[Jack Spret] Mes critiques en 2013

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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Mark Chopper » Mar 26 Nov 2013, 00:02

Dionycos a écrit:Je connais des gens gays qui ont adoré le film.


Mais est-ce qu'ils ont aimé Appaloosa ?
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Alegas » Mar 26 Nov 2013, 00:02

:eheh:
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Dionycos » Mar 26 Nov 2013, 00:14

Pas compris la private joke... :?:
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Mark Chopper » Mar 26 Nov 2013, 07:22

Je chambre les fans de ce film à cause du sous texte gay évident qui leur échappe :wink:
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Dionycos » Mar 26 Nov 2013, 07:53

N'empêche que c'est top Appaloosa :super: :mrgreen:
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Jack Spret » Mar 26 Nov 2013, 13:13

Je vois pas trop quoi te dire si tu ne te rends pas compte du sous texte homophobe.
Gallienne table sur tous les clichés sans jamais les détourner mais en fonçant tête baissée: les homos qui ne pensent qu'au sexe, ses gestes et paroles efféminées, l'humour en dessous de la ceinture, limite gras juste pour aller chercher le sourire du spectateur.
Je vois pas vraiment en quoi il a su amener une image neuve et respectueuse de l'homosexuel dans son film.
Au contraire, on dirait plutôt qu'il les déteste pour avoir été comparé à eux durant toute ces années.


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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Velvet » Mar 26 Nov 2013, 13:58

Le film n'est certes pas d'une grande subtilité et est parfois écrit à la truelle, mais je n'y vois rien d'homophobe. Sur la quête de la sexualité, c'est juste un film qui traite du délit de sale gueule et des préjugés qu'on peut avoir sur la sexualité des uns et des autres. Après il s'amuse de cliché pour amener le rire chez le spectateur. Le film tord le coup à l'idée reçue de lier virilité imposée par notre société et hétérosexualité et inversement. Après j'ai surtout vu ce film comme l'hommage d'un fils à sa mère, qui l'aimait plus que tout mais à sa manière, ce qui a malheureusement déteint sur sa perception des choses et ce qui lui a peut être enlevé une liberté d’être pendant certaines années.
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Assaut - 7,5/10

Messagepar Jack Spret » Jeu 28 Nov 2013, 17:48

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Assaut - John Carpenter - Etats-Unis - 1976

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

Dans un commissariat en voie d'être désaffecté, et où téléphone et électricité ont été coupés, deux policiers et une femme doivent défendre le poste contre les assauts de truands.

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Premier véritable long métrage de John Carpenter (Dark Star n'étant qu'une version rallongée de son court métrage de fin d'étude), Assaut naît tout d'abord de son amour pour le cinéma d'Howard Hawks et, à fortiori, de ses westerns. Grâce à sa pseudo notoriété après avoir été adoubé d'un Oscar pour le court métrage The Ressurection of Broncho Billy (dont il assure le montage, la musique et le scénario), il planche sur une idée de remake de Rio Bravo, plus obnubilé par l'idée d'en faire une suite hommage qu'une véritable réadaptation. Mais le budget de 100 000$ alloué à sa première réalisation est si maigre qu'il est obligé de revoir ses ambitions à la baisse, mais pas son script. Il transpose alors l'histoire à l'époque moderne, s'acquittant ainsi des coûts de production liés aux chevaux et aux cascadeurs. Assaut devient alors un western urbain qui s'imprègne de son célèbre modèle, tout en esquissant les thèmes futurs du cinéaste.

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Véritable modèle d'atmosphère et de gestion de l'espace, Assaut se permet d'égratigner la morale au détour d'une scène devenue culte pour sa capacité à avoir refroidi les censeurs de la MPAA (l'assassinat plein champ d'une petite fille). Fort de cette réputation sulfureuse, il obtiendra son statut d'oeuvre culte après un passage très remarqué dans un festival anglais alors que ses compatriotes, trop attaché et gavé aux westerns, n'y verront qu'un premier film sans grande envergure. Cela serait nier le talent de John Carpenter que de rattacher Assaut à cette simple scène alors que l'intégralité du film repose sur une base certes fragile (le scénario est simpliste) mais supportée par un ciment solide fait d'acteurs investis, d'une bande originale minimaliste et suffocante et d'un sens de la débrouillardise à toute épreuve.

