[Jack Spret] Mes critiques en 2013

Modérateur: Dunandan

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Mark Chopper » Ven 01 Nov 2013, 13:34

Jack Spret a écrit:D'ailleurs, la présence de Mishima est d'autant plus forte qu'un an plus tard, il se fera seppuku, à l'instar de son personnage dans le film. Mais loin de vouloir prophétiser quoi que ce soit, Gosha a voulu intégrer sa vision pessimiste et réaliste de la société d'antan


Je pense que Mishima a manipulé Gosha en mettant en scène ce qu'il avait prévu de faire (et qu'il a également mis en scène dans un court-métrage réalisé par ses soins et dans La Mer de la fertilité).

Je ne peux pas croire à une telle coïncidence.
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Jack Spret » Ven 01 Nov 2013, 13:43

C'est vrai que j'ai lu assez souvent qu'il prévoyait ça de longue date et qu'il avait longuement réfléchi à la mise en scène de son acte.
En tout cas la scène est si soudaine et si...belle en ne s'attardant que sur le visage et les muscles athlétiques de Mishima que ça dépareille vraiment avec les autres scènes du personnage.


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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Ven 01 Nov 2013, 13:58

Goyokin et Hitokiri, deux oeuvres complémentaires à mon goût dans le démontage de la figure du samouraï :super:
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Proposition (The) - 7/10

Messagepar Jack Spret » Dim 03 Nov 2013, 21:30

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The Proposition – John Hillcoat – Australie/Royaume-Uni – 2005

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Dans l’arrière-pays australien, à la fin du XIXe siècle, deux hommes situés aux deux extrémités de la loi passent un marché secret et décisif…Le Capitaine Stanley s’est juré de « civiliser » le pays sauvage australien. Ses hommes ont capturé deux des quatre frères du gang Burns : Charlie et Mike. Les bandits ont été jugés responsables de l’attaque de la ferme Hopkins et de l’assassinat de toute une famille. Arthur, le plus âgé des frères Burns et chef du gang, s’est réfugié dans la montagne. Le Capitaine Stanley propose alors un marché à Charlie : retrouver son frère aîné en échange de son pardon, et de la vie sauve pour le jeune Mike. Charlie n’a que neuf jours pour s’exécuter…

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Malgré l’envie féroce qu’à John Hillcoat de vouloir tourner un western dans l’Outback australien, les pages du scénario peinent à se multiplier. C’est donc avec l’aide précieuse de son compatriote Nick Cave que va naître The Proposition, ballade mystique sur les terres arides des aborigènes. Les talents de conteur du musicien vont lui permettre de modeler une galerie de personnages loin des archétypes du genre, détenteurs d’un code de justice bien particulier. Trimbalés par une chaleur torride dans tout l’arrière pays, les acteurs vont souffrir pour investir leurs rôles et donner le meilleur d’eux même. Et ce sont justement ces prestations, au bord de la fatigue et de la folie, qui rendent le film si brutal et si intense dans son visionnage. Car leurs visages émaciés par le soleil et leurs looks de hobos déguenillés vont de pair avec la bestialité dont ils font preuve.

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Le caractère sauvage des personnages appellent à de la neutralité voire de la bienveillance pour rétablir l’équilibre de la ballade que nous conte Hillcoat (et Cave plus particulièrement). Mais c’est fait sans aucun manichéisme et chaque parti est capable du pire comme du meilleur. Cependant, les personnages sont tous plus ou moins coupable de quelque chose et c’est dans cette absence d’innocence (le benjamin des frères Burns peut être ?) que va naître la déception de voir un film qui cherche encore à être moralisateur ou porteur d’une conscience liée au pays (le sang versé des deux côtés, les aborigènes étant souvent des boucliers humains entre les deux parties). Ajouté à des questionnements philosophiques sur le pourquoi de cette sauvagerie et le comment de la rédemption, The Proposition cherche à adopter une posture de western à la fois contemplatif et inouï. Et si on peut saluer la qualité de la mise en scène et de la photographie (le cadrage se fait au millimètre), on regrettera tout de même cette tendance mégalo qu’à Cave de se prendre pour un artiste complet.

