[oso] Mes critiques en 2013

[Alegas]

HALLOWEEN

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John Carpenter (1978) | 8.5/10
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Découverte tardive pour ma part de cette influence majeure de tous les slashers modernes qui pullulent sur nos disques durs. Et si les rejetons du film de Big John ont du mal à trouver le chemin de la réussite, l'oeuvre du maître de l'horreur est, elle, terriblement efficace. Et si l'on peut lui reprocher quelques petites libertés dans le traitement de ses mises à mort, auxquelles il manque peut être une pointe de réalisme, ou une once de violence, impossible de prendre à défaut le bonhomme dès qu'il s'agit de mise en scène pure. Sa caméra est d'une mobilité virtuose et sait oeuvrer pour faire naître le suspens en l'espace de deux ou trois plans. C'est remarquable et diaboliquement malin. Avec peu d'artifices, Carpenter construit une tension on ne peut plus palpable qui ne nous quitte pas, alors qu'on sait à peu près tous comment ça va finir, et ce, dès le début du film.

Mais l'homme se moque de faire l'unanimité. Pour lui halloween était certainement bien plus un exercice de style brillamment orchestré qu'un vrai film destiné à faire peur. Halloween ne fait pas peur, mais il se déguste. On prend plaisir à se laisser gagner par un stress qui ne prévient pas mais s'impose par l'alliance d'images fortes et d'une musique lancinante qui prend son temps pour faire monter la tension, accompagnant délicatement les agissements de l'esprit dérangé qui s'amuse dans le cadre.

Inutile de préciser que chaque cadrage est réfléchi comme chaque ambiance est finement composée. Carpenter est doué visuellement parlant et se joue de la lumière avec envie et réussite. Halloween est un beau film en plus d'être une démonstration de savoir faire, un moment filmique qui prouve une nouvelle fois tout le talent du cinéaste.

[angel.heart]

Ce forum se capenterise. C'est une bonne chose...

[Jack Spret]

Pour la rétro Big John qui se profile au BOMcast, j'ai bien envie de tous me les refaire d'affilée

[angel.heart]

Va y avoir une rétro Big John au BoMcast?!

[Jack Spret]

J'espère ne pas avoir délivré un secret défense mais si je ne m'abuse, c'est à l'occasion de la sortie en Blu Ray de ITMOM

[Logan]

Yep

Dans trois émissions début décembre

[Mark Chopper]

J'envie tous ces gens qui découvrent ses grands films...

A votre tour, maintenant, de réaliser que vous ne verrez plus jamais mieux dans le genre

[Creeps]

Mince...

[Scalp]

J'envie tous ces gens qui découvrent ses grands films...

A votre tour, maintenant, de réaliser que vous ne verrez plus jamais mieux dans le genre

Bein si on voit des trucs mieux maintenant grâce à la 3D.

[osorojo]

THE LINEUP

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Don Siegel (1958) | 7/10
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Don Siegel brosse avec The lineup le portrait de deux gangsters très différents, que l'on va suivre tout au long d'un contrat qui consiste à dépouiller des touristes de la drogue qu'ils se sont procurés bien malgré eux lors de leurs voyages respectifs. L'intérêt de The lineup réside dans l'opposition totale qui existe entre les deux tueurs en présence, alors qu'ils sont pourtant terriblement complémentaires. L'un est pragmatique en diable, mais couard et incapable de tuer, l'autre est tout son contraire, homme au sang chaud, il se fraie une solution lorsque la situation se tend, à coup de crosse. Eli Wallach et Robert Keith sont tous deux très bons, précis dans leurs rôles respectifs, dans le bon timing pour nous faire croire à leurs personnages.

The lineup est convainquant dans sa façon d'esquisser une petite facette d'un banditisme assez original. Porté par une réalisation souvent inspirée, il transpire du savoir faire de Don Siegel à construire une histoire simple mais intéressante. On regrettera juste qu'il n'aille pas plus loin que son postulat de départ et qu'il se repose surtout un peu trop sur le binôme qu'il met en scène. J'aurais pour ma part en effet apprécié que le cinéaste soit un peu plus généreux dans son écriture, qu'il nous propose par exemple un point de vue policier un poil plus développé, ou bien tout simplement une vue d'ensemble plus complète. Parce qu'en l'état, même si certaines séquences sont très sympa, on reste quand même sur sa faim, pour cause, le duo Wallach / Keith, aussi réussi soit-il, ne parvient pas à porter de façon solide le film jusqu'à son final.