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Par une économie de dialogues et de sons, Big John installe une atmosphère pesante empreinte au survival. Les fusillades ne sont réduites qu'aux résultats des impact de balles grâce à l'utilisation de silencieux, rendant la menace beaucoup plus froide et expéditive. De plus, le format du huis-clos étant plutôt adapté au siège et le lieu de l'action étant un commissariat, lieu censé représenter la loi et l'ordre, le spectateur n'a plus aucun repère face à ces rebelles déshumanisés (ils ne parlent jamais et ne sont réduits qu'à de simples silhouettes nocturnes) et l'issue du film est inconnue de tous. Il suffit de voir les pirouettes surprenantes qu'utilisent Carpenter dans les dialogues pour se rendre compte de l'épaisseur de ses personnages et de l'importance de leur position sociale et hiérarchique.

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Derrière cette oeuvre vendue comme un film d'action au budget minime, il faut y rapprocher le culte que voue le réalisateur à inénarrable La nuit des morts-vivants, auquel il empreinte quelques gimmicks de mise en scène et certaines idées narratives (le héros noir, le siège, la menace indistincte et persistante). On peut également voir apparaître l'amour du cinéaste pour les personnages d'anti-héros au sens de l'honneur implacable avec ce Napoléon Wilson, prisonnier voué à la chaise électrique, n'hésitant pas à se lier au représentant de l'ordre, jugeant sa cause juste. Derrière les traits du personnage incarné avec habileté par Darwin Joston (que Carpenter réutilisera dans Fog), on arrive à déceler les prémices d'un certain Snake Plissken avec qui il partage le goût de la punchline et du regard détaché mais impliqué.

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Très épuré et volontairement provocateur, Assaut marque l'entrée fracassante d'un réalisateur qui se nourrit essentiellement des genres qu'il affectionne, sans pour autant sombrer dans la redite ou l'hommage niais. Même s'il se veut apolitique, l'introduction violente expliquant les motivations obscures des rebelles montre qu'il a choisi son camp: celui des rebelles du 7ème art qui n'auront de cesse de proposer un cinéma que tout le monde veut voir mais dont personne ne veut entendre parler, sous peine de heurter la bonne conscience.

7,5/10

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Halloween (1978) - 8,5/10

Messagepar Jack Spret » Jeu 28 Nov 2013, 20:33

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Halloween - John Carpenter - Etats-Unis - 1978

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La nuit d'Halloween 1963. Le jeune Michael Myers se précipite dans la chambre de sa sœur aînée et la poignarde sauvagement. Après son geste, Michael se mure dans le silence et est interné dans un asile psychiatrique. Quinze ans plus tard, il s'échappe de l'hôpital et retourne sur les lieux de son crime. Il s'en prend alors aux adolescents de la ville.

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Auréolé du succès public d'Assaut, John Carpenter se voit confier la lourde tâche par le producteur Moustapha Akkad d'inventer une histoire qui serait capable de faire de l'ombre à L'exorciste. D'abord sceptique, il se plonge dans l'écriture d'un film d'horreur basique, aidé par la vision très féministe de sa productrice et compagne de l'époque Debra Hill. Mais plus le script avance et plus l'intrigue finale que l'on connaît aujourd'hui apparaît. Initialement intitulé The Babysitter's Murders, Irwin Wablans, l'autre producteur chargé du recrutement de Carpenter, fera renommer le film Halloween afin de coller avec la date d'exploitation du long métrage en salles et de pouvoir situer l'action durant une période rassembleuse aux Etats-Unis. La machine est lancée et c'est sur des rails à-priori solides que le tournage va s'opérer dans des conditions difficiles (seulement 22 jours de tournage au Printemps pour une action située en Automne) mais sereines financièrement, le cinéaste se retrouvant avec le triple du budget d'Assaut.