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Le film est à la fois une proposition de repentir de la part de deux natifs mais également une volonté de renouer avec la chair du western, qui trouve sa force dans la qualité des protagonistes et non pas de l’histoire, celle-ci étant basique ici. Ce sont ces gueules cassés, ces bêtes traquées qui portent le film et ce sont leurs destins funestes que l’on veut suivre. John Hillcoat a bien compris ce contrat intrinsèque au scénario de son ami et délivre un message puissant bien qu’un peu trop mystique.

7/10

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50/50 - 6,5/10

Messagepar Jack Spret » Mar 05 Nov 2013, 17:25

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50/50 – Jonathan Levine – Etats-Unis – 2011

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Adam Lerner, 27 ans, est un journaliste dont la vie est pour le moins tranquille, entre sa petite amie, Rachael et son meilleur ami et collègue, Kyle, qui désapprouve sa relation avec Rachael, mais aussi sa mère dominatrice qui doit s’occuper de son père atteint de la maladie d’Alzheimer. Mais son quotidien va être chamboulé par le diagnostic d’un cancer. Commence alors pour le jeune homme, un réel questionnement sur la manière dont il doit gérer sa maladie.

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On ne joue pas avec le cancer. Et pourtant, c’est bel et bien à pile ou face que Will Reiser jouait contre son gré lorsqu’il en fut atteint. Luttant contre lui durant plusieurs années, l’ami de Seth Rogen s’en est sorti sain et sauf et son expérience lui a permis de souder ses liens affectifs. La prescription de la maladie aidant, ils ont décidé de s’inspirer de cette période plus ou moins douloureuse pour qui s’en sort afin d’en faire naître une comédie dramatique. Si le ton est tout de même bien moins fendard que dans les précédentes productions de Seth Rogen, l’humour reste omniprésent. Qu’il soit en surface (les bitures entre potes) ou carrément intégré à la dimension dramatique du sujet (la ballade complètement stone d’Adam dans les couloirs de l’hôpital), on sent une volonté de marcher sur la corde raide et de jongler entre la comédie classique et le drame familial.

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Jonathan Levine rend une copie propre de son travail. Ca ne déborde pas trop dans le sentimentalisme et ça ne cherche pas à se moquer ouvertement de la maladie à l’aide d’un humour noir et macabre. 50/50 cherche juste à être respectueux envers cette plaie qu’est le cancer (tout le contraire de l’indigeste Le bruit des glaçons) et à livrer un portrait crédible d’un personnage en proie au doute et qui doit également faire face à son entourage tantôt surprotecteur, tantôt indifférent. Et il faut bien avouer que Joseph Gordon Levitt parvient à apporter une dimension assez forte à Adam, qu’il incarne tout en retenue. D’ailleurs, la relation qu’il entretient avec Kyle (Seth Rogen fidèle à lui-même) est le point névralgique du film. Ce sont toutes les scènes où ils ne sont que tous les deux qui font la force du film, Rogen ayant déjà réellement vécu ces passages difficiles. Une épaule solide sur laquelle s’appuyer pour que Levitt puisse jouer son rôle de la meilleure des manières, partant souvent dans des improvisations qui apportent au script une humanité rare.

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Mais cette fraternité qui les unit se fait aux dépens du développement des personnages secondaires et féminins. Nul doute qu’il faut y voir dans cette erreur le reflet des souvenirs qu’à voulu garder Will Reiser en écrivant le scénario. Alors que nos amis cherchent à nous faire oublier notre maladie par tous les moyens possibles, notre famille et nos proches ne peuvent s’empêcher de nous la rappeler par des attentions de tous les instants. Bien que très académique sur le fond et la forme, 50/50 a la noblesse d’intégrer les personnages et les situations autour du cancer et non l’inverse. Et pour quelqu’un ayant déjà vécu cette situation, ça fait toute la différence.

6,5/10

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Snowpiercer, Le Transperceneige - 8/10

Messagepar Jack Spret » Mer 06 Nov 2013, 19:39

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Snowpiercer, Le Transperceneige - Bong Joon-ho - Corée du Sud/France/Etats-Unis - 2013

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En 2014, une tentative de géo-ingénierie contre le réchauffement climatique entraîne un cataclysme : une glaciation de toute la planète, détruisant la vie et exterminant presque toute l'humanité. En 2031, des passagers enfermés dans un train forcé à rouler continuellement sont les seuls survivants sur Terre. Les habitants des derniers wagons, contraints de vivre dans la promiscuité et le rationnement, se révoltent.

