[Velvet] Mes critiques en 2013

Modérateur: Dunandan

Femme mariée (Une) - 8,5/10

Messagepar Velvet » Mer 30 Oct 2013, 18:02

Une femme mariée de Jean Luc Godard (1964)- 8,5/10
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Sous ses allures de film mineur de Jean Luc Godard, Une femme mariée est au final un long métrage d'un charme subtil qui caresse les questionnements existentiels d'une femme dont le cœur bat pour deux hommes.L'un est acteur, l'autre est pilote. Charlotte, jouée par la divine Macha Méril, est une femme au contour un peu flou qui se cherche une place au soleil ne sachant pas quel homme elle doit choisir, ce qui devient un véritable jeu de cache cache sentimental. La réalisation de Godard est à l'image de son personnage, un mélange douceâtre de pudeur et de frivolité intérieure qui magnifie la beauté de son actrice. Avec de courtes séquences avoisinant les clichés photographiques, Godard filme avec respect les courbes voluptueuses -les jambes, le visage, le dos, le ventre- de son actrice. La société des années 1960 est fluctuante et connait des aménagements telles la venue de la société de consommation où l'apparence prend de plus en plus d'ampleur par la biais de la mode et du monde de la publicité. Cette expression vis à vis de la femme "Sois belle et tais toi" prend tout son contre sens dans un film qui est un vrai hommage aux femmes.

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Charlotte doute, son vague à l’âme nous est retranscrit par une voix off qui nous chuchote à l'oreille. Entourée d'hommes dont les conversations intellectuelles la laissent de marbre, elle voit le monde évoluer et Une femme mariée s'apparente à une vraie critique sur la place des femmes dans notre société et dans les foyers amoureux. Godard, entre délicatesse et raffinement, filme les formes délicates de son actrice dont la stylisation pourrait s'apparenter à de la pop-art. Avec son sens du dialogue saupoudré d'une pointe d'ironie, il observe avec finesse la société par le prisme de cette femme et de ses questions par à rapport à la contraception, de sa position maritale quand au désir qu'elle doit engendrer pour les hommes, des incompréhensions entre hommes et femmes sur la réflexion du couple et de sa "hiérarchie". Derrière le sourire radieux de son actrice et la fausse légèreté de son film, Godard, non sans amertume, allie parfaitement esthétisme sensuel et écriture réaliste mettant sur images, les maux personnels et collectifs liés à cette époque.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar pabelbaba » Mer 30 Oct 2013, 18:15

Ca me plaît bien, on sent le Godard pas trop lourdingue. Tu le rapproches de certains autres de ses films?

En revanche, ça doit venir de ton style, mais quand je lis ta critique j'ai la voix de Frédéric Mitterand dans la tête. :mrgreen:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Velvet » Mer 30 Oct 2013, 18:26

Bah de ce que j'ai vu de Godard, il reste assez éloigné de Pierrot le fou, Le Mépris ou A bout de souffle. Plus simple. Mais là je compte me faire un cycle Godard.

Par contre pour la voix de Mitterand, je dois le prendre comment? :eheh: :eheh:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar pabelbaba » Mer 30 Oct 2013, 18:42

Le film se regarde un peu moins le nombril que ces trois-là?

Sinon pour la voix, c'est moi, faut pas le prendre mal. :D
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Velvet » Mer 30 Oct 2013, 18:54

Je ne le prends pas mal, au contraire, ça me fait rire. :lol: :wink:

Oui je trouve qu'il se regarde moins parler ou moins filmer. Après il y a toujours des conversations, teintées de politique ou de culture, qui sentent l'auto satisfaction mais je n'ai pas trouvé ça gênant.
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No Country for Old Men - 10/10

Messagepar Velvet » Jeu 31 Oct 2013, 14:16

No country for old men de Joel et Ethan Coen (2008) - 10/10
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Dans un coin désertique, Llewelyn Moss, vulgaire soudeur à la retraite, trouve deux millions de dollars sur une scène de crime qui ressemble à tout point de vue à un règlement de compte. Sa soif d'argent et l'ironie du sort, veuillent qu'un peu plus tard dans la nuit, il revienne sur les lieux de crime. Au lieu d'effacer toute trace de sa venue, il va au contraire mener un sérial killer psychiatrique à sa trousse. Film hypnotique aux déambulations désertiques presque contemplatives, No country for old men n'en reste pas moins un long métrage terriblement incarné. Joué par le prodigieux Javier Bardem, ce tueur dénommé Anton Chigurh, froid, sans émotion, presque déshumanisé tue tout ce qu'il croise sur son passage avec une sauvagerie presque désinvolte. Llewelyn Moss, lui, est obnubilé par son magot et est trop fier ou trop idiot pour se soucier du danger qui l'attend malgré les attentions de sa femme. S'en suit alors une cavalcade contre la mort et une poursuite à tombeaux ouverts entre les deux hommes. Tant qu'Anton Chigurh n'aura pas son argent, il n'arrêtera pas sa marche en avant et sa folie ira alors crescendo.

