Film assez étrange, remarquablement écrit , casting en or massif, scénariste-écrivain de talent mais je peux comprendre qu'on déteste. Pas plus passionnant que ça , l'intrigue est assez floue mais simpliste, le sujet du film c'est vraiment plus métaphorique et philosophique qu'autre chose. En tout cas, c'est très nihiliste, et même si pas mal de répliques sont pertinentes, on a du mal à voir la lumière (un peu comme There wil be blood)...Seule Cruz sort du lot (et encore, on force bien sur le sexe à gogos + le rapport à la religion). Le monde est pourri , faut voir la réalité du monde en face etc..venant de la part de gros cons friqués qui ne pense qu'à leur tronche et dont la vision du monde a été directement influencée par ce que la société leur a vendu (fric, sexe, luxe) ça me fait marrer...le monde est pourri à cause d'eux, ce n'est pas le monde qui est comme ça par nature.
Je lisais des critiques qui trouvaient que les personnages parlaient comme s'ils avaient un master en philo...C'est de la mauvaise foi: c'est juste que c'est bien écrit, peu réaliste c'est vrai, mais ça sert totalement un des messages du film à savoir : les intellectuels ne voient pas le monde tel qu'il est. Car les persos du film qui s'expriment avec poésie , à base de métaphores , de citations, de paraboles etc...sont justement ceux qui sont dans un monde dont il n'accepte pas vraiment les règles. Branlette intellectuelle qui peut se révéler utile dans leur monde d'origine mais dans l'univers CARTEL et cie ce n'est pas utile et ça obstrue la perception d'un univers qui attire la cupidité qui ne veut pas assumer les conséquences (un peu comme un trader qui manipulerait des chiffres pour gagner plustout en sachant que ça foutrait 1500 personnes au chômage 3 jours après : il ne veut pas en entendre parler, et vu qu'il ne les connait pas, tant pis, ainsi va la vie)...La plus lucide, au final, c'est Cameron Diaz, féline à souhait, le diable en personne, mais elle survit.
En fait, plus tu es "bon", plus tu as de morale , moins tu vis longtemps.
Je vois en fait le film comme une métaphore du monde en général et c'est un peu ça qui me dérange. Rien à voir mais j'ai souvent remarqué que les gens qui ont une telle vision du monde sans souvent des gens dépressifs et désabusés suite à un ou deux coups bas. Chagrin d'amour, un enfant qui meurt prématurément , un échec professionnel , un militaire qui revient d'Irak et ça y est le monde est pourri. Comme si le " Monde" pouvait se résumer à une histoire, à un seul vécu, à une seule interprétation , à une seule "couche". Et le plus effrayant, c'est que cette vision du monde se perpétue où au départ ? Dans la bourgeoisie , les milieux aisés, et surtout, géographiquement : l'Occident. L'Orient est trop spirituel pour ça et tous les autres coins du monde ont gardés leurs religions, leurs cultures, coutumes, leurs traditions et je pense que ça joue vachement sur le ressentit qu'on peut avoir sur le monde. C'est sur que quand on ne cultive que l'aspect négatif d'un truc on ne voit que ça ensuite et parfois , on se fixe que sur ce qui nous arrange... ce qui serait cool c'est un film qui répond à Cartel, une antithèse. Parce que tu ressors du film , après la mort de Pitt et le coup du dvd "Hola", bon voilà quoi.
Arès, je n'oublie pas que tout ce qui arrive aux personnages est de leur faute et que si personne ne tombait dans ce délire, les Cartels finiraient par mourir.
Ca insiste lourdement sur le mal du monde sans vraiment se pencher dessus et expliquer son origine, qui sur Terre le nourrit et pourquoi. Le sous-entendu de toutes les répliques ou presque : le monde est rongé, tout est de la merde , on ne peut rien faire , on n'a pas d'amis, on pense qu'à notre tronche blablabla. Intéressant certes mais à la longue, c'est usant surtout qu'on est dans un "monde" précis (Mexique et Cartel) mais les protagonistes font de leur univers une généralité comme si le monde entier était ainsi. Or , les connards (les vrais hein pas le mec qui te dit pas bonjour...) de ce monde sont minoritaires mais ils ont le (ou "du) pouvoir donc ils peuvent influencer la majorité à accepter/tolérer/pratiquer/justifier/excuser les pires ignominies sous prétexte que c'est comme ça que le monde tourne (je rappelle que le capitalisme à une époque -et même encore un peu- avait été justifié en s'appuyant sur la théorie de Darwin, la loi du plus fort, alors que sa théorie s'est développée sur des centaines de pages et que l'aspect loi du plus fort n'est qu'une petite partie de l'ensemble des paramètres qui "gèrent" la Vie : parce qu'il y a aussi et surtout l'entraide).
Je m'emporte un peu mais j'ai pourtant bien aimé le film : niveau photo, mise en scène, acting, ambiance, ton, et écriture c'est du très haut niveau. Mais le message, l'intrigue c'est autre chose. Trop "noir" pour moi. Ce serait un film trop "blanc" je gueulerais aussi. Heureusement qu'il y le personnage du barman , vers la fin au Mexique pour relever le niveau. Je n'ai peut-être pas compris le film mais là c'est du McCarthy vraiment noir, plus qu'auparavant (dont le livre le moins pessimiste reste la Route en fait).