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤


2004. Bong Joon-ho découvre dans une librairie spécialisée en bande dessinée de Séoul les trois tomes du Transperceneige. Fasciné par l'histoire et les thèmes qu'elle soulève, il reviendra deux ans plus tard discuter la possibilité d'une adaptation auprès de son ami Park Chan-wook. Etant donné que The Host conquiert le cœur de nombreux jurys de festivals, le cinéaste voit son avenir se profiler sous les meilleures auspices. Refusant de céder aux sirènes d'Hollywood à cause de sa censure et ses entraves scénaristiques, il décide de mettre sur pied le blockbuster le plus cher de toute l'histoire de la Corée du Sud: 40 millions de dollars. S'allouant le service de stars venus du quatre coins du globe, cet hétéroclisme et ce rayonnement culturel vont être les fers de lance accélérant la production du long métrage.

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Tantôt taxé d'oeuvre sombre et pessimiste par les Coréens, tantôt accueilli à bras ouverts par des compatriotes heureux de voir que leur cinéma peut rayonner aussi puissamment à l'international, Snowpiercer est une balance constante entre bien et mal qui est tout de même éloigné de la noirceur de l'oeuvre originelle créé par Jacques Lob et Jean-Marc Rochette. Si on peut y retrouver des éléments disparates tels que le personnage de Mason (Tilda Swinton jouant avec nos nerfs) ou de brefs éclairs de comédie qui déstabilisent lors de scènes physiquement violentes ou émotionnellement fortes, le cœur du récit y est bel et bien présent malgré les retouches opérés par le scénariste Kelly Masterson (7h58, ce samedi là), appuyé fortement par un Bong Joon-ho cherchant à relier sa grosse production au reste de sa filmographie. Si les ruptures de tons sont moins habiles et les expérimentations visuelles moins présentes, il ne faut pas négliger le travail de titan accompli par le réalisateur pour donner au film un air de parcours du combattant éprouvant.

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Derrière ses airs de film d'action survitaminé s'opère une véritable mission pour rendre justice à l'oeuvre d'origine, Bong Joon-Ho refusant même aux frères Weinstein l'ajout de 20 minutes supplémentaire et d'une voix off explicative. Les dystopies n'ont en aucune manière besoin d'être mâchées au préalable et c'est au public de fournir l'effort intellectuel suffisant qui lui permettra de se détacher du film et d'en garder la portée religieuse (l'Arche de Noé métallique, la renaissance par le cycle éternel du train), humaniste (le récit final de Curtis, la scène du tunnel), écologique (l'introduction, les sous-textes des personnages) voire les trois à la fois. Snowpiercer ne fait preuve d'aucun manichéisme si ce n'est celui de reprendre la trame initiale de la pyramide sociale horizontale. Mais ses personnages, tous autant qu'ils sont, méritent de vivre. Ce que le réalisateur a cherché à mettre en avant est cette jalousie qui pousse les gens à s'autodétruire, se combattre, plutôt qu'à s'allier et vivre en communauté afin de prospérer (la remise en question de Curtis est d'ailleurs une scène mémorable).

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Adaptant sa mise en scène et sa bande originale de wagons en wagons, la claque coréenne ne souffre d'aucune baisse de rythme et se renouvelle à chaque niveau investi. Boon Jong-ho distille des scènes à l'impact inattendu (le wagon du Nouvel An) et se paye le luxe d'un climax à deux doigts du discours prophétique. Il est juste regrettable de noter que certains éléments dérangeants pour la linéarité de l'expérience aurait pu facilement être évités. Mais ce serait bouder notre plaisir que de chercher la petite bête lorsqu'un film s'avère aussi généreux avec son public et aussi courageux en prônant le simple fait que les Etats-Unis sont bien loin d'être les maîtres en leur pays: celui du blockbuster grand public.

