[Dunandan] Mes critiques en 2013

[Dunandan]

Je viens de voir que Jimmy a fait exactement la même remarque que moi

[Mark Chopper]

Tu es sûr de vouloir continuer ta rétro Shyamalan ? Parce que c'est de pire en pire après...

[Dunandan]

Avec le temps tu devrais savoir que je suis un peu maso (et puis mon topic n'a pas assez de mauvaises notes ...). Par contre Phénomènes, de mémoire, je le préfère à la Fille dans l'eau. Le script est très con mais c'est assez marrant.

Et la dernière scène avec le critique, on dirait un sketch des Inconnus

Dommage parce que mine de rien j'y croyais ... Mais mélanger Lynch (pour son opacité) et le conte pour enfants (pour sa naïveté), outch.

[osorojo]

C'est le titre québécois la fille dans l'eau ?

[Mark Chopper]

Nan, le titre québecois c'est Le scénario au fond des chiottes.

[osorojo]

Wow, tas l'air d'être en forme Mark !

[Mark Chopper]

L'erreur de Dun' est encore plus géniale ici

[Dunandan]

Bah de toute évidence c'est un film qui prend l'eau

PS : j'en ai profité pour rajouter un petit supplément dans le dernier § que j'ai ruminé cet après-midi sur l'esthétique et la cohérence thématique.

[Dunandan]

Adrift in Tokyo, Satoshi Miki (2007)

Adrift in Tokyo part d'un simple prétexte pour devenir finalement une ballade élégiaque à travers Tokyo. Un film sur le temps qui passe avec des scènes qui s'étirent à loisir, et des souvenirs qui surgissent au coin des rues visitées. A la fois amusants et tristes, ces derniers sont peints d'une douce note de nostalgie, et dotés d'un zeste d'amertume quand le bilan est fait. C'est aussi l'occasion de faire de drôles de rencontres éphémères, en commençant par notre duo atypique et dépareillé qui croise au hasard des personnes déguisées en super-héros, un guitariste itinérant (épique celui-là avec son ampli sur le dos), un vendeur de montres amateur de kung-fu, et autres individus pittoresques et décalés.

A travers ce road-movie urbain est revisité un thème cher aux japonais, à savoir la cellule familiale, à mi-chemin entre Lost in Translation pour la beauté du cadre (avec une mise en scène plus terre à terre, mais non moins brillante dans la façon de saisir les petits instants de la vie quotidienne ou l'atmosphère bucolique à la tombée de la nuit), et L'été de Kikujiro, pour ses personnages marginaux et son chemin improvisé (bien que la destination soit connue). Ce jeune étudiant ruiné et son usurier que ce dernier "prend en otage" en échange d'une somme d'argent, qui a priori n'ont rien en commun, vont se redécouvrir à travers un lien filial de substitution réellement touchant, surtout lorsqu'on sait que ce voyage ne va pas durer. Une famille recomposée qui prend encore plus de valeur lorsque le présent et le passé ne font plus qu'un à partir de flash-backs qui s'accordent petit à petit de façon subtile et presque inattendue, et en faisant une pause plus durable dans un hameau d'accueil, certes basé sur le mensonge, mais non moins sincère et authentique dans les relations.

Dommage que la seconde intrigue parallèle soit moins convaincante, qui est peut-être là pour nous rappeler régulièrement l'échéance de l'aventure, mais aussi pour nous enseigner que nous sommes peu de choses dans une telle société, si bien qu'on ne peut se braquer totalement contre le passé et les connaissances, qui contiennent toujours un peu de joie et de nous-mêmes. Comme c'est joliment dit peu avant la fin, on ne s'aperçoit pas du bonheur qui arrive, au contraire du malheur qui arrive subitement. C'est avec ce sentiment doux-amer que j'ai quitté ce beau petit film qui ne paie pas de mine au début, mais qui a une réelle âme en nous ouvrant progressivement aux relations à demi-cachées entre cette mégalopole et ses habitants.

Un joli road-movie urbain qui, en retournant aux sources où le chemin importe plus que la destination, apporte une véritable humanité aux lieux et personnes rencontrés.

[Mark Chopper]

Pour le modo qui référencera : le titre du film est Adrift in Tokyo.

Sinon, content de voir que ce road movie tranquillou t'a plu. J'aime particulièrement le vendeur de montres qui fait du kung fu, surtout que je me suis posé la même question que les héros lorsqu'ils passent devant son magasin

Et tu peux le noter dans les avis chiffrés, il est dans la liste des DTV notables

[Scalp]

Tin vous êtes chiant avec les titres, entre ceux qui font des critique de téléfilm canadien, ceux qui écrivent le titre nawak, ceux qui se trompent de titre, ceux qui vérifient même pas si le titre est dans la base, et vu que je me tape 80% du ref ça commence à doucement me péter les couilles, donc j'annonce à partir de maintenant quand c'est fait n'importe comment je référence plus.

[Dunandan]

Oups excuse j'aurais du vérifier 2 fois, je croyais pourtant être sûr de mon coup ...

