Mouai, bah, je suis pas fan de cette attente, juste présente pour prémâcher le boulot du spectateur. Scott fait un film pas aimable pour un sous pour déstabiliser mais tient à nous prendre par la main tout de même pour pas trop nous perdre. J'aime pas cet entre deux.
Bah il annonce pas des morts mais plutôt des manières de tuer, ce qui, pour moi, m'a gâché tout plaisir et toute surprise, au moment fatidique. Et au final, des morts à moitié montrées...Et ça a été comme ça durant tout le film, excepté le coup de la moto que j'ai trouvé bien foutu.
Pour le coup, je rejoins entièrement Scalp sur la notion d'attente. On sait justement ce qui peut et/ou va se passer et par ce procédé, on s'identifie à fond à l'avocat, qui imagine les mêmes choses que notre esprit à l'entente de ces histoires glauques. Il est loin d'avoir un train de retard le Scott, il nous dame même le pion à chaque fois en filmant ces fameuses scènes de manière encore plus cruelles que ce que l'on avait imaginé.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
La scène du snuff bien sur qu'on l'attend, on sait que ça va arriver et la scène n'en garde pas moi toute sa puissance, justement car on sait exactement ce qu'es le dvd.
Arf, tu spoiles un peu là Scalp En tout cas, c'est la plus belle mort que j'ai jamais vu au cinéma ! Et Fassbender a failli me faire chialer tellement il joue comme un dieu cette scène.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
La scène de snuff, DVD ou pas, on s'attendait à ce que cette conne y passe donc aucun effet de surprise. Oui la scène est bien branlé avec un Fassbender qui fait le taff. Exemple tout con, Seven: on se disait bien que Paltrow allait y passer mais l'effet de surprise de cette tête dans un paquet ça met un putain de chaos qu'on se prend en pleine tronche sans qu'on s'y attente vraiment. Et pas besoin d'effet ultra gore pour asphyxier et d'émettre un nihilisme de fou dans son film. Là dans Cartel, on sait déjà ce qu'il va se passer. Idem pour la scène avec Pitt: le coup des joggers, c'est comme si Scott nous balançait un énorme panneau d'affichage avec écrit dessus "attention, la scène de la mort qui tue tout sur son passage bien badass de malade mental va arriver dans 4 3 2 1..." pour quoi? Bah 3 doigts coupés... J'aurai aimé que Bardem soit plus évasif sur sa description de cette mort et que Scott assume visuellement le coté ultra dark de la scène. Là, j'aurai été conquis. Mais bon...Question d'attente comme vous le dites.
Les garçons et Guillaume, à table - Guillaume Galienne - France/Belgique - 2013
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Le premier souvenir que j’ai de ma mère, c’est quand j’avais quatre ou cinq ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en disant : "Les garçons et Guillaume, à table !" et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone, elle raccroche en me disant : "Je t’embrasse ma chérie" ; eh bien disons qu’entre ces deux phrases, il y a quelques malentendus.
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Lorsqu'on cherche à délivrer une tranche de vie aussi intime que celle-ci, le meilleur moyen est de passer par l'intermédiaire du drame ou de la comédie, le biopic étant réservé aux plus grandes personnalités. S'attardant sur son adolescence et la découverte de son hétérosexualité, Guillaume Gallienne joue au coming out inversé et se dévoile, en petits sketchs filmés, enrobant le tout d'une mise en abîme de son propre rôle (le film est tiré de son one man show) et de sa propre condition. Qu'en pensez si ce n'est que le procédé, anti-spectaculaire au possible (les passages entre scène et souvenirs filmés sont pompeux et cassent le rythme), est d'un nombrilisme effarant. Voire la preuve entière de la mégalomanie d'un acteur.
Cette mégalomanie tire bien entendu son origine dans le fait que Gallienne a souffert d'un cruel manque affectif et a été poussé, par sa mère, à croire qu'il était différent de ses frères et à fortiori, qu'il était donc une fille. Son côté efféminé, ses allures de dandy à la recherche de sa sexualité, sont tout autant d'éléments qui tendent à prouver que l'acteur a encore du mal à se définir, jouant sans cesse la carte de l'ingénuité sexuel jusqu'à se travestir en sa mère. Mais en incarnant le personnage de sa génitrice avec autant de classe que de moquerie, il peine à lui donner de l'épaisseur et la voix off incessante de l'acteur rendent bien compte de la vanité du film. Seules quelques scènes touchantes, trop rares pour nous faire réfléchir au sujet, surviennent comme un cheveu sur la soupe déjà froide du cliché homosexuel.
Et lorsque les scènes forçant le trait pour nous faire sourire disparaissent, c'est pour laisser la place à des personnages caricaturaux, beaucoup trop fantasmés pour être véritables (Françoise Fabian en babouchka sénile, really ?), terminant de clouer au piloris une comédie à la fadeur décevante malgré le piment du sujet abordé. Bien entendu, l'intelligentsia parisienne et la communauté homosexuelle et gay friendly se fera une joie d'élever au panthéon cette comédie inoffensive et par certains aspects homophobe dans son sous-texte, trop fier d'avoir un objet médiatique puissant en ces temps de mariage pour tous.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Attiré par le trailer en salles Le titre est assez merdique, c'est vrai.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Jack Spret a écrit: Bien entendu, l'intelligentsia parisienne et la communauté homosexuelle et gay friendly se fera une joie d'élever au panthéon cette comédie inoffensive et par certains aspects homophobe dans son sous-texte, trop fier d'avoir un objet médiatique puissant en ces temps de mariage pour tous.
Il va falloir arrêter avec ça sérieux. Je remarque que ce sont surtout les détracteurs des films visés (celui ci, l'inconnu du lac, la vie d'adèle etc.) qui balancent cet argument. Pour avoir vu le film à Cannes (où il faisait le buzz, clairement), en plein coeur du débat sur le mariage pour tous, je peux vous assurer que personne ne faisait le rapprochement avec l'actualité. Ce film, c'est avant tout une thérapie par le rire d'un mec qui a souffert d'un gros complexe identitaire, et une manière pour lui de dire à la fois "fuck" et "je t'aime" à sa mère. Et perso, j'ai rarement autant ri devant un film, je ne savais pas que l'expression "pleurer de rire" pouvait être réelle.
Edit : Quant au caractère homophobe que tu semble déceler, c'est l'incompréhension totale. Je connais des gens gays qui ont adoré le film.