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Libéré de la contrainte du "premier film" mais attendu au tournant, Big John prend des risques en proposant une expérience viscérale, prenant le temps de poser sa caméra et de s'attarder sur des plans dans un Scope nocturne fabuleux. Conscient de l'importance de la première scène au cinéma, il joue consciemment avec nos nerfs en nous glissant dans la peau du jeune Michael Myers pour une plongée dans l'horreur en vue subjective (Brian De Palma lui rendra même hommage au début de Blow Out). Ces touches visuelles resteront gravés dans les mémoires collectives, pour le plus grand bonheur des producteurs qui, inquiets de voir le jeune réalisateur dilapider la totalité du budget, se rassureront de la rentabilité de leur projet. Une fois de plus, Carpenter est sur tous les fronts: de l'écriture à la réalisation, du montage à la composition, il ne laisse rien au hasard et cherche à rivaliser avec les plus grands films à suspense tout en sachant rester modeste.

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Bien qu'il emprunte toujours à Romero pour la démarche lente et spectrale de son boogeyman, il faut davantage se pencher sur le cinéma d'Alfred Hitchcock pour retrouver ses principales influences. Qu'elles soient visuelles (le couteau, le voyeurisme de l'introduction) ou narratives (l'utilisation de noms de personnages propres au cinéma d'Hitchcock), voire même commerciales (Debra Hill forçant la main du cinéaste pour l'embauche de Jamie Lee Curtis, fille de Janet Leigh), Halloween doit beaucoup à Psychose. L'aliénation du tueur, l'apparente naïveté des victimes potentielles et le fort potentiel atmosphérique de la musique sont autant d'éléments qui montrent à quel point le jeune prodige digère parfaitement ses influences. Sans jamais empiéter les plates-bandes de son aîné, il parvient à créer sa propre figure diabolique en la personne de Michael Myers.

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Cette notion de Mal absolu va subsister tout au long du film, jusqu'à un final l'opposant à l'incarnation du Bien absolu. Mais loin d'être manichéen, ces deux antagonistes ont chacun leur part d'ombre et d'humanité. Aussi, Michael Myers repense à sa sœur en se rendant au cimetière alors que le professeur Loomis utilise tous les moyens à sa disposition pour stopper l'être qu'il juge comme démoniaque. Cette symbolique christique prend toute son importance dans le personnage de Laurie Strode, modèle de vertu absolu qui luttera et survivra, s'opposant frontalement à ses amies tombées dans le vice (la marijuana) et le péché de chair (l'acte sexuel). La force des personnages réside d'ailleurs dans le casting au visage inconnu, hormis celui de Donald Pleasence, chargé de rameuter les foules en salles (et qui jouera dans toutes les suites de la saga).

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Démocratisant le genre du slasher, Halloween se contente de baliser le terrain qu'ont défriché des films comme Psychose ou Black Christmas. Mais il le fait avec tellement d'audace et de générosité envers son public qu'on ne peut que lui en être reconnaissant. Même si la saga se révélera être en dents-de-scie à l'instar de celle des Vendredi 13 (Freddy s'en sortira un peu mieux dans l'expansion de la mythologie de son croquemitaine), cette entrée en matière dans le cinéma d'horreur pour John Carpenter se révélera être la meilleure des clés pour s'ouvrir la porte de studios plus grands et s'octroyer des budgets plus importants, où sa vision artistique pourra s'exprimer pleinement.

8,5/10

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Fog - 6,5/10

Messagepar Jack Spret » Dim 01 Déc 2013, 15:42

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Fog - John Carpenter - Etats-Unis - 1980

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

Une légende persiste dans une petite ville du Pacifique, Antonio Bay. On raconte aux enfants qu'un naufrage a eu lieu il y a une centaine d'années, que tous les passagers sont morts et que, à chaque fois que le brouillard se lève, les victimes surgissent des flots pour se montrer aux vivants.

