Fog - Big John ( 1980 )
Enfin pu revoir le film dans un beau Blu Ray. S'il ne fait pas parti des mes préférés du réal, il reste tout de même un modèle d'efficacité, car, y a pas à tortiller, le Big John mineur des 80's la met bien profonde à 90 % des actuels maîtres du genre...
Carpenter, comme à son habitude, opte pour une approche très premier degré, sobre et minimaliste, privilégiant l'ambiance et la la suggestion aux débordements gores qui envahiront le cinoche des genre des 80's. Ici les principales influences sont plus à chercher du coté d'Edgar Allan Poe, de Lovecraft et du fantastique transalpin.
Proposant un rythme lent, comme toujours superbement géré, des effets spéciaux rudimentaires, à une époque où les SFX n'avaient pas encore contaminé le genre ( le brouillard étant ici crée par des machines, avec les inconvénients que cela peut entraîner, sachant que de nombreuses scènes seront tournées en extérieurs... ) et une caméra aux mouvements gracieux, scope ample et composition des cadres tout bonnement hallucinante, laquelle met donc en scène différents personnages dont les parcours respectifs finiront par se croiser, tous caractérisés en quelques plans et lignes de dialogues. Des caractérisations qui seront d'ailleurs peu approfondis au fil du récit, on en saura juste assez pour s'attacher à ces victimes potentielles et s'inquiéter de leurs sorts.
Il faut dire que le choix du casting aide bien à ça, comme d'hab le papa de la
Trilogie de l'Apocalypse ayant devant sa caméra des acteurs débordant de charisme, avec notamment ses deux principales vedettes féminines, parmi les plus grandes scream queens de l'époque : les sublimes Adrienne Barbeau et Jamie Lee Curtis. Et puis il y a bien évidement le brouillard, personnage à part entière et principale source de terreur, dont la brume épaisse abrite ses entités vengeresque, anciennes victimes devenues bourreaux. À ce sujet, le parallèle avec l'historique des États Unis, aux fondations masquant quelques cadavres, aura souvent été souligné...
C'est donc encore une fois une petite bombe d'efficacité que nous offre ici Big John, qui, à l'exception d'un ou deux petits effets de trouille un peu faciles, vieillie admirablement bien, proposant, en plus des nombreuses qualités déjà citées plus haut, un très beau travail sur la photo et une bande son comme toujours envoûtante. Le réal aura encore une fois su tirer le meilleur d'une mise en chantier parfois douloureuse, car en plus des galères rencontrées sur le tournage, au modeste budget d'un million de dollars, il faut savoir que le premier montage du film aura été jugé totalement insatisfaisant, lequel obligera le réal à retourner quelques scènes et repenser une partie de sa trame narratif et la gestion de son rythme.
Beau boulot. Comme d'hab, quoi...
8,5/10