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No country for old men est une grille excellemment bien écrite d'hommes et de femmes à l'innocence déchue et aux rapports plus ou moins différents à l'argent. Les frères Coen nous serve sur un plateau un récit d'une grande qualité qui mélange avec aisance, scènes de pures tensions au suspense implacable et moments intimistes à l'ironie presque macabre. No country for old men est d'une telle qualité qu'un rien devient tendu et sec comme un coup de trique vous prenant aux tripes à l'image de cette saynète entre Anton Chigurh et un simple caissier d'une station essence où la vie de ce dernier ne tient qu'à un fil. Shérif du comté où se déroule l'histoire, Bell, est un vieux policier dépassé par les événements et regardant ce chaos sur le bas coté pour ne pas s'en approcher. Il est sans doute un peu trop vieux pour ces "conneries" et voit un pays sur la corde raide et désarmé pour faire face à cette folie meurtrière de cette jeunesse presque inconsciente.

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Outre le fait que cette histoire soit prenante et tétanisante du début à la fin, c'est avant tout le travail visuel des frères Coen et de Deakins qui émerveille à chaque instant devant nos yeux ébahis. Photographie somptueuse, plans désertiques éblouissants, rythme effréné, la mise en scène des réalisateurs américains n'a jamais été aussi maîtrisée ne laissant jamais de place aux hasards. La violence, l'argent, des valeurs qui prédominent et hiérarchisent notre civilisation moderne et qui corrompent les hommes jusqu'à les ramener à leur états primitifs sans états d’âme feront de No country for old men un film noir sans concession avec ses faux airs de western. Etant une adaptation du livre éponyme de Cormac McCarthy, les frères Coen nous offre là non pas qu'une simple course poursuite contre le temps mais est un véritable recueil à la fois ironique et mélancolique sur la place de l'argent dans une société laissant de coté ses principes pour assouvir ses ambitions.
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In the mood for love - 8,5/10

Messagepar Velvet » Ven 01 Nov 2013, 15:51

In the mood for love de Wong Kar Wai (2000)- 8,5/10
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In the mood for love n'est pas une fresque romanesque grandiloquente sur l'amour mais est le simple récit poétique de deux êtres perdus qui regardent, troublés, la déliquescence de leur couple. Chow Mo-wan, homme marié et Su Li-zhen, femme mariée, habitent tout deux dans le même immeuble. Malheureusement pour eux, ils vont vite se rendre compte que leurs conjoints respectifs ont une relation extra conjugale. Wong Kar Wai filme les petits gestes du quotidien, la routine solitaire, la monotonie des sentiments, l'impuissance intérieure face aux désairements affectifs amenée par la solitude du sentiment amoureux. De façon ultra léchée, Wong Kar Wai stylise son film à outrance avec ce sens du cadre somptueux, cette utilisation de nombreux effets de ralentis pour embellir un film qui ne manque pas de beauté. Le réalisateur nous transporte avec cette musique lancinante et mélancolique dont la répétitivité capte le mal être qui ronge nos deux protagonistes, comme si la mélodie reprenait les rimes d'un poème. Cet univers, à Hong Kong, bourgeois fait de bonne manière, avec ses personnages propres sur eux, leurs coiffures parfaites, leurs robes et costumes cousus au millimètre près, font de In the mood for love un écrin visuel magnifique et à la finesse rare même si en voulant trop esthétiser certaines séquences, le film se perd dans un maniérisme un petit trop surfait pour émouvoir.

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A défauts de prendre l'amour à bras le corps, In the Mood for love recueille les prémisses des premiers désirs, de ses balbutiements qui happent notre cœur. Entre culpabilité et envie de se sentir aimer dans le regard de l'autre, Chow Mo-wan et Su Li-zhen vont se rapprocher mais jusqu'à quel niveau d'intimité? Ont ils droit eux aussi au bonheur partagé de l'amour? Mais s'aimer mutuellement, reviendrait à tromper leurs conjoints. Avec talent, Wong Kar Wai fait dire à ses personnages des choses ce qu'ils ne se diraient peut être pas forcément. Mais ce ne sont que des répétitions, se disent ils en se voilant la face. Notre esprit nous tourmente et nous empêche de se libérer d'un poids inéluctable. L'amour, ce sont des compromis, ça se construit à deux. Wong Kar Wai, par magie et avec subtilité, arrive à nous faire ressentir le poids d’être en couple et de devoir restreindre sa personnalité, quitte à s'aliéner et à se perdre. Les joies, les douleurs d'un mariage se vivent à deux mais nos deux protagonistes portent toute l’errance de leur couple, seuls, sur leurs épaules. Wong Kar Wai examine la naissance du désir avec une pudeur magnifique, faisant de In the mood for love un film touchant et d'une classe pas toujours coutumière au cinéma.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Alegas » Ven 01 Nov 2013, 16:02