8/10

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Nurse (La) - 5/10

Messagepar Jack Spret » Jeu 07 Nov 2013, 18:08

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La nurse - William Friedkin - Etats-Unis - 1990

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Après avoir mis au monde leur bébé, Phil et Kate forment un couple heureux avec beaucoup d’ambition. Un jour, ils décident d’engager une nourrice. Après plusieurs échecs, ils font connaissance de Camilla, une jeune femme charmante et douée; le jeune couple est séduit par son savoir-faire. Mais derrière ses compétences se cache un être démoniaque qui cache un terrible secret, le doute s’installe chez les jeunes parents et le cauchemar peut commencer.

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Alors qu'il sort d'une période où les chefs d’œuvres qu'il enchaîne ne connaissent pas le succès escompté, William Friedkin décide de se rabattre sur ce qui a fait sa gloire d'antan au box office: l'adaptation d'un roman horrifique. Près de 20 ans après la sortie de L'exorciste, il s'empare d'un livre traitant de manière moins frontale la religion, celle-ci étant de l'ordre de la croyance ancestrale (l'encart de l'introduction nous parle des druides). Mais la force de son film culte venait principalement de cet aspect semi documentaire, de cette patine réaliste, qui rendaient oppressantes et horribles les scènes confrontant le prêtre à Regan. Ici, le côté religieux est traité par dessus la jambe pour offrir un thriller flirtant entre l'érotisme des Hollywood Nights et l'horreur des films à petits budgets pullulant à cette époque.

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Pourtant entouré d'une équipe relativement solide (John A. Alonzo, directeur photo de Scarface et Chinatown entre autre), La nurse ne parvient jamais à sortir de son esthétique kitsch avec ses teintes bleutées omniprésentes et ses décors réduits au strict minimum. On ressent derrière tout ça une économie de moyens et la volonté de coller à un standard de production qui semble attirer le public en salles. De plus, le casting provenant principalement de la télévision (hormis Carey Lowell, jeune James Bond girl) ne transpire pas le charisme, rendant pathétiques les situations les plus dramatiques ou intenses. Mais je me refuse à dénigrer ce film car cela reviendrait à renier le plaisir offert par le cabotinage de Dwier Brown imitant sans vergogne Evil Dead et le personnage de Ash dans sa dernière demie heure. Ou de mentir en supposant que la plastique parfaite de Jenny Seagrove ne m'a fait aucun effet.

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De plus, même s'il ne brille pas par sa qualité plastique et esthétique, La nurse possède quelques éclairs de génie en terme de montage et de plans (les bébés incrustés dans l'arbre, les vues subjectives) ainsi que des scènes au potentiel énorme (l'attaque des loups, le final) qui rendent la séance sympathique et nous empêche de s'ennuyer. On est tout de même très loin de se rendre compte du talent de Friedkin avec ce film qui ne l'aidera pas à remonter la pente (il récidivera dans la même veine du thriller érotique avec Jade) mais on passe un agréable moment qui nous rappelle que même les plus grands peuvent faire un faux pas.

5/10

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Fleur Pâle - 7,5/10

Messagepar Jack Spret » Ven 08 Nov 2013, 16:35

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Fleur pâle - Masahiro Shinoda - Japon - 1964

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Muraki, redoutable tueur, revient dan son clan après trois ans de prison. Mais les temps ont changé: le code de l'honneur a fait place au sens des affaires. Résigné, il se réfugie dans le jeu et fait la rencontre de Saeko, une beauté étrange fascinée par le monde interlope. Un couple de flambeurs est né, dont les audaces vont fasciner le Tokyo de la nuit. Jusqu'au jour où Muraki est sommé par son parrain de reprendre du service...

