par Scalp » Lun 18 Nov 2013, 17:20
7/10
The Lineup de Don Siegel - 1958
There's never been a guy like Dancer. He's a wonderful, pure pathological study. He's a psychopath with no inhibitions.
Longtemps inédit en France, ce petit polar est enfin sorti au début des 10's en France et c'est un crime de pas l'avoir sorti avant. Don Siegel aura véritablement révolutionné le polar, ici il annonce les prémices de ses 3 polars à venir ( Coogan, le Widmark et Dirty Harry ) avec tournage en extérieur et une ville vue sous toutes ses coutures ( super final sur le pont en construction entre autre ) et parait même être une source d'inspiration pour Tarantino (le duo de tueur pourrait vraiment sortir d'un film de Tarantino).
Alors c'est l'histoire de 2 hitman qui vont se promener dans tout San Francisco avec un chauffeur à leur service pour retrouver des petites statuettes remplies d'héroïnes transportées à leur insu par d'innocents voyageurs. Alors le souci du film c'est d'être déséquilibré, à savoir tout ce qui touche au 2 hitman c'est excellent (genre vraiment) mais malheureusement on a des scènes avec les flics qui enquêtent et là c'est carrément pas génial, trop fonctionnel pour être intéressant et pas aidé par un duo d'acteurs qui souffre de la comparaison avec les 2 tueurs. D'ailleurs le début du film est pas engageant puisque pendant près de 15 minutes on est avec les 3 flics et on se dit que ça va être un peu relou et puis Wallach et son porte débarquent et là le film prend une autre tournure. Une tournure qui enchantait d'ailleurs pas trop le studio qui aurait préféré un truc plus routinier, le film étant à la base l'adaptation d'une série CBS.
L'intérêt principal du film c'est le duo de tueurs complétement différents, on a donc Eli Wallach (dans un de ses tous premiers rôles et qui bouffe immédiatement l'écran) génial en mec psychotique complétement imprévisible qui aime tuer, il signe une énorme prestation en évitant de trop cabotiner comme il pourra le faire par la suite, il fait équipe avec Richard Keith, plus calme et surement amoureux de son partenaire, qui le coach en quelque sorte lui donnant des conseils pour buter les pauvres innocents et des cours de grammaire (oui oui), il a même pas d'arme et a la particularité de noter les dernières phrases de chaque victime (mais qu'elle est géniale cette idée), ça donne un coté à la cool à tout ça alors que bon c'est des putains d'enculés sans pitié. Et c'est vraiment eux les personnages principaux du film, les flics sont vraiment relégués au second plan (et tant mieux).
La courte durée du film fait que ça va à l'essentiel ( même si comme je l'ai dit toute la partie flic est pas géniale ), et on sait très bien comment ça va finir mais c'est absolument pas un problème car on savoure chaque contrat exécuté par Wallach et son face à face avec le boss est un grand moment jouissif, de manière générale toutes les scènes de dialogues qui impliquent les 2 tueurs sont vraiment excellentes, on a rarement vu film noir de cette époque aussi fun au niveau des dialogues. Et quand on voit qui est derrière le script on comprend, c'est Stirling Silliphant, le scénariste de Dans la Chaleur de la Nuit, New Centurions.
Le troisième larron c'est Richard Jaeckel ( éternel second rôle pendant près de 20 ans et toujours un mec qu'on était content de voir), il incarne le chauffeur un peu alcoolique qui se la raconte et il le fait très bien.
Siegel dans son style très nerveux emballe tout ça efficacement, c'est sans fioriture et toujours cash ( même si on aimerait que ce le soit un peu plus sur la fin avec la femme et la fille en otage ), le tout avec une chouette photo de Hal Mohr (un des meilleurs chef op de l'âge d'or).
Siegel a quand même une filmo sacrément impressionnante et on voit clairement toute l'influence qu'il a eu sur un genre entier et des dizaines de réalisateurs.
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