Faudrait un jour que je pose mon 9 sur celui là. :love:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar nicofromtheblock » Ven 01 Nov 2013, 20:02

Pareil. Depuis le temps que je veux me faire une rétrospective Wong Kar-Wai !
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Jimmy Two Times » Ven 01 Nov 2013, 22:25

Bien la critique du Coen! :super:
I'm the motherfucker who found this place!
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Virgin Suicides - 9/10

Messagepar Velvet » Sam 02 Nov 2013, 15:11

Virgin Suicides de Sofia Coppola (1999) - 9/10
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Pour un premier film, Sofia Coppola fait preuve d'une retenue et d'une maîtrise des émotions assez rares. Une famille, composée de parents et de cinq sœurs, voit l'une d'elle se suicider. Cecilia paraissait ailleurs, complètement désarçonnée dans un monde qu'elle ne comprenait sans doute pas. Les quatre autres, vont faire de même. Derrière le visage doux des soeurs Lisbon, Sofia Coppola dépeint avec aisance la morbidité de l'adolescence et sa fascination pour l'interdit. Avec la beauté de ces jeunes blondes, un univers pop avec ses couleurs acidulées - les chambres roses bonbons des sœurs - Virgin Suicides est le portrait triste de ces beaux petits quartiers américains, où tout est réglé comme dans une horlogerie, où tout est beau et sent la naphtaline. En y regardant de plus près, les commères s'amusent à entretenir des potins, les regards se font plus sombres, hagards, se cachant derrière un puritanisme ambiant pas des plus bienveillants. Le classicisme de sa mise en scène avec ses plans presque photographiques et son somptueux travail sur le cadrage contre balance avec le fait que Sofia Coppola casse les codes du "teen movie", se délaissant de tous les passages obligatoires demandés par le genre même si bien évidemment on a la droit à des séquences comme celle du bal ou de la première fois.

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Par le prisme de cette famille, Sofia Coppola pointe le doigt sur la perte d'innocence de l'adolescence. La tristesse, la souffrance intérieure n'a pas d'age et le faussé entre les adultes moralisants et ces jeunes gens se fait de plus en plus ressentir où l'un et l'autre ont du mal à cohabiter. La caméra de Sofia Coppola ne juge pas, ne donne pas son avis mais ne fait que constater le manque de considération des fêlures adolescentes. Accablées par des parents omniprésents et trop pieux pour entretenir un quelconque dialogue, cette prison presque psychologique va déteindre sur ces adolescentes en quête de simples libertés, de vie jusqu'à les asphyxier.Ce vague à l’âme n'est jamais surligné par sa réalisatrice, permettant au film d'avoir ses propres secrets et ses mystères inavouables. Cette ambiance cotonneuse, cette bande son pop et mélancolique, les émois à fleur de peau de ces adolescents parfument Virgin Suicides d'une certaine rêverie douceâtre faussement joyeuse. Avec Virgin Suicides, Sofia Coppola peint le sublime portrait de teenagers rentrant en collision dans un monde adulte trop arc bouté sur ses positions pour comprendre les déambulations célestes et utopiques de cette jeunesse en pleine ébullition.
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Road to Nowhere - 7,5/10

Messagepar Velvet » Dim 03 Nov 2013, 19:34

Road to Nowhere de Monte Hellman (2011) - 7,5/10
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Road to Nowhere déstabilise mais souffre d'un petit manque de souffle ne permettant pas à son film de véritablement décoller. Par certaines ficelles utilisées dans la narration, on pensera forcément à David Lynch et à son chef d'oeuvre Mulholland Drive de par sa volonté à mélanger les niveaux de lectures entre rêves et réalité avec comme mise en abîme, l'illusion apportée par le cinéma et le dédoublement de personnalité. Malheureusement, il existe une frontière entre intriguer et fasciner, et le dernier long métrage de Monte Hellman ne réussit qu'à moitié son pari. Un jeune réalisateur et un scénariste décident de monter un film sur un fait divers meurtrier qui concerne un politicien corrompu et sa jeune maîtresse. L'actrice principale trouvée, celle ci deviendra un véritable objet d'obsession. Road to Nowhere nous plongera dans l'arrière du décor de la fabrication difficile du film et deviendra une sorte de film dans le film. Tournée en numérique, Monte Hellman propose une esthétique léchée, avec notamment des plans extérieurs magnifiques.

