Gravity, d'Alfonso Cuarón (2013) L'histoire : La navette Explorer effectue une mission de maintenance sur un télescope spatial, quand soudain la nouvelle parvient aux astronautes qu’une vague de débris se dirige droit sur eux...Peu emballé mais néanmoins intrigué par le nouveau long-métrage du réalisateur des
Fils de l'homme, j'ai fini par céder à la pression populaire et suis allé le voir en 3D. Et il en fallait des avis favorables pour que j'accepte à nouveau de porter ces lunettes en plus de mes lunettes de vue (quel inconfort !) et subir cette technologie qui, à mon sens, provoque l’effet inverse à celui recherché : loin, très loin de favoriser mon immersion, elle me sort continuellement du film, me rappelant, dès que mon regard est attiré par un détail qui gagne en relief (un stylo qui vole, la main de George Clooney qui attrape un boulon…), que tout ce qui se déroule devant moi n’est
rien de plus qu’un artifice. Ce n’est donc pas, contrairement à ce que je lis/entends souvent depuis mercredi dernier, grâce à sa 3D que
Gravity impressionne et procure une sensation d'immersion unique, mais du fait de ses impressionnants plans-séquences. Ceux-ci, hélas, ne sont au service que d'un
survival balisé qui met en scène un personnage écrit à la truelle (le trauma pour donner de l’épaisseur et/ou favoriser l’empathie s’impose comme la pire facilité scénaristique de notre époque)… Toute personne qui rêve depuis toute petite de flotter dans l’espace se sentira sans doute transportée mais, pour ma part, avec mes pieds bien sur terre, je ne me suis jamais senti impliqué et ai suivi le tout avec un désintérêt croissant, voire (malgré sa courte durée) un ennui poli. L'ensemble m’a paru, et ici réside à mon sens le principal défaut du film, froid et sans âme. Qui plus est, il aurait été plus judicieux de ne pas utiliser de musique : le silence de l’espace aurait ainsi davantage amplifié le sentiment d’oppression et de solitude du personnage de Sandra Bullock (ou la chose numérique trop lissée qu'Alfonso Cuarón tente de faire passer pour elle). En résumé : une jolie démonstration technique, rien de plus.
Note : 5,5/10