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Porte étendard d'une jeunesse désenchantée ne trouvant plus de repères dans un Japon tiraillé par l'arrivée du capitalisme et de la démocratie, Shintaro Ishihara dépeint à travers ses romans une vision plutôt sombre de son pays. Partageant son point de vue et sa manière de penser, Masahiro Shinoda, alors jeune étoile montante de la Nouvelle Vague japonaise, va adapter le livre qui deviendra Fleur pâle. En suivant le quotidien d'un yakuza fraîchement sorti de prison, le cinéaste parvient à toucher le plus grand nombre. Déboussolé par le monde qui lui tend les bras, Muraki ne trouvera de refuge que dans ce qui semble ne pas avoir bougé durant son séjour en prison: les femmes et le jeu. Ces deux vices seront la cause de la censure que rencontrera le long métrage lors de sa sortie. Alors encore interdit au Japon, le jeu est filmé avec une telle attention aux détails que l'histoire est jugé politiquement incorrecte. C'est Ishihara et quelques uns de ses amis qui parviendront à faire ressortir en salles le film, anecdote amusante à connaître lorsqu'on sait que, par la suite, l'écrivain subversif a été élu par 4 fois gouverneur de Tokyo après être entré en politique l'année qui suivit la sortie du film.

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Bien que respectant les codes intrinsèques de cette Nouvelle Vague, Shinoda s'éloigne de ses contemporains pour livrer un yakuza eiga poétique, détruisant de l'intérieur le genre afin de le rendre moins violent et plus humaniste, sans pour autant sombrer dans un réalisme didactique. La figure traditionnel du mafieux se brise et devient le reflet d'une société secrète rangée mais dépassée. Dès lors, c'est la décadence pour le milieu. L'honneur devient un sentiment diffus et les yakuzas s'intéressent davantage aux affaires et à la politique qu'à la fierté de leur clan. Le personnage de Muraki n'a plus sa place dans ce monde et il faudra toute l'apathie présente sur le visage de Ryo Ikebe pour exprimer ce retournement. Il n'a plus la force de lutter pour l'image de son clan (allié à présent à son clan rival) et s'abandonne dans des travers qui acceptent les marginaux tels que lui, quitte à s'y perdre définitivement en s'endettant.

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Accompagné de son pendant féminin avec laquelle il partage le goût du risque, ils sont comme deux aimants qui ne peuvent que se repousser pour mieux s'attirer. Saeko n'a pas connu la privation de liberté et a continué à évoluer dans ce monde changeant, ce qui la différencie de Muraki qui cherche tant bien que mal à s'habituer aux nouvelles mœurs du pays mais en vain. Ce gouffre, impossible à traverser, représente la barrière sentimentale derrière laquelle il se dissimule (la scène de la descente de flics) pour ne pas blesser la jeune fille, préférant s'enticher de l'amitié d'un jeune yakuza (qu'il transformera petit à petit en son clone, le costume aidant) ou d'une ancienne conquête qui n'a eu de cesse durant ses trois années d'emprisonnement de l'attendre sans modifier son quotidien. Des repères viables et qui lui vouent un profond amour et respect.

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Shinoda brise volontairement les liens qui le rattache au yakuza eiga traditionnel, préférant montrer le visage réaliste du milieu et s'attardant longuement sur les rituels propres aux jeux clandestins, allant jusqu'à situer 2/3 de l'action dans les salles de jeux. L'intrigue n'est absolument pas primordiale et la romance naissante garde sa pureté et sa force par l'économie de répliques que s'échangent l'homme et la femme. L'art du cinéaste est purement esthétique, visuel et appelle à la poésie, notamment au détour d'une scène onirique où le noir et blanc prend toute son importance. Fleur pâle est un film à part, premier du nom à lever le voile sur ces pratiques underground et à inspirer une profonde empathie avec son personnage de truand, aussi sombre soit-il.

7,5/10

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Shadow (The) - 6/10

Messagepar Jack Spret » Mar 12 Nov 2013, 17:16

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The Shadow - Russell Mulcahy - Etats-Unis - 1994

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Lamont Cranston n'a pas toujours été un héros. En Asie, il fut craint sous le nom de Ying Ko, pillant villages et prospérant grâce au commerce de l'opium, jusqu'au jour où un saint homme le mena vers la voie de la rédemption en lui apprenant comment utiliser la part maléfique de son âme, son « ombre », pour venir à bout du mal. Sept ans plus tard, à New-York, il combat le crime sous le nom de The Shadow, ayant le pouvoir de brouiller la vision de ses ennemis. C'est l'envoi d'un mystérieux sarcophage qui l'amènera a affronter son plus grand ennemi ; Shiwan Khan, dernier descendant de Genghis Khan, possédant les mêmes capacités que Lamont et détenant la bombe atomique.

