Fast and Furious: Tokyo Drift, Justin Lin (2006)
Le changement de cadre apporte parfois beaucoup au film, et le Japon pour moi, c'est un secret pour personne, c'est une grosse plus-value. C'est un peu le mélange improbable entre Lost in Translation et Fast and Furious, avec une bonne dose d'exotisme et d'ambiance, de traditions nippones, et de décalages culturels qui font plaisir. Et pourtant je n'attendais absolument rien de cette suite qui change carrément tous les personnages. Alors je ne dis pas que ça va fonctionner pour tout le monde, car l'état d'esprit est plus "jeune", avec ces teens (m'enfin on dirait qu'ils ont tous 25 ans) qui sont à présent les personnages principaux. Mais j'ai bien aimé l'idée de choisir un bûcheron en guise d'américain pas capable de faire arriver sa bagnole en un seul morceau, et d'autre part ses adversaires japonais ont bien la classe, tout droits sortis d'un manga. Son nouveau pote japonais je l'ai trouvé bien cool, et il s'en fout qu'on bousille sa bagnole, car la course pour lui c'est un état d'esprit, une façon de se réaliser (mais aussi de flirter), fuck yeah ! J'ai plus de réserve pour son autre pote black "wesh wesh" mais il passe bien mieux que celui de FF2.
La réalisation n'est pas en reste, l'une des mieux gaulées et photographiées jusqu'à présent, avec des courses à mi-chemin entre le stock-car et la finesse de conduite du "drift" (dérapage contrôlé), et des angles de caméra parfois gratuits qui font joujou avec le spectateur mais ça reste dans le ton branché du film. Alors c'est clair que ça prête à la rigolade la place que prennent les courses de bagnole et cette technique de conduite, le nec le plus ultra et branché de la ville, qui devient aussi à la fois une institution familiale (quand on se sent outsider, que ce soit d'origine étrangère ou un rejeton de mauvaise famille) et une pratique où tous les soucis partent pour enfin être soi-même lorsqu'on glisse sur le bitume (il faut oser pour faire de la poésie avec un sport aussi masculin) comme dans Mario Kart. Encore une fois, on sent à fond l'inspiration de Point Break, remplaçant les planches par les bagnoles ultra modernes et stylisées, et les vagues géantes par les virages en épingle.
Au niveau de l'histoire, c'est du basique de chez basique. Un américain est renvoyé de chez lui car il fait un tas de conneries notamment en faisant des courses automobiles (comme c'est original), pour habiter au Japon avec son paternel, une chance qu'il réalise (ou qu'il gâche vu qu'il ne se tient pas tranquille) surtout quand il rencontre la métisse de service, une véritable bombe sexuelle, et qu'il rencontre le monde du "tuning". Cependant, je trouve les relations assez bien écrites et "fun" pour le genre même si on frise le ridicule, mais on retrouve l'essence de la franchise avec une reprise de tous ses thèmes (amitié, confiance, famille, identité, valeurs personnelles éprouvées au volant), avec un cadre tendance, branché, et peuplé de "bombes" japonaises qui attendent "juste" que les conducteurs mettent la main sur le manche pour savoir ce dont ils sont capables (puis j'adore la façon dont elles lancent les courses ...).
Bref, c'est mon préféré de la franchise pour le moment, avec en bonus un petit "caméo" qui fait plaisir, et permet de faire le lien avec les autres épisodes. Je ne pensais pas dire ça, mais j'attends la suite avec une certaine impatience. Un plaisir coupable, assurément !