Octopussy de John Glen
(1983)
Après un For your eyes only qui remontait de façon bien visible la qualité des Bond période Moore, voilà que la deuxième participation de John Glen la fait retomber de nouveau. Pas de panique ceci dit : on est loin de la connerie abyssale des quelques Moore précédents, et parfois on a même l'impression que l'on va voir un film correct. Le point fort de cet épisode, c'est bien entendu son récit qui a le mérite d'être dans la lignée du précédent, à savoir une trame qui ne cherche pas à opposer Bond face à un homme qui veut détruire le monde via des moyens abracadabrantesques. Ici donc, après une séquence pré-générique inutile, on retrouve un contexte de Guerre Froide dès les premières images à Berlin Est, et une menace à base de vol de bijoux où on ne sait pas trop où ça va nous mener même si, comme souvent, on sait déjà à l'avance quel sera le rôle de chaque personnage. Quelques surprises au niveau de l'écriture, puisque l'on a un climax où Bond est dépourvu d'arme et de moyen de prouver son identité. Cela donne un côté chasse à l'homme pas déplaisant du tout, même si on aurait aimé le voir un peu plus exploité (idem pour celle de la chasse dans la jungle). Même niveau mise en scène ça tient plutôt bien la route, à l'image du précédent film c'est carré, efficace (la séquence du train notamment) avec même quelques bonnes idées. A quelques exceptions près, Octopussy marche aussi bien dans les séquences d'action que dans les parties plus posées.
En revanche, et encore une fois avec Roger Moore, l'humour est vraiment le rajout de trop. Entre la totalité des stéréotypes sur l'Inde, les costumes de Bond (gorille, crocodile et même clown) et surtout ce cri de Tarzan en pleine séquence de course-poursuite, on atteint un beau quota d'idée à la con, ce qui est d'autant plus dommage que le film avait vraiment le même potentiel que son prédécesseur qui arrivait mieux à se passer de cet aspect. Une nouvelle fois, Moore prouve à quel point il est trop vieux pour le rôle, on a même une courte séquence avec Moneypenny qui s'en moque un peu. Pour le coup, impossible de comprendre comment Moore a pu être gardé aussi longtemps, surtout que ça se ressent énormément sur les séquences d'action où il n'est pas doublé. Pour le reste, les James Bond Girl sont largement oubliables (je n'ai jamais compris la réputation du perso de Maud Adams qui a pourtant très peu de présence à l'écran) et c'est globalement pareil pour la chanson. Clairement pas le pire Moore, on relativise bien après avoir traversé des trucs comme Moonraker, mais on n'est pas devant un bon film pour autant, malgré le potentiel.
NOTE : 4/10