L'Ange et le Mauvais Garçon James Edward Grant - 1947
Agréable surprise que ce western dont j'attendais rien, faut dire que les Wayne hors, Hawks et Ford c'est pas la joie mais là c'est très sympa, une fois de plus très prévisible mais ce mix de Cavale sans Issue et de Witness ( inspiration évidente pour Weir d'ailleurs ) est meilleur que ces 2 films réunit. Le film connu un tel échec qui est tombé dans l'oubli alors que c'est clairement meilleur que tout les western de fin de carrière de Wayne.
C'est donc ultra balisé et on sait exactement ce qu'on va voir au bout de 2 minutes : Wayne est blessé, il est recueilli par une famille de Quaker, mais Wayne c'est un badman à la réputation de tueur établit ( réputation qui servira au personnage tout au long du film ), et ce qui doit arriver arrive, il découvre l'amour et le chemin de la rédemption ( enfin ça va même plus loin car on se retrouve devant une sorte de western pacifiste qui prône le renoncement aux armes à feu, par contre autant la rédemption de Wayne est un peu balourde autant le discours pacifiste ne tombe pas dans la mièvrerie).
Dit comme ça, ça fait pas envie mais c'est très agréable à suivre grâce à un duo d'acteur attachant, des bonnes petites séquences d'action, une excellente scène de suspens ( la scène nocture où le méchant Larredo retrouve Wayne ) et même de bon petit dialogues : "Ah, you know, Quirt, I hate to shoot people. Remember I shot a wattie once up in Montana. I dreamed about it all the next night. And then, of course, there's always witnesses. And then you got to shoot the witnesses. " (d'ailleurs même si on est clairement pas devant une comédie, plusieurs situation sont vraiment drôle et cet humour léger est un réel plus ).
Tourné dans les décors naturels en Arizona et dans une petite ville reconstituée, le film ne pue donc pas le studio et c'est toujours un plus appréciable et heureusement car dans l'ensemble la réalisation est pas spécialement mémorable, alors on sauvera la rencontre nocturne superbement éclairée et pleine de tension, et le climax final original de par son issu (encore que il a un coté paresseux mais on l'a tellement attendu ce final qu'on le savoure ), le reste bein c'est pas du Ford ou du Daves quoi, ça se contente la plupart du temps de poser sa caméra et c'est bourré de faux raccord lors de champs contre champs tout simple et la bagarre homérique de saloon est pas génial ( en plus d'être totalement gratuite ). James Edward Grant étant définitivement plus doué en tant que scénariste ( Alamo et la Dernière Caravane ) que réalisateur.
John Wayne, qui produit aussi un film pour la première fois ( et c'était d'ailleurs la première fois qu'un acteur produisait un film ), ne voulait d'ailleurs pas cumuler les 2 fonctions et cherchant donc un acteur ( Gary Cooper et Randoph Scott furent envisagé ) mais le patron du studio insista pour que Wayne soit le héros et il fait du Wayne mais sans encore tomber dans l'auto parodie dans laquelle il allait tomber plus tard, il est ici souvent très drôle sans que ça nuise à son charisme évident. Harry Carey en marshall qui veut pendre Wayne est excellent et on regrette finalement de pas le voir plus que ça, pour son dernier rôle il livre une belle prestation et son rôle est marquant car il a presque un coté fantastique ( il apparait toujours d'un seul coup dans le cadre et vient toujours parler à Wayne, ça lui donne un coté bonne conscience ou ange gardien finalement raccord avec le titre ). Gail Russell fait ce que l'on attend de ce type de perso féminin et il apporte toute sa sensibilité. Le reste du casting fait le boulot, mention au duo de tueur, des bonnes tête de l'emploi.
Western léger et plaisant, mais bon faut aimer John Wayne, sinon c'est mort.
6.5/10