La balade sauvage de Terrence Malick (1975) - 10/10
Le vide magnifique des grandes plaines américaines est ici le refuge de deux amoureux dont rien ne peut séparer, symboles d'une jeunesse un peu perdue mais qui veut perdurer. Les champs de blés, les fermes isolées presque délabrées par le temps et le labeur, les longues routes ne sont que les lieux communs vides et presque sans humanité de ce road movie planant et innocent. Leur périple ne sera pas sans victime, ils devront faire appel à la violence pour échapper au sort qui les attend. N'ayant pas la volonté de faire de ce film un trip acide et violent, Malick fait crépiter la beauté de l’inconscience de ce duo avec la gravité de leurs actes. Ces actes, ces meurtres, Malick ne fait que les regarder, ne fait que les effleurer n'ayant jamais un regard malveillant pour ces deux fugitifs qui n'ont qu'une seule ambition: vivre ensemble. Dans ce monde mouvant et destructeur, il est question d'amour et de liberté. L'amour a-t-il sa place dans ce monde aliénant et individualiste où le quotidien des uns et des autres devient de plus en plus morne et solitaire. Alors quand on trouve l’être aimé, l’être dans lequel on arrive à se regarder avec délectation, on a du mal à résister et à laisser s'échapper cette seule chance de liberté et de passion. En 1975, Malick n'avait pas encore cette obsession visuelle pour faire tourner sa caméra comme le vent s'éparpille entre les arbres. Peu de dialogues encombrent le film porté par la voix off d'Holly et ses réflexions sur les aventures qu'elle mène avec Kit.
Sobre, discrète, la réalisation de Malick est la preuve même de cette sensibilité à fleur de peau qui fait rejaillir les pulsions et les questionnement de ce duo criminel qu navigue avec cette quête de liberté salvatrice contrebalancée par l'amertume et l'isolement presque obligatoire du à leurs crimes perpétrés. Cette solitude par rapport aux autres est peut être la seule possibilité pour eux de s'unir et de vivre leur amour. La société jugera leurs actes et leur fera payer leur folie. La nature, l'environnement paisible qui les entoure, les laissera en paix. La nature ouvre ses portes à qui le voudra bien sans faire de distinction. A la fois doux protecteur et criminel à la gâchette facile presque amusé par ses crimes qui le sortent de son quotidien, Martin Sheen, au charisme ravageur tel un James Dean, voit en Holly une possibilité de rédemption. L'amour le responsabilise et lui donne un but à son existence. Holly, jeune adolescente naïve, candide mais pas aveugle, suit son amoureux avec des étoiles dans les yeux. C'est avec humilité et mélancolie que Malick filme les tribulations inéluctables d'un duo amoureux incompris dont l'inconscience a pris le pas sur leur liberté. La violence de l'amour n'a peut être plus sa place dans ce monde destructeur et consommé. C'est beau. C'est grave. C'est la balade sauvage.
Le vide magnifique des grandes plaines américaines est ici le refuge de deux amoureux dont rien ne peut séparer, symboles d'une jeunesse un peu perdue mais qui veut perdurer. Les champs de blés, les fermes isolées presque délabrées par le temps et le labeur, les longues routes ne sont que les lieux communs vides et presque sans humanité de ce road movie planant et innocent. Leur périple ne sera pas sans victime, ils devront faire appel à la violence pour échapper au sort qui les attend. N'ayant pas la volonté de faire de ce film un trip acide et violent, Malick fait crépiter la beauté de l’inconscience de ce duo avec la gravité de leurs actes. Ces actes, ces meurtres, Malick ne fait que les regarder, ne fait que les effleurer n'ayant jamais un regard malveillant pour ces deux fugitifs qui n'ont qu'une seule ambition: vivre ensemble. Dans ce monde mouvant et destructeur, il est question d'amour et de liberté. L'amour a-t-il sa place dans ce monde aliénant et individualiste où le quotidien des uns et des autres devient de plus en plus morne et solitaire. Alors quand on trouve l’être aimé, l’être dans lequel on arrive à se regarder avec délectation, on a du mal à résister et à laisser s'échapper cette seule chance de liberté et de passion. En 1975, Malick n'avait pas encore cette obsession visuelle pour faire tourner sa caméra comme le vent s'éparpille entre les arbres. Peu de dialogues encombrent le film porté par la voix off d'Holly et ses réflexions sur les aventures qu'elle mène avec Kit.
Sobre, discrète, la réalisation de Malick est la preuve même de cette sensibilité à fleur de peau qui fait rejaillir les pulsions et les questionnement de ce duo criminel qu navigue avec cette quête de liberté salvatrice contrebalancée par l'amertume et l'isolement presque obligatoire du à leurs crimes perpétrés. Cette solitude par rapport aux autres est peut être la seule possibilité pour eux de s'unir et de vivre leur amour. La société jugera leurs actes et leur fera payer leur folie. La nature, l'environnement paisible qui les entoure, les laissera en paix. La nature ouvre ses portes à qui le voudra bien sans faire de distinction. A la fois doux protecteur et criminel à la gâchette facile presque amusé par ses crimes qui le sortent de son quotidien, Martin Sheen, au charisme ravageur tel un James Dean, voit en Holly une possibilité de rédemption. L'amour le responsabilise et lui donne un but à son existence. Holly, jeune adolescente naïve, candide mais pas aveugle, suit son amoureux avec des étoiles dans les yeux. C'est avec humilité et mélancolie que Malick filme les tribulations inéluctables d'un duo amoureux incompris dont l'inconscience a pris le pas sur leur liberté. La violence de l'amour n'a peut être plus sa place dans ce monde destructeur et consommé. C'est beau. C'est grave. C'est la balade sauvage.