INSAISISSABLES
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Louis Leterrier (2013) | 3/10
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On the count of 3, open your eyes, and tell me, what do you see ?
Euh, faut-il vraiment que je réponde ? Alors j'attends que les larmes de dépit qui emplissent mes pauvres yeux sèchent et je fais l'effort de le faire. Non, parce que ça faisait tellement longtemps que je ne m'étais pas infligé ce genre de film aussi loupé qu'impersonnel, que la chute fut rude. Difficile de venir à bout de cette séance interminable qui ne vaut que pour les quelques effets visuels qui nous sont servis lors des tours. Tout le reste est d'une banalité affligeante et surtout d'une fausseté sans nom. Je vais être gentil et je ne m'attarderai pas sur le twist final d'une nullité extrême (qu'on voit venir à 100 bornes en plus, dès le premier Speech de Morgan Freeman) parce que tout le reste est tellement bas du front que ce serait de l'acharnement gratuit.
Là où Insaisissables fait fort, c'est avec sa surenchère de l'approximatif. Si les tours de magies qui sont censés nous paumer complètement afin de masquer l’inexistence du script semblent faussement millimétrés, tout le reste est en roue libre, du jeu des acteurs que l'on sent laissés à l'abandon (faut voir la pauvre Mélanie Laurent essayer de trouver son timing, on se croirait dans une pièce de fin d'année niveau CM2) à l'écriture globale de leurs personnages, mention spéciale au duo Inspecteur aigri énervé / Inspectrice tout fraîche et crédule. Il n'y avait vraiment pas matière à mieux ?
Par charité, je ne mentionnerais pas la mise en scène impersonnelle au possible, et surtout dépourvue de tout idée, que ce soit dans le placement des caméras ou dans la gestion des différents espaces investis, qui sont pourtant potentiellement amusants. Il y a bien quelques effets visuels pas trop mal gaulés qui sauvent les tours de magie (celui avec les piranhas est cool), mais ça reste quand même peu transcendant.
Typiquement le genre de bobine qui me fait soupirer, pourvue d'une atmosphère faite de promesses, qui a déjà d'ailleurs par le passé déjà prouvé son potentiel (Le prestige) mais tellement paresseuse qu'elle devient presque désagréable. Pour couronner le tout, on se fait achever sans état d'âme par le trio de jeunes premiers qui interprètent les """"magiciens"""", aussi insupportables à l'écran (Jesse Eisenberg et sa diction en mode TGV, ça va 2 secondes sérieux ...) que peut l'être ce sentiment d'avoir été pris pour un pigeon pendant 1h45.