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤


Attendant patiemment la projection d'Assaut au festival britannique où il fut projeté, John Carpenter et Debra Hill décidèrent de visiter la campagne anglaise. Captivé par la brume s'étalant autour de Stonehenge et prenant d'assaut les fortifications d'un château éloigné, le pitch d'un film d'horreur germe dans leurs esprits et ils décident d'écrire leur prochain scénario à ce sujet. S'interrogeant sur la présence invisible d'un Mal intérieur au brouillard, ils récupèrent une vieille histoire californienne de pirates et la transpose de nos jours, ajoutant au dénouement du conte un aspect morbide. C'est cette suite au dénouement qui constituera la base scénaristique de Fog. Partant d'une structure beaucoup plus classique que ses précédents films, Big John rend hommage aux films de fantômes ayant nourri ses souvenirs d'enfance, tout en gardant ce visage insaisissable du Mal.

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Fog est l'un des Carpenter les plus mineurs pour plusieurs raisons. La première correspond au budget faramineux d'1 million de $, triplant ainsi celui d'Halloween et permettant des effets spéciaux plus aboutis. Mais c'est justement cette surenchère d'artifices qui coupent court à l'originalité du projet, Carpenter ne se souciant plus que de sa brume, cherchant à retranscrire chez le spectateur la même sensation que lui à Stonehenge. De ce fait, les personnages sont beaucoup moins étoffés qu'auparavant et plus nombreux, ce qui crée un manque suffisant pour regretter le sens de l'économie dont il sait faire preuve. On perd ainsi de la qualité en terme de mise en scène, même si le film reste très beau, les paysages aidant. Tourné en grande partie dans le Nord de la Californie, les côtes de l'Ouest américain, proches de l'esprit européen, sont une plus value non négligeable à la sensation d'isolement voulue par l'artiste.

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Le fait que le danger vienne de la mer, et donc d'un espace insondable, est également un avantage pour Carpenter, cherchant toujours à donner à ces entités maléfiques une brutalité presque sauvage et naturelle. Toujours dans l'hommage discret, il se permet de recruter cette fois, en plus de Jamie Lee Curtis, sa mère dont il voue un culte depuis sa découverte de Psychose. Mais sa fin de carrière imminente, elle délivre une prestation oubliable et se contente du minimum syndical. Cependant, Big John n'oublie pas, comme à son habitude, d'écrire des personnages de femmes fortes à la tête bien pleine. Les magnifiant davantage que la gent masculine, elles ont toujours le meilleur rôle et ont une part importante dans l'histoire. La palme du meilleur personnage revient naturellement à Adrienne Barbeau, épouse du cinéaste à l'époque (rencontrée sur le tournage du téléfilm Meutre au 43ème étage).

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Même si le tournage fut agréable, la post-production fut catastrophique. Carpenter, dégoûté de la version finalisée, reshoota de multiples plans, jusqu'à donner une autre vision au film. Il remontera le tout et recomposera une bande originale qu'il ne jugeait pas satisfaisante. Il est vrai que la musique de Fog ne contient pas de thèmes aussi immersifs et entêtants qu'Assaut ou Halloween. Pour finir, la menace déguisée en élément climatique, très empruntée à l'univers de Lovecraft, ne provoque jamais les mêmes frissons que l'apparition d'un Michael Myers ou que l'attaque déshumanisée mais organisée des rebelles de son premier film. Les pirates hargneux, propres à l'enfance et ses cauchemars, voire aux contes de villages côtiers, ne semblent jamais réellement dangereux, la faute à des meurtres toujours suggérés par la brume qui les entoure.

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Fog ressemble plus à une fausse bonne idée qu'à un ratage en bonne et due forme, certains passages étant tout de même mémorables (l'attaque du phare, la première apparition des pirates). Heureusement, John Carpenter rebondira une année plus tard pour le film qui le fera définitivement rentré dans la légende.