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Même si The Shadow est loin de faire de l'ombre à d'autres super héros, il est tout de même l'un des plus connus dans le monde du pulp et des comics. Ayant investi tous les supports de diffusion possibles et imaginables depuis sa création dans les années 30, ce justicier tiraillé entre sa part d'ombre et son sens de la justice n'a jamais cessé d'opérer seul. Bien qu'il fonctionne en micro-société secrète avec les personnes qu'il sauve (sorte de dette éternelle), il reste cloîtré dans son manoir, malgré sa richesse conséquente et sa notoriété confortable. La ressemblance avec un certain Batman n'est que plus frappante lorsque l'on sait que Bob Kane, son créateur, assume s'être inspiré d'une des histoires et du look de The Shadow pour créer son univers et son personnage. Les deux sont humains, intelligents mais voués à jongler entre leur double personnalité sans cesse. Et cette dualité, cette schizophrénie, ne s'exprime que mieux dans un univers de film noir.

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Si on savait déjà que Mulcahy était un faiseur étonnamment efficace avec de faibles budgets, ça se confirme encore plus lorsque les effets spéciaux occupent une part importante de la direction artistique du film. Avec une volonté admirable de vouloir recréer le New York des années 30, il attache une grande importance à l'ambiance et à l'atmosphère du film ainsi qu'aux déguisements des acteurs. Et c'est grâce à ce soin apporté à l'image qu'on peut excuser la pauvreté du script qui, s'il semble reprendre à la lettre le premier épisode radio-diffusé allié à l'ennemi récurrent de la série, ne brille pas par le développement des personnages et l'équilibre difficile entre bien et mal dont doit faire preuve le héros. Seuls quelques scènes brouillonnes mettront à mal son sens de la justice et le soumettront à son passé à la violence inqualifiable. De ce fait, son ennemi Shiwan Khan tire un peu plus la couverture à lui en interprétant ce qu'il est censé combattre ou rallier, suivant sa soif de pouvoir et de désillusion envers l'être humain.

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Le choix d'Alec Baldwin dans le rôle titre est assez surprenant, d'autant plus qu'il n'a pas le charisme nécessaire pour donner du poids émotionnel à son personnage. De plus, il souffre la comparaison avec les Batman lancés par Tim Burton sur grand écran, ce qui fait perdre son capital sympathie. Sachant que les Américains sont assez friands de la loi du talion et que la chauve-souris masquée combat le crime par pure vengeance, que penser d'un riche (industriel ?) qui veut se racheter une conduite, prônant la rédemption par la justice sauvage ? The Shadow souffre donc de sa propre force, à savoir réussir à faire incarner une figure de la justice par un homme étant parvenu au bout de l'American Dream. Bien que son passé en Asie soit synonyme d'un exotisme bienvenu dans le genre (encore une idée piquée par Bob Kane), le public n'est pas prêt à accepter un monde de pensée orientalisée associé à un matérialisme et conformisme occidental et purement américain.

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On est tout de même très proche de la réussite même si de nombreux défauts surnagent. The Shadow a cru bon surfer sur une vague porteuse de films plus ou moins réussis et partage avec Darkman un antihéros teinté de souffrance et de comédie. D'ailleurs, ce même Sam Raimi a racheté les droits de The Shadow et Doc Savage (un autre héros créé par le même homme derrière The Shadow) pour en tirer une adaptation très bientôt. Mais aucun script proposé ne lui convient pour l'instant. Espérons qu'il arrive, à l'instar de Spider-Man, a apporter une touche révolutionnaire au genre, s'épargnant la redite et s'éloignant de ses contemporains par les thèmes abordés et la manière de le faire.

6/10



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Invincible - 5,5/10

Messagepar Jack Spret » Lun 18 Nov 2013, 10:08

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Un seul deviendra invincible - Walter Hill - Etats-Unis - 2002

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George Chambers, surnommé "Iceman", champion de boxe dans la catégorie poids lourds, est accusé d'un viol qu'il nie vigoureusement avoir commis. Il n'accepte pas le fait de ne pouvoir préserver son statut de champion invaincu, au moment même où sa carrière de boxeur professionnel est à son sommet. Dans un pénitencier où il va bientôt être transféré, Monroe Hutchen, boxeur dans la catégorie mi-lourds, purge une peine de prison à vie pour un crime passionnel. Ce dernier se demande s'il serait capable de faire carrière dans cette discipline sportive et de rencontrer "Iceman" au cours d'un combat...

