Nevada Smith - Henry Hathaway ( 1966 )
Alors celui-la je ne l'avais pas revu depuis une bonne quinzaine d'années, époque où ma tendre enfance se trouvait bercée par le bon gros cinoche de bonhomme que mon père me faisait découvrir. Putain, c'était bon ! Malheureusement le revisionnage le fut un peu moins. C'est con parce-que le film a du potentiel mais finalement pas assez d'ambition.
Le fait que son personnage principal doive affronter bien des périples, pour venger la mort de ses parents, offre de bonnes possibilités, celui-ci devant aller de villes en ville, à la recherche d'ennemis dispersés et n'hésite pas à se faire volontairement incarcérer en zonzon, dans le but de se rapprocher de ses proies. À défaut d'être original, ce genre de récit, au-delà de la quête vengeresque, se prête à merveille à l'exercice du voyage initiateur, de l'analyse introspective où le héros apprend finalement plus sur lui-même que sur le monde dans lequel il évolue. Et là, à mon sens, tout ça n'est pas bien traité, le perso de Steve McQueen n'évoluant que trop peu, et quand c'est le cas, ça manque cruellement de subtilité.
Malgré ça le film se laisse suivre sans ennuyer ( mais peut-être que dans mon cas la nostalgie a bien aidé... ), car, sans être le western le mieux rythmé du monde, l'enchaînement de péripéties arrive à maintenir l'intérêt du spectateur. Dans la forme c'est pareil, rien de bien mémorable à l'horizon, juste un scope qui fait le taf, mais sans forcer. Et en ce qui conserve l'interprétation de McQueen, c'est pas non plus la joie. Loin de la badass attitude dans laquelle celui-ci excelle habituellement, il campe ici un perso un peu trop nunuche à mon goût.
Un western correct mais dispensable, donc...
6,5/10