Osterman week end
Ça n’est pas parce que Robert Ludlum a pondu la trilogie Jason Bourne que tous ses romans peuvent se pâmer d’être des chefs d’œuvres. Et ça ne doit certainement pas être le cas du Week-end Osterman adapté par Peckinpah qui me fera mentir. Car je crois Sam impossible de réaliser un film dont les enjeux sont si peu définis, doté d’un scénario autant tiré par les cheveux (je sais, je suis pas objectif). Comment faire croire au public que la CIA, l’une des agences gouvernementales les plus puissantes des États-Unis, puisse se faire enfler sans jamais lever le petit doigt ? Et qui donne le permis de tuer au personnage de John Hurt. Je devais être complètement à côté de la plaque car dès le début, j’ai été perdu dans des explications complexes. On tombe des nues et ça démarre dans le bureau du directeur de la CIA sans même qu’on comprenne de quoi il s’agit. Et rien ne nous sera véritablement révélé.
Taper sur le communisme pour faire un film d’espionnage paranoïaque et réaliste n’excuse pas tout. Cependant, la violence utilisée à bon escient, chère au réalisateur, permettra d’écoper légèrement le film et de le sauver d’un naufrage, coulé par un suspense mal dosé. Je pense qu’une seconde révision est nécessaire afin de comprendre pourquoi John Hurt agit de la sorte car il lui suffisait de montrer l’enregistrement de la mort de sa femme à Rutger Hauer dès le début afin de passer dans son émission en limitant la casse. On retiendra tout de même que la manipulation des médias appuie le scénario de façon brillante (permettant également une seconde lecture au niveau personnel pour Sam), la mise en abîme du début annonçant un huis-clos à la hauteur de mes espérances. Ce qu’il n’a pas été. Comme quoi, on est pas à l’abri d’une mauvaise surprise, même chez nos réalisateurs fétiches.
6,5/10