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Mais derrière cette plastique presque inquiétante, c'est surtout l'actrice principale du film et du film dans le film, Shannyn Sossamon, à la beauté solaire qui fascine Monte Hellman et le réalisateur du film dans le film. Sorte de femme fatale fragile, elle sera le vecteur des différents niveaux de lectures du film tant Monte Hellman joue les troubles fêtes semblant vouloir brouiller les cartes sur les intentions de la jeune femme. Mais à trop vouloir épurer un script labyrinthique où cohabitent de nombreuses fausses pistes, Monte Hellman semble dépassé par son histoire et n'arrive pas à donner une second souffle à Road to Nowhere qui manque cruellement de dramaturgie pour capter son auditoire. Malgré cette timidité et cette intellectualisation du cinéma et de sa forme narrative, Road to nowhere a cette légèreté scénaristique qui répand cette sensation d’apesanteur ayant la faculté de changer de braquet à tout moment, nous donnant cette envie de se perdre derrière les déambulations de ces personnages aux dialogues funambules, et de ces séquences troublantes d'étrangeté cachant une morbidité insidieuse enivrante.
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True grit - 7/10

Messagepar Velvet » Lun 04 Nov 2013, 19:08

True Grit de Joel et Ethan Coen (2011) - 7/10
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Avec No country for old men, Joel et Ethan Coen avaient déjà effleuré les abîmes du Western et cette aventure sanglante ne les avait donc pas rassasiés. Déjà adaptée au cinéma, les frères Coen décident de s'attaquer à l'oeuvre littéraire True Grit qui voit vers la fin du 19ème siècle dans l'Ouest américain, une jeune fille payer un Marshall boderline et imbibé d'alcool pour retrouver le meurtrier de son père. S'aventurer dans un genre cinématographique avec ses propres codes et ses propres langages n'est pas jamais chose facile mais à en voir True Grit, le style si particulier des deux frères ne connait pas de frontières. C'est donc avec le plus grand des plaisirs, qu'on les voit une nouvelle fois faire équipe avec Rogers Deakins qui magnifie, comme souvent, l'image des films dont il s'occupe. Visuellement, ce western mélange scènes de nuits et scènes de jours avec une grâce incommensurable domptant les déambulations de la lumière et occupant l'espace de ses déserts avec talent. Bien évidemment, avec les frères Coen, il n'y a pas tromperie sur la marchandise, on retrouve ces personnages naviguant entre drôlerie loufoque et bizarrerie noire avec ces dialogues ciselés et hauts perchés tels la pointe d'un canif. Cette histoire de vengeance n'est pas dénuée d'une ironie du sort narguant presque la mort, notamment à travers Labeouf ou de ce personnage de Marshall très bien écrit et jamais manichéen, joué par l'excellent Jeff Bridges.
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Le style Coen fait mouche mais trouve ses limites à travers l'académisme de sa forme qui n'arrive pas à transcender le fond. La plus grande qualité de ce True Grit reste donc son principal défaut. A vouloir maîtriser son sujet sur le bout des doigts, les frères Coen en oublient presque de prendre des risques, de déborder le cahier des charges qu'ils se sont presque imposés, ce qui déteint notamment sur le rythme du film un petit peu trop sclérosé, surtout dans sa première partie. Parfois trop bavard et s’installant petit à petit dans un confort pas des plus stimulants, True Grit manque de tension narrative. On ne sent pas ce souffle épique des chevaux galopant avec fracas excepté à la fin du film, on ne sent pas le sable désertique nous brûler le visage, on ne ressent pas non plus cette violence et ce suspense qui nous éclaboussaient tant dans No country for old men. True Grit un western à la beauté crépusculaire incroyable mais qui manquent trop d’âme et de surprise pour nous transporter de façon intemporelle dans les contrées arides de l'Ouest malgré la beauté émotionnelle de ses dernières minutes. Gentil et presque anecdotique,True Grit s'apparente à un film de commande ayant pour simple but de rendre hommage à un genre cinématographique un peu en fin de vie, sans avoir l'ambition d'en renouveler les codes.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Alegas » Lun 04 Nov 2013, 19:09

7 ou 7,5 du coup ? ^^
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Velvet » Lun 04 Nov 2013, 19:11

7 :lol: .
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