La Dernière Chasse Richard Brooks - 1956
Sympathique petite découverte que ce western de Brooks qui était jusqu'à présent seulement le réal du sympathique Professionnels, ici il livre un western écolo au message simple et dénonciateur ( merde alors on a donc pas attendu Lone Ranger pour dénoncer certaines choses ). Ici le thème c'est le massacre des bisons par l'homme blanc, c'est sans équivoque, les chasseurs blancs ignorant on exterminer tout les bisons pour ne prendre que la peau et laissait la viande pourrir alors que le peuple indien mourrait de faim dans les réserves, des peaux revendu 2 misérables dollars.
On va donc suivre le parcours de 2 chasseurs, l'un cynique et dénué de bon sentiments, il déteste les indiens mais ça le dérange pas de coucher avec une indienne chaque nuit ( pour le viol c'est pas explicite surtout qu'un dialogue laisse penser le contraire ) et quand il s'agit de tuer bison ou humain pour lui c'est la même chose, il a la même froideur dans le geste ) et l'autre qui a évolué et pour qui tuer provoque un dégout. Faut pas s'attendre à des grands rebondissements, c'est le quotidien des chasseurs et on a 5 perso, aux 2 chasseurs vont venir se greffer un vieux unijambiste, un métisse et une indienne et tout ce beau petit monde va cohabiter lors de cette période de chasse qui verra prendre une tournure dramatique quand Taylor tuera un bison blanc.
Par contre la faiblesse du film c'est le manichéisme des 2 perso, l'un est vraiment sans aucune humanité et l'autre on va trop loin dans son dégout de la mort, y avait ptet moyen d'être un peu plus subtil là dessus car du coup on se demande comment il peut trouver des hommes pour bosser avec lui tant il est un connard de la première à la dernière scène du film, d'ailleurs on ne sait jamais rien de ce personnage, pourquoi il est comme ça, c'était un minimum, genre dans la prisonnière du désert on comprend le racisme de Wayne, ici bein on a un connard sans autre explication que c'est un connard, et même à la fin un connard fou sans que le cheminement vers la folie soit spécialement réussit, mais malgré ça c'est pas trop gênant, c'est juste ce qui empêche le film d'être un grand film. Car à coté de ça les symboliques ne sont pas lourd et le message que Brooks veut faire passer est pas asséner à coup de burin.
La réalisation de Brooks dans l'ensemble se fait invisible, manquant clairement d'ampleur, y a quelques passages marquants et quelques plans qui laissent des traces ( les carcasses dans la vallée ) mais pour un film qui met en avant le massacre des bisons y manque un petit quelque chose, on ne ressent pas vraiment le malaise voulu alors qu'en plus (assez surprenant même si c'était à l'occasion du "massacre" annuel de l'époque pour le surplus de bison) des bisons ont vraiment été tué pour les besoins du film. Brooks opte pour la sobriété et c'est surement le plus intelligent mais ça se fait au détriment de la puissance de certaines scène, ainsi la puanteur des carcasses qui est mise en avant par le perso de Granger je trouve qu'on la ressent jamais.
Par contre le climax final est vraiment génial, loin des autres du genre, c'est pas le duel de 2 hommes mais finalement 1 homme contre la nature et il perdra car il ne l'a jamais respecté et jamais comprise.
Richard Taylor livre ici une prestation loin des ses autres rôles positif comme dans
la Porte du Diable,
Libre comme le Vent ou
le Trésor du Pendu, il joue ici un homme cynique immédiatement antipathique et même carrément odieux, il tue parce qu'il ne sait faire que ça, il est incapable de communiquer avec les autres et ne comprend jamais ce qu'on lui explique ( c'est d'ailleurs un piètre chasseur ), les seules moments où on le voit ressentir quelque chose c'est quand il tue, ça donne d'ailleurs lieu à un truc rarement vu dans un western avec un personnage obliger de refroidir sa winchester tellement il a tiré de cartouches. Et la fin du personnage est fidèle à ce qu'il nous montre tout au long du film [spoiler]il meurt comme un con en prenant une peau de bison pour se protéger du froid alors que pas 5 minutes avant on entend dire que le froid la fait se rétracter et devenir dur comme du bois[/spoiler]. Taylor joue tellement bien qu'on arrive quand même a avoir de la pitié pour ce gars qui ne comprend juste rien à rien.
Stewart Granger est un peu le maillon faible du film, alors son personnage fait que forcément il est en retrait de Taylor et son manque de réaction plusieurs fois est très bien joué mais quand son personnage doit s'affirmer ( la scène en ville où il est bourré ) bein il y arrive pas, c'est pas convaincant et on voit là les limites de jeu de l'acteur, par contre pour un héros j'aime bien comme il est traité, il n'a jamais le courage de s'opposer à Taylor, en plus que du courage c'est surtout une grande lassitude du personnage qu'on sent, il a plus la force de s'opposer à quoi que ce soit.
Lloyd Nolan lui par contre pas de problème c'est le seul personnage qui arrive à exister à coté de celui de Taylor et il s'en sort dans toute les scènes de son intro où il parle de Wild Bill à sa mort parmi les plus belle que j'ai vu dans un western. Debra Paget rejoue son rôle d'indienne et autant je l'aimais bien dans la Flèche Brisée et La Plume Blanche mais ici je sais pas je la trouve vraiment fade.
Malgré des petits défauts ce film reste essentiel et rien que pour le plan final de Taylor il mérite une vision.
7/10