6,5/10

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Immigrant (The) - 5/10

Messagepar Jack Spret » Dim 01 Déc 2013, 21:18

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The Immigrant - James Gray - Etats-Unis - 2013

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1921. Ewa et sa sœur Magda quittent leur Pologne natale pour la terre promise, New York. Arrivées à Ellis Island, Magda, atteinte de tuberculose, est placée en quarantaine. Ewa, seule et désemparée, tombe dans les filets de Bruno, un souteneur sans scrupules. Pour sauver sa sœur, elle est prête à tous les sacrifices et se livre, résignée, à la prostitution. L’arrivée d’Orlando, illusionniste et cousin de Bruno, lui redonne confiance et l'espoir de jours meilleurs. Mais c'est sans compter sur la jalousie de Bruno...

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤


James Gray n'est pas quelqu'un de très prolifique. Près de 20 années séparent The Immigrant de son premier film, Little Odessa, où il mettait déjà en scène la partie immergée de l'iceberg à la bannière étoilée. Chez lui, on ne parle que de la working class, celle qui se hisse en haut de l'American Dream à bout de bras mais chute désespérément avant d'atteindre le sommet. Son nouveau long métrage ne déroge donc pas à la règle, soulignant au marqueur ce qu'il est venu nous raconter. En optant pour un point de vue totalement nouveau (la belle époque de l'immigration par laquelle sont arrivés ses grands parents à New York) en se concentrant sur un premier rôle féminin, Gray va chercher du côté de la littérature russe mâtinée de Shakespeare afin de trouver le contrepoids nécessaire à la dramatisation de son script.

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Dans cette recherche de la fresque historique restant à hauteur d'homme, on pense bien évidemment aux premiers pas de Vito Corleone aux Etats-Unis. Mais The Immigrant n'en aura jamais ni la portée, ni le souffle la faute à une histoire beaucoup trop convenue pour marquer les esprits. Si le cinéaste avait déjà su mettre en application le théorème narratif du triangle amoureux avec Two Lovers (et dans une moindre mesure The Yards), il reste bien loin du résultat escompté en cherchant à reproduire un schéma par trop classique des deux frères ennemis (cousins ici) tombant amoureux de la même femme. Et on les comprendrait si cette dernière avait un caractère bien trempé ou une présence bouleversante mais il n'en est rien: Marion Cotillard est bien fade et sa prestation reste dans l'ombre de celle de Joaquin Phoenix, amant torturé et tortionnaire.

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La longueur des scènes, étirées jusqu'à n'en plus finir, forçant la caractérisation des personnages en les rendant insipides par leur omniprésence et leurs sur-jeux (Jeremy Renner collectionne les cartons jaunes), rendent la séance pénible. Heureusement que la retranscription des années 20 est sublime et que Gray gratifie son film de quelques plans bien pensés, à la mélancolie toute soviétique et romanesque (le plan final est de toute beauté), malgré un filtre sépia cherchant constamment le réalisme là où il n'en a pas besoin. En voulant raconter un pan de l'histoire américaine peu exploité mais qui a pourtant posé les bases de l'Amérique moderne, le réalisateur se prend les pieds dans le tapis en ne gravitant qu'autour de ces couples qui se font et se défont, au rythme des saisons et des passes.

5/10

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Inside Llewyn Davis - 6/10

Messagepar Jack Spret » Lun 02 Déc 2013, 16:42

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Inside Llewyn Davis - Joel & Ethan Coen - Etats-Unis - 2013

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Inside Llewyn Davis raconte une semaine de la vie d'un jeune chanteur de folk dans l'univers musical de Greenwich Village en 1961. Llewyn Davis est à la croisée des chemins. Alors qu'un hiver rigoureux sévit sur New York, le jeune homme, sa guitare à la main, lutte pour gagner sa vie comme musicien et affronte des obstacles qui semblent insurmontables, à commencer par ceux qu'il se crée lui-même. Il ne survit que grâce à l'aide que lui apportent des amis ou des inconnus, en acceptant n'importe quel petit boulot. Des cafés du Village à un club désert de Chicago, ses mésaventures le conduisent jusqu'à une audition pour le géant de la musique Bud Grossman, avant de retourner là d'où il vient.