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Après un Dernier recours au schéma assez classique mais somme toute jouissif, Walter Hill cherche à créer un long métrage qui sonnerait comme un hommage à un sport qu'il affectionne tout particulièrement: la boxe. Cette période creuse pour le cinéaste ressemble à la fin d'un round mal maîtrisé. Aussi, il renoue avec ses débuts et, à l'instar de son premier film Le bagarreur, va tenter de dépeindre des personnages qui enfilent les gants dans des endroits originaux. Alors que ce dernier nous faisait entrer dans l'arène des combats de boxe clandestins, Un seul deviendra invincible situe son action en prison. Et si la majeure partie du film ne sert qu'à esquisser toute sa galerie de personnages, le combat final sonne comme un air de liberté. Mais le problème, c'est que cet espace exigu n'est jamais magnifié, jamais utilisé à bon escient. Aussi, même lorsque le personnage de Monroe Hutchen se retrouve en isolement, on le retrouve à peine impacté par cette peine et sa cellule ressemble à n'importe quel autre.

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Ultra manichéen dans la dualité de ses deux boxeurs, l'issue du combat final est inévitable. Mais le talent de Walter Hill est de sublimer dans sa dernière demie-heure cet affrontement, faisant résonner l'enceinte de la prison par les cris des prisonniers et le choc des gants stoppant leur course sur des visages habitués à prendre des coups. Et lorsque la légende tombe, s'effondrant devant la puissance de la justice et des règles pénitentiaires (Monroe représente le bon côté de la loi carcérale et Iceman le mauvais), on a l'impression d'avoir assisté à quelque chose de grand. Filmé en temps réel jusqu'au K.O, le combat est le gros morceau du film, tout le reste n'étant que décorum pour lui donner plus d'ampleur. Undisputed (le titre original a plus de force) n'est clairement pas un poids lourds de la filmographie de Hill mais reste sans contexte une curiosité pour les fans du cinéaste et de boxe. C'est peut être aussi la dernière bonne prestation de Wesley Snipes avant son incarcération (étrangement, il a été mis en prison pour la même raison que l'historien de boxe joué par Peter Falk dans le film).

5,5/10

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Cartel - 8/10

Messagepar Jack Spret » Jeu 21 Nov 2013, 20:38

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Cartel - Ridley Scott - Etats-Unis - 2013

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Un avocat à court d'argent accepte de participer à un trafic de cocaïne depuis la frontière américano-mexicaine.

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En tauromachie, le mot cartel représente une affiche de corrida. Ce mot vient lui même de l'italien cartello qui signifie également affiche. Et c'est également ce qu'on voit dans le nouveau film de Ridley Scott: un avocat dont la réputation n'est plus à faire, en proie à un problème financier. Et ce problème, dans un monde où le capitalisme trace ses limites très loin derrière les frontières de la loi, va l'obliger à entrer dans l'arène et à faire face à un taureau déchaîné, qui n'est ni plus, ni moins que le parrain de la mafia locale. Premier scénario pour le romancier Cormac McCarthy, ce Cartel est une véritable bombe nichée au cœur de la fainéantise fléchissante d'Hollywood à prendre des risques et à suivre indéfiniment la même autoroute. Et c'est en empruntant ces petits chemins escarpés pavé de dangers et d'impasses que Ridley Scott nous fait le plus plaisir.