C'est un sentiment un peu amer qui se fait donc très présent en fin de bobine. Comme si on avait assisté à un film incomplet, très réussi dans son ensemble, mais un peu bancal, qui souffre en tout cas d'une fondation un peu trop fébrile pour convaincre complètement.

[Scalp]

Tu l'as vu comment ?

[osorojo]

J'ai chopé un tickson avec st français

[Scalp]

mp alors

[osorojo]

EVIL DEAD - 2013

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Fede Alvarez (2013) | 5.5/10
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Relativement surpris par cet Evil Dead 2013 qui est bien loin de toutes les réserves que j'ai eues lorsque j'ai entendu parler du projet pour la première fois. Non pas qu'il soit surprenant, qu'il m'ait pris de court avec ses bonnes idées, il en manque en effet cruellement, mais il livre bien plus que la marchandise attendue dans ce genre de bobines typées horreur macabre. De ce côté là, Fede Alvarez met la came sur la table et bien plus. Il fait en effet du bon boulot au niveau réalisation et délivre une petite partie de saucissonnage assez malsain qui tient la route, et qui fait même flipper par moment. Les démons sont quand même bien gaulés d'un point de vue FX, ils sont glauques au possible et filent la chair de poule (oue bon j'exagère, mais franchement, dans le genre, j'ai pas souvent vu mieux, graphiquement parlant).

Malheureusement, si le talent formel d'Alvarez parvient à faire de sa version 2013 un ersatz sympathique de l'uppercut rageur qu'était le film de Raimi, il ne parvient jamais à lui insuffler ce supplément d'âme qui fait les films dont on se souvient. La faute en grande partie à ce casting fadasse de comédiens sur le départ, jamais investis, dépourvus de tout charisme, qui peine à transporter la flamme que tente de faire prendre Alvarez en début de bobine. Du coup, difficile d'aller jusqu'au bout avec la même envie qu'au début des hostilités, d'autant plus que l'espagnol peine à terminer son histoire. Au bout d'un moment, c'est d'une façon même désincarnée qu'il continue de zigouiller les poupées de cire qu'il fait évoluer à l'écran.

Dommage, la matière était présente, le savoir faire également. Il manque donc l'essentiel, ce petit plus qui habitait le film de Raimi et qui est totalement absent de ce remake. Un acteur charismatique d'abord, et un petit peu de recul vis à vis du propos abordé, qui parfois est traité avec trop de gravité, auraient pu changer la donne. Toujours est-il que cette tentative reste honnête et loin du désastre auquel on pouvait s'attendre.

[osorojo]

MONTE WALSH

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William A. Fraker (1970) | 7/10
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Dans Monte Walsh, c'est davantage la fin d'une époque qui intéresse William A. Fraker plutôt que les enjeux habituellement traités dans tout bon western qui se respecte. Et c'est d'ailleurs assez avare en gunfight que se pose l'homme avec son film. Privilégiant des séquences lancinantes, pas forcément très passionnantes, mais empruntes d'une authenticité à saluer, il nous permet de facilement nous identifier à toutes les sales trognes un peu perdues qui se partagent cette fin de far ouest. Au menu des réjouissances, des gueules charismatiques du genre, très représentatives de leur époque, à savoir Lee marvin et Jack Palance. C'est d'ailleurs ce qui fait qu'on croit à cette atmosphère très mélancolique que met en place Frakner. Les deux hommes ont déjà une belle carrière derrière eux et s'en servent pour incarner leurs personnages, des hommes qui ont marqué leur époque.

Si l'intention du réalisateur est honorable, qu'il possède un bon sens de la mise en scène et que les acteurs qu'il dirige sont dans le timing, on reste tout de même un peu sur sa faim lorsque la bobine tire sa révérence. J'ai en effet un peu de mal avec le final, un peu trop précipité et facile, alors que le reste du film était un peu plus subtile, notamment toute cette trame qui met en évidence les relations homme/femme d'une époque qui nous semble aujourd'hui bien lointaine. C'est un sentiment en demie teinte que j'ai vis à vis de ce western quelque peu atypique.

Mais ne crachons pas dans la soupe, ne serait-ce que pour la superbe partition de Lee Marvin, cette fresque touchante sur la fin des cowboys badass vaut le coup d'oeil.