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤


Né de l’amour de la musique folk, le nouveau-né des frères Coen puise son inspiration dans le Village New Yorkais des années 60, vivier inépuisable de chanteurs plus ou moins ratés en quête de reconnaissance. S’inspirant des mémoires de Dave Van Ronk sobrement intitulée "The Mayor of MacDougal Street", le personnage de Llewyn Davis est un miroir déformant de l’artiste, récupérant son passif et son charisme (sa double expérience dans la marine marchande, son accoutumance aux bars miteux) mais pas son expérience (Van Ronk fut le professeur de guitare de Bob Dylan). Modestement investi par un Oscar Isaac polyvalent, le loser magnifique des Coen ressemble à un personnage somme qui résonnera chez tous les autres.

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En mêlant habilement leurs deux arts de prédilection, les frères Coen semblent vouloir renouer avec ce qui faisait le charme de leurs premiers films : une indépendance rafraîchissante et une mélancolie aux accents comiques. Dans Inside Llewyn Davis, on est très loin des claques visuelles que représentaient True Grit et No Country For Old Men, bien que la photographie désaturée du frenchie Bruno Delbonnel, remplaçant au pied levé un Roger Deakins occupé sur Skyfall, apporte une touche automnale à l’histoire principalement shooté durant le printemps. Ce sont surtout les touches auditives, disséminés au fil du temps grâce à des chansons majoritairement interprétés par les acteurs eux-mêmes, qui remplissent d’allégresse malgré leurs connotations dépressives.

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Odyssée musicale coincée entre réalisme (la dureté du quotidien) et surréalisme (les trajets aller-retour New York-Chicago), Inside Llewyn Davis peut être considéré comme le pendant folk de son aîné O’Brother, qui avait comme seconde lecture le même lien ténu avec l’épopée d’Ulysse (ici représenté par le chat, animal totem de Llewyn). Son voyage parsemé de rencontres et d’obstacles sonne comme un passage à l’âge adulte (la volonté retenue de sortir retrouver son ancienne bien-aimée). Son errance tumultueuse dans les rues glaciales de la Big Apple, sa malchance quasi maladive, tous ces éléments transforment le film en parcours homérique et le guitariste paumé en héros mythologique à deux doigts d'entrer dans la légende de la musique.

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Mais les ruptures de rythme en milieu de métrage ainsi que la vacuité de certains personnages secondaires font perdre de l'intensité au film, et ça n'est pas la bande originale, aux chansons composées ou réarrangées par Marcus Mumford (le mari de Carrey Mulligan dans l'intimité) et T-Bone Burnett qui permettent de hisser l'oeuvre au rang des classiques coeniens. De plus, Llewyn semble se complaire dans son malheur par son caractère dédaigneux et sa personnalité quasi détestable, marque d'authenticité de l'artiste incompris. Le spectateur est donc tenté à certains moments de jouir de quelques un de ses instants de malheur qui sont parfois mérités.

6/10

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New York 1997 - 9/10

Messagepar Jack Spret » Lun 02 Déc 2013, 19:09

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New York 1997 - John Carpenter - Etats-Unis - 1981

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

En 1997, Manhattan est devenu une immense île-prison ou trois millions de détenus sont organisés en bandes rivales. A la suite d'un attentat, l'avion du Président des Etats-Unis se crashe dans le pénitencier. Le chargé de sécurité Bob Hauk décide d'envoyer un prisonnier pour le récupérer.

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤


Scandalisé par l'affaire du Watergate, John Carpenter rédige le script de New York 1997 sous l'impulsion du moment. Jugé trop violent et trop cinglant par les studios qu'il approche, il le rangera en attendant patiemment son heure. Ça n'est qu'après avoir acquis de l'expérience et de la notoriété au cinéma qu'il ressortira du tiroir son scénario. La Avco Embassy, alors prête à tout pour garder son poulain, lui laisse carte blanche. Mais lorsque le caractère très gauchiste du cinéaste fait montre de canaliser l'essentiel de l'histoire en transformant New York, puissant symbole des Etats-Unis, en chaos généralisé, le studio cherche à lisser certains passages et personnages jugés trop anarchistes. Mais Big John tint bon et parvint même à recruter Kurt Russell, tout droit sorti des studios Disney mais avec lesquels il aimerait casser son image doucereuse. Snake Plissken, anti-héros par excellence, est le tremplin parfait pour l'acteur qui voit dans ce personnage, l'occasion inespérée de faire ses gammes dans un cinéma autre que familial.