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Les deux artistes étaient fait pour s'entendre. Tandis que l'un dépeint indéfiniment dans ses écrits la fin d'un monde et l'inhumanité grandissante de l'individu, l'autre nous propose des visions pessimistes du monde où la solitude et l'impuissance flirte avec la peur de mourir (Blade Runner en est le parfait parangon). Une fois réunis, le cocktail est aussi détonnant qu'étonnant. Cartel ne prend pas son spectateur par la main mais au contraire l'abandonne lâchement dans un océan de dialogues, à seule fin de lui faire comprendre l'inutilité de ces derniers. Car c'est grâce à des actes que le monde avance, que les choses se font et se défont. Parler n'est que l'embellissement d'un acte et c'est là que veut en venir le caïd Jefe dans son monologue à l'avocat, lorsqu'il tente de lui expliquer qu'il est trop tard pour faire machine arrière.

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Et quoi de mieux que d'utiliser la crème de la crème des stars américaines pour faire passer un tel message ? Cartel agit comme un ver dans les rouages de l'industrie cinématographique, pourrissant le système pour le faire recommencer sur des bases saines. Et même si les faibles recettes et le rejet du public auront raison de cette tentative de révolutionner le blockbuster, elle aura eu le mérite de faire parler d'elle et de faire vibrer la base soi disant solide d'Hollywood. On ne saurait deviner quel acteur a choisi d'apparaître dans le film pour la qualité du script, pour la notoriété de faire d'une pierre deux coups (Scott + McCarthy, c'est plutôt un bon doublé dans un CV) ou pour faire partie de cette petite mascarade dissimulée sous les atours d'un film noir grand public. Quoi qu'il en soit, leurs carrières seront toujours auréolés d'avoir su faire le bon choix au bon moment car bien que les critiques ne soient pas dithyrambiques à son propos, Cartel ouvre de nouvelles possibilités aux studios aventureux.

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J'espère sincèrement que Cartel fera l'objet d'un culte auprès de la sphère cinéphile qui a compris les tenants et aboutissants d'un tel projet car la gloire n'est qu’éphémère et elle rejoint à ce titre la force fluette des paroles des protagonistes. De toute manière, l'hommage à Tony Scott est tellement poignant tant la force de l'histoire d'amour entre Fassbender et Cruz est puissante, nous rappelant celle de Revenge, qu'on ne peut que s'incliner devant cet OVNI qui semble contenir tous les thèmes de prédilection des frères Scott.

8/10

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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Jimmy Two Times » Jeu 21 Nov 2013, 23:06

Si j'arrive à me caler deux heures, j'irai le voir. Les avis divergants aiguisent ma curiosité. Faut que je rattrapée Snowpiercer aussi. Belles critiques sinon.
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar osorojo » Ven 22 Nov 2013, 00:08

Yep bien sympa tes dernières critiques Jack :super:

Pour le transperceneige, je vais être obligé d'attendre le BR, ça va être dur ^^

Cartel me tente, je verrai si j'ai l'occase de le voir. Et puis retrouver Cameron, miam (même si elle semble avoir pris un petit coup de vieux ^^).
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Scalp » Ven 22 Nov 2013, 07:27

Cartel c'est le dernier film pour finaliser les team.
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Re: Cartel - 8/10

Messagepar Velvet » Ven 22 Nov 2013, 09:09

Jack Spret a écrit: ce Cartel est une véritable bombe nichée au cœur de la fainéantise fléchissante d'Hollywood à prendre des risques et à suivre indéfiniment la même autoroute.


Bizarrement, c'est tout le contraire, pour ma part. J'ai trouvé le film extrêmement fainéant, notamment Scott. Il y a une tendance actuelle à faire films ultra verbeux à l'image des récents Cosmopolis, Cogan et Cartel ne dénote en rien dans ce paysage un peu factice des films hollywoodiens qui se veulent faussement indépendants. Sur certains points , c'est presque le copier coller du film de Dominik.

Scott ne fait que mettre en scène non pas des actions ou des personnages mais juste des dialogues de façon très plan plan.

Quand Bardem explique à Fassbender le fameux meurtre soit disant de fou et qu'à la fin, on y assiste; quand Pitt explique un snuff movie, et qu'on y assiste finalement à la fin aussi, quand Diaz nous explique sa vie sexuelle de fou, et qu'on assiste avec la scène de voiture. Pourquoi cette volonté de nous expliquer ce qu'il va se passer? C'est comme si Scott avait un train de retard sur McCarthy à chaque fois et qu'il essayait de sauver son manque d'idées par quelques scènes un peu trashs.
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