@ Mark : ce film m'a donné encore plus envie de visiter le Japon

(puis le coup du cadeau d'anni )

[Dunandan]

House of 1000 corpses, Rob Zombie (2003)

De même que Devil's rejects, voilà un film que je revois carrément à la hausse, pour les mêmes raisons qui me l'avaient fait détesté, à savoir un style outrancier et anarchique qui se permet presque tout. Car si Rob Zombie reprend la trame classique du survival/horreur avec une énième virée au cauchemar de jeunes citadins qui veulent avoir la peur de leur vie en allant sur les lieux paumés d'une légende locale, cette oeuvre n'a rien de singulier avec une forme qui se fout des conventions esthétiques, qui nous propose ainsi une expérience sensorielle absolument démente en guise d'hommage aux freaks, et surtout au cinéma d'horreur des années 60-70 avec des références évidentes à Roger Corman, et à Massacre à la Trançonneuse 2.

Même si on est prévenu puisque ça se passe à Halloween, on se méfie de ce putain de clown qui fait accueil à nos amis, avec une gueule et des manières à faire peur, en guise d'avertissement que tout ça peut dégénérer très vite. Une impression que viennent accentuer les nombreux filtres infra-rouges qui nous transportent dans une autre dimension, le rock psychédélique de Rob Zombie qui fait monter la tension et pas seulement en crescendo mais suivant un tempo qui incarne la déviance même, les vieux films d'horreur passant en boucle à la télé comme si le fantastique prenait tout l'espace, ou encore les fameux morceaux filmés en 16mm qui terminent par nous plonger dans cet univers décrépi où la morale et la censure ont cessé d'être. Le dernier acte est phénoménal où on nous transporte littéralement au coeur de l'horreur comme savaient le faire des mecs comme Carpenter ou Hopper, tandis que la première partie se vivait plus de l'extérieur comme une grasse comédie.

Bref, pour apprécier ce film d'horreur grand-guignolesque, cette vision personnalisée de l'enfer, il ne faut pas trop se préoccuper de la narration et se laisser guider par les nombreuses expérimentations de Rob Zombie qui s'amuse à nous placer comme sur les rails d'un musée des horreurs en créant des ruptures de ton qui arrachent, aussi bien graphiques que musicales, qui vont plus que vous réjouir si vous êtes fans du genre, animées aussi par une famille peuplée de personnages sérieusement dérangés du bulbe, amateurs de bonne chair au sens propre comme figuré. Rob Zombie, prince du macabre, nous offre donc un délicieux spectacle horrifique qui impressionne par les différents contrastes esthétiques qu'il apporte, le tout parsemé de petites touches d'humour noir bien lugubres.

Une virée du cauchemar comme seul Rob Zombie sait les filmer. Un hommage dément au film d'horreur '60-70 qui est avant tout une expérience sensorielle marquante qui rassemble un casting d'enfer.

[Dunandan]

Phénomènes, M. Night Shyamalan (2008)

Après La jeune fille dans l'eau qui se noyait dans sa piscine, Shyamalan continue à plonger artistiquement dans cette fable écologiste fumiste qui a le toupet de dévoiler tous ses mystères 15 minutes après le début, montre en main. Si on reconnait l'influence de Spielberg plus que jamais (on pense surtout ici à La guerre des mondes) avec la famille qui paie les conséquences de ce drame à tendance planétaire (mais qui se limite à la région de NY, genre je fais mon "placement 11/09"), on repassera en termes de subtilité : oui les gens sont très méchants (des sales gosses s'en prennent d'ailleurs une belle) quand ils sont en "mode survie", et oui c'est l'occasion rêvée pour les gentils de rafistoler leur couple qui ne va pas très bien. Pfui, j'avais oublié que c'était aussi navrant et manichéen, à tel point que ça en devient drôle.

Car on atteint des sommets de mièvrerie, avec une menace jamais menaçante qui prête de toutes façons à sourire, parce que bon des arbres qui veulent se débarrasser des humains, faut avouer que c'est une idée qui peut rapidement devenir ridicule si le traitement n'est pas solide (et on atteint un sommet du genre avec Wahlberg qui parle aux plantes pour les calmer). Pire que tout, si Shyamalan maniait le hors-champ avec un certain talent, il se complait ici à des scènes gores qui, bien qu'amusantes à regarder, ne sont qu'un faible cache-misère d'une intrigue qui pédale dans la semoule. Bon heureusement qu'il y a des acteurs plutôt sympa (et les beaux yeux bleus de Zooey Deschanel permettent de passer beaucoup de choses) mais qui semblent se demander ce qu'ils foutent là. Moi je dis RIP Shyamalan, car vu comme il est parti loin, je ne vois pas comment il va revenir.

[Mark Chopper]

Tu vas mettre 0 au prochain à ce train-là

Sinon, on l'oublie souvent mais il y a eu deux films avant Sixième sens. Le second se trouve en Albanie et je n'ai jamais eu le courage de le regarder : on aurait dit un téléfilm programmé sur M6 pour les fêtes de Noël.