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Ecrit à quatre mains avec son fidèle collaborateur Nick Castle (qui a joué dans Darkstar et Halloween), New York 1997 est une dystopie dans la plus pure tradition du genre, ces dernières ayant le chic de modeler l'histoire pour la rendre plus catastrophique (l'inverse serait ennuyeux). Basé sur un souvenir d'un roman de science-fiction, le pitch ultra efficace est l'occasion de revoir le cinéaste s'occuper d'un film à fort potentiel atmosphérique et au budget faible. C'est dans ses conditions idéales de tournage pour sa force de proposition légendaire qu'il puise l'inspiration et livre son oeuvre la plus politique jusqu'alors. Traitant frontalement de l'individualisme américain et de la bassesse du gouvernement, le film fait frémir les producteurs qui espère de bonnes retombées financières.

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Antimilitariste au possible, Snake Plissken devient le porte-étendard accentuant le culte gravitant autour du film. Pour toute une génération de cinéphiles, l'homme au bandeau est une véritable icône désenchantée. Sans cesse réactualisé depuis sa sortie (Hideo Kojima ne se cache pas du plagiat, Luc Besson produira des films au sous-texte similaires), New York 1997 ancre définitivement John Carpenter dans la légende, faisant de lui le maître incontesté de l'horreur, qu'elle soit civile ou non. Car dans ce film, c'est chez tout un chacun qu'elle se niche. Et bien qu'il accepte le contrat, c'est par pur intérêt personnel et non par patriotisme. N'hésitant pas à tuer ceux qui lui barrent le chemin, Snake se veut tel un bulldozer sans conscience, écrasant ses adversaires sans remords et utilisant ses alliés pour avancer: la machine de guerre américaine parfaite personnifiée.

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Vibrant hommage au lonesome cowboy souvent mis en valeur chez Sergio Leone (Carpenter reprendra même Lee Van Cleef pour appuyer l'hommage), ce western urbain dépasse Assaut par son ambition démesurée et sa faculté à transformer une vulgaire série B de prime abord en blockbuster d'anticipation crépusculaire, aidé en partie par un Scope et une brochette d'acteurs succulente (Van Cleef, Borgnine, Pleasance, Barbeau,...). Si New York 1997 reste autant en mémoire plus de 30 ans plus tard, c'est aussi grâce à l'intemporalité des thèmes traités et le génie visionnaire du scénario au sens le plus cynique du terme (l'avion présidentiel détourné s'écrasant près du World Trade Center).

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Même si certains effets et quelques situations paraissent kitsch, cet aspect est largement dissimulé par la qualité de la mise en scène, le thème principal, la puissance du personnage principal et la portée symbolique du message pour toute une génération de cinéphiles. Digne héritier des plus grandes figures du western américain, Snake Plissken n'a pas fini de faire rêver spectateurs, jeunes auteurs et révolutionnaires.

9/10

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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar angel.heart » Lun 02 Déc 2013, 19:43

Jack Spret a écrit:ce western urbain dépasse Assaut par son ambition démesurée et sa faculté à transformer une vulgaire série B de prime abord en blockbuster d'anticipation crépusculaire


Bah perso je trouve que Assaut lui est supérieur à presque tous les niveaux.
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Jack Spret » Lun 02 Déc 2013, 20:02

Sur la forme peut être, parce que c'est un premier film et que ça rentre en ligne de compte.
Mais sur la forme, New York 1997 est bien plus profond et les séances sont beaucoup plus multipliables sans se lasser.
Perso, je trouve que Snake Plissken, c'est le personnage de Napoleon Wilson puissance 1000


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