la BO est à tomber!

Kikujiro, dans mes souvenirs, c'est top 3. Du Miyazaki live.

[pabelbaba]

J'étais peut être au bord de l'overdose, mais c'est un de ses films qui m'a le moins parlé...

[Jimmy Two Times]

Hana-Bi ou Kikujiro?

[Mark Chopper]

J'étais peut être au bord de l'overdose, mais c'est un de ses films qui m'a le moins parlé...

Entre ça, le fait de dire du mal d'Aniki et de considérer Jugatsu comme son meilleur, je m'inquiète pour toi

[pabelbaba]

Hana-Bi ou Kikujiro?

Hana-bi. Mais bon, j'avais reçu un des coffrets DVD belges consacré à Kitano et j'avais tout maté trop vite, sans recul.

Sinon Jugatsu est en balance avec Kikujiro quand même.

[Alegas]

Le Dernier Pub Avant la Fin du Monde - Edgar Wright - 2013

Déçu mais en même temps ravi par cette conclusion de la trilogie d'Edgar Wright. J'ai un peu de mal à être objectif pour le coup tant j'affectionne Shaun of the Dead et Hot Fuzz. Le Dernier Pub avant la fin du monde est une relecture un poil paresseuse de Body Snatchers et autres Invasions de Profanateurs. L'apocalypse vendue par le synopsis et les trailers se déroule finalement à hauteur d'homme, les personnages sont d'ailleurs plutôt bien croqués bien qu'ils demeurent assez caricaturaux. Pour les amateurs des tribulations du duo Simon Pegg/Nick Frost, le film réserve quelques bonnes poilades à base de déconne so british et surprise, des scènes de baston bien fun (mais pas démentes) au vu des compétences martiales inexistantes des acteurs. Quelques plans séquences et un montage impeccable y sont pour beaucoup et permettent à ces séquences de se rapprocher de l'esprit kung-fu fou de certaines prod' made in HK (qui a dit Sammo?)

D'un autre côté, je m'attendais à plus gros délire alcoolisé sur cette voie maltée. Limite, les bitures dans Shaun sont plus fun. Le film s'éparpille un peu dans des diatribes déjà entendues sur l'amitié et la crise de la quarantaine. S'il peut être considéré comme l'opus de la maturité et de l'indépendance pour son réal et ses acteurs qu'on ne reverra à priori pas de si tôt sur la même affiche, il résonne aussi comme une légère déception au vu de la culture ultra-référencée et sujette à tous les délires des auteurs. Par exemple, comment ne pas être frustré devant un dernier plan qui vendait pourtant du rêve. Un bon délire tout de même mais qui ne surprend jamais, un peu trop fidèle peut être à ses inspirations SF, et en conséquence un peu trop sage.

7/10

[Jimmy Two Times]

L'Homme aux Poings de Fer - RZA - 2012

Pendant 30 minutes, c'est cool. Passé un générique qui envoie du Shimmy Shimmy Ya à la sauce Shaolin, les premières bastons (notamment celle avec Rick Yune) font plaisir à voir et la galerie de persos promet d'envoyer la sauce. Malheureusement, RZA et son jeu fadasse s'accapare la suite de la bobine. Son talent d'acteur est inversement proportionnel à celui de musicien et la caméra commence à faire n'importe quoi. Pire encore, le montage laisse carrément à désirer. Pas qu'on y trouve pléthore de faux raccords mais il y a un parti pris de couper certaines scènes n'importe comment afin de suivre plusieurs intrigues/bastons en même temps. Et sur ce point,, c'est plutôt mal foutu. Les décors classieux sont salopés par des CGI bien moches et il y a des idées à la con qui foutent certaines scènes en l'air genre les split screens tout nases dans le final. Quelques bons moments de ci de là mais on est vraiment très loin de ce que l'on peut trouver dans le haut du panier de la Shaw Brothers. La moyenne tout de même car l'âme du Wu Tang plane sur l'origine du projet et que ça reste divertissant pour une soirée no brain mais il dommage de constater que le film ne tire pas profit de ses meilleurs atouts (le duo Rick Yune/Russell Crowe même s'ils en font des caisses) et pêche par excès pour devenir in fine un gros fourre-tout.

5/10

[Jimmy Two Times]

9 Mois Ferme - Albert Dupontel - 2013

J'aurai vu deux films français en salles en 2013, l'honneur est sauf...

Dupontel se pose comme le messie de la comédie française, genre complètement en perdition depuis de nombreuses années, et tiraillé entre les farces franchouillardes pathétiques et quelques saillies pseudo-bobo et pète sec... Avec 9 Mois Ferme, il met un peu d'eau dans son vin trash, et obtient par la même occasion son plus beau succès commercial, franchement mérité pour l'ensemble de son oeuvre. Le résultat reste toutefois à l'avenant de son style et la dernière fois que je me suis marré de la sorte devant une comédie française, c'était devant Le Grand Soir, dans lequel il était acteur uniquement (j'aime bien en parler de celui-là car je suis un peu le seul sur le forum à aimer ce film).

Dans le cas présent, tout part d'un titre qui synthétise en 3 mots ce qu'on va voir à l'écran, et ça s'est bien quand on pénètre dans une salle sans rien connaître du film. Ça ne m'arrive pas souvent, mais une fois n'est pas coutume, hormis le nom de l'acteur/réalisateur, je ne savais rien de l'histoire. Pas de tromperie sur la came, Dupontel est fidèle à lui-même et livre une tambouille à base d'humour déjanté, de marginaux complètement à la ramasse, le tout étant arrosé de satire sociale, pas franchement finaude mais bien poilante. Il s'attaque donc au dossier de la justice en faisant copuler la magistrate Sandrine Kiberlain et le cambrioleur arriéré qu'il incarne lui-même suite à un réveillon du Nouvel An un peu trop arrosé. Quelques semaines plus tard, les voilà avec une naissance dans les tuyaux et assis l'un en face de l'autre autour du bureau de Madame le Procureur.

Kiberlain est d'ailleurs excellente dans ce rôle et se lâche complètement. Pas de prestation hystérique au menu (ce qui arrive souvent quand des acteurs dits "sérieux" cherchent à se dévergonder dans un autre univers), mais un vrai talent de comédienne qui s'adapte parfaitement au moule de l'auteur. Dupontel paraît même un peu en retrait, se donnant une fois encore un rôle de marginal fini à la pisse. Alors, il reste drôle, pas de souci. Mais la prise de risque est vraiment limitée... Sa réalisation, sans être transcendante, est assurément ce qu'il a pu proposer de mieux jusque là. Quelques plans sont plutôt plaisants pour le genre, trop souvent sujet à l'immobilisme. Si l'on met de côté le léger bémol concernant l'épilogue convenu, 9 Mois Ferme est une réussite de plus dans la filmo de Dupontel, et les amateurs de son humour n'ont aucune raison d'être déçus.

7/10