7/10
The Indian Fighter de André de Toth - 1955
En fait le western pro indien dans les 50's c'est vraiment un genre à part entière ( et dire qu'on nous bassine avec le tout pourri Little Big Man ), bon c'est un peu toujours la même histoire ( souvent une romance inter raciale, souvent des méchants blancs pas malins ) et entre
la Flèche brisé,
Tomawak ou bien
La Porte du Diable on a pas mal de trucs très sympas. Ce de Toth n'a pas à rougir de la comparaison avec les meilleurs films du genre. Bon y a toujours un peu de naïveté, un propos manichéen et une histoire prévisible mais ça fait le charme de ce genre de film finalement et puis le plus important c'est la façon dont s'est raconté et là c'est très bien raconté avec un coté ode à la liberté et au pacifisme mise en avant sans niaiserie, des enjeux clairement identifiés, et un rythme alliant à merveille passage calme et moment d'action.
De Toth confirme qu'il était bien un excellent réal du genre mais bon avec lui c'était quand même un coup sur 2 car pour un
Chevauchée des Bannis (qui reste son meilleur westernà faut se taper un
Massacreur du Kansas ou un
Cavalier de la Mort, ici dans sa filmo western ça vient se placer au dessus de
Femme de Feu.
Même si le film est pro indien ça ne tombe pas dans la facilité avec un Douglas naviguant entre les 2 camps et étant par moment rejeté par les 2 camps ( et hop encore une inspiration de Charlier pour Blueberry ), il a autrefois combattu les indiens notamment et s'est construit une petite réputation grâce à ça ( le titre VO du film bien plus inspiré que le titre français ), il n'est d'ailleurs pas un héros parfait ( voir la scène où il veut se barrer en douce après sa nuit d'amour ).
Douglas joue un cowboy épris de liberté, qui pour rien au monde pourrait vivre dans un pays civilisé (il le dit clairement) et il aime naviguer entre les 2 peuples, étant à l'aise aussi bien d'un coté comme de l'autre et sa vision du monde se révèle alors bien utopique, il croit fermement en la cohabitation entre les 2 peuples et c'est bien le seul à le croire.
Le film raconte les mêmes évènements que le très moyen
La Charge des Tuniques Bleus de Mann, à savoir l'après traité de Laramie avec les soldats désertant les forts pour faire cesser les attaques indiennes, car à cette époque cette partie des EU était encore loin d'être civilisée et la cohabitation entre les indiens et les colons était forcément plus que difficile encore plus quand la fièvre de l'or s'en mêle.
Par rapport à une tripoté de western celui là à un petit truc en plus, une vrai sensualité, rarement on aura eu un western dégageant autant d'érotisme
En fait Toth fait un film qui ne ressemble pas vraiment au reste de sa filmo, on dirait plus du Daves, tant il verse dans le lyrisme et le pacifisme.
Le film malgré sa courte durée (1h25) prend tout de même son temps ( on s'attarde sur les paysages, sur les réflexion de Douglas ne voulant pas voir son "territoire" changé ) mais est aussi très rythmé ( de la bonne petite cascade notamment avec un face à face à cheval et une attaque de fort parmi les plus impressionnante du genre ). Et le mélange entre action et romantisme fonctionne parfaitement, l'histoire d'amour n'est pas envahissante car elle est assez épuré ( en gros Kirk il emballe direct )
Visuellement c'est plutôt pas mal, déjà on a un pur plan séquence nocturne avec une sorte de mouvement de grue à 180 ( faudrait que Villeneuve voit ce film, histoire de voir comment on se sert d'une grue ), le plan nous présente tout les protagonistes lors d'un feu de camps et se termine sur Douglas entrain d'expliquer sa vision de la vie à une femme le demandant en mariage :
Et puis les décors de naturels de l'Oregon font le travail, l'intro a un coté bucolique agréable, non vraiment plastiquement c'est super beau. Pour l'action vu que je comparais à Daves, bein De Toth est un peu plus doué, l'attaque du fort (quasiment sans aucun musique, y en a juste vers la fin de la scène) est un sacré morceaux de bravoure vraiment impressionnant avec des indiens ayant même des sortes de catapulte pour lancer leurs flèches enflammées. L'absence de musique renforce véritablement le danger lors de cette séquence et donne un coté très sec à l'ensemble, sécheresse qu'on retrouve à la fin lors de la mort des "vrais" méchants du film ( j'adore comme c'est traité avec un plan presque au loin ) et lors d'un coup de couteau donné sans aucune pitié par Mathau.
Kirk Douglas bein y fait comme d'hab, souvent on a plus l'impression d'avoir Douglas qu'un personnage mais bon là ça va il est met un peu de coté (mais pas trop) son espièglerie mais bon ça reste Kirk Douglas donc il a toujours des scènes où il est irradie le film de son charisme et où on sent qu'il aime être la vedette mais dans l'ensemble c'est une prestation plutôt sobre, bon par contre les scènes de drague c'est du bogoss style quoi, Elsa Martinelli ne fait jamais indienne mais alors quel sensualité ( pff cette intro où elle est complétement nue dans la rivière), ça pardonne tout de suite son coté maquillé pour faire indien. Dans le reste du casting on retiendra surtout Walter Matthau dans le rôle de l'enculé de service prêt à tout pour de l'or et Elisha Cook Jr dans celui d'un sympathique photographe.
Super BO signé Franz Waxman.
Beau film concis et efficace auquel y manque peut être de la puissance dramatique pour en faire un grand film, mais bon ça reste plus que recommandable.