[Velvet] Mes critiques en 2013

Modérateur: Dunandan

Alabama Monroe - 4,5/10

Messagepar Velvet » Mer 18 Sep 2013, 08:11

Alabama Monroe de Felix Van Groeningen (2013) - 4.5/10
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Difficile de parler d'un film aussi anecdotique que ce Alabama Monroe. Le réalisateur de la Merditude des choses nous embarque dans l'histoire d'un couple qui voit sa fille être victime de la maladie cancéreuse. A partir de ce postulat qui sera une sorte de fil rouge, le long métrage va nous raconter toute la relation de ce couple du début à la fin avec un scénario qui mélangera les scènes de différentes temporalités, comme a pu le faire la comédie romantique 500 jours ensemble. Bien évidemment, l'alchimie entre les deux amoureux est immédiate et nous donne quelques scènes intimistes de très bonnes factures mêlant humour et romantisme. Cette volonté de brouiller les pistes en construisant son film sans ordre chronologique - même si on s'y retrouve très facilement - a deux énormes défauts. Le premier vient de la posture qu'entretient le réalisateur. Dans ce fait, on a la désagréable impression qu'il veut nous montrer que le bonheur passé a été complètement remplacé par une dépression vertigineuse. Cette envie de faire pleurer dans les chaumières nuit terriblement au film. Et puis deuxièmement, même si son montage est de qualité pour garder une cohérence scénaristique, cette idée a le désavantage de faire disparaître toute spontanéité au film, jusqu'à rendre le film extrêmement prévisible même lors des moments graves.

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Mais quand on regarde le film de plus près on comprend pourquoi le réalisateur a pensé à cette idée de montage. Cela lui permet, non sans une certaine esbroufe, de cacher le vide qui remplit Alabama Monroe. L'émotion au cinéma ou dans la vie, pour ma part, provient des choses les plus spontanées, provient des choses qu'on se prend en pleine face sans l'avoir vu venir. Et le problème de ce film est que tout est de l'ordre du vu et du déjà vu. A part quelques magnifiques scènes notamment celle de l’oiseau entre le père et la fille ou cette idée sur le pourquoi du comment des tatouages d'Elise, toutes les scènes sont écrites et sur écrites, jusqu'au point où le spectateur sait comment va finir chaque scène. Le film suit une sorte de cahier des charges des scènes larmoyantes à mettre. A la différence de l'imparfait mais intéressant La guerre est déclarée, le film de Felix Van Groeningen ne contient aucun propos et n'effleure jamais de façon sérieuse les thèmes tels que la mort, la culpabilité, la maladie, la dépression et même sur le besoin vital qu'est la musique pour faire face au quotidien. On se retrouve donc face à un film un peu surfait, bien mis en scène proposant quelques beaux moments mais pas assez sincère et bien écrit pour pouvoir émouvoir.
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American Mary - 5/10

Messagepar Velvet » Mer 18 Sep 2013, 14:12

American Mary de Jen et Sylvia Soska (2012) - 5/10
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Ayant du mal à payer son loyer, une étudiante en chirurgie va se lancer dans une médecine clandestine de modifications corporelles. Les deux réalisatrices, qu'on surnomme les twisted twins, mettent en scène un film à l'esthétique épurée et à la mise en scène travaillée. Mais cette univers froid et hyper cadré diminue la dimension glauque et dérangeante de cet univers de "freaks", ce qui donne quelques scènes un peu cheap comme cette première scène où Mary fait la connaissance de Billy dans un bar de strip-tease malfamé. Après une soirée de médecins où elle se fit agressée, le film tomba dans une courte durée dans le genre "rape and revenge". Puis, Mary va petit à petit se faire un nom dans son métier "underground" et va connaitre des personnages hauts en couleurs aux demandes chirurgicales de plus en plus sordides (notamment la "poupée" Ruby). Mais voulant garder une esthétique distante et assez classe , le film est timide en charcutage et le spectateur n'a pas ou peu de scènes gores à se mettre sous la dent, même si certaines sont quelques peu frissonnantes comme les séquences entre le Dr Grant et Mary.

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Derrière cette histoire de médecine, le film va mettre en place une enquête policière suite à la disparition du Dr Grant. Cette machination et ce glissement vers cet univers underground va avoir des répercussions sur la jeune Mary, qui verra dans les outils chirurgicaux, un moyen de communiquer et de se faire comprendre. Mais même si les réalisatrices parlent de l'excellent "La piel que Habito" comme influence, le film reste assez répétitif dans sa narration et a du mal à donner du sens à un thème comme celui du corps et de ses dérives modificatrices ou le plaisir que cela peut engendrer. La jeune Katherine Isabelle est agréable à l’œil et joue parfaitement son rôle. On se retrouve donc face un film leché et assez plaisant mais trop timide pour faire éprouver un quelconque plaisir morbide et pas assez bien écrit pour faire la critique de ce monde médical, comme pouvait le faire un film comme Antiviral.
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Thirst, ceci est mon sang - 9/10

Messagepar Velvet » Jeu 19 Sep 2013, 16:46

Thirst ceci est mon sang de Park Chan Wook (2009) - 9/10
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Depuis de nombreuses années, le cinéma s'est approprié la mode des vampires en les filmant sous toutes les coutures. Mais le film de Park Chan Wook a cette singularité de faire cohabiter humour burlesque complètement décalé avec le romantisme vampirique à la violence graphique exacerbée. Un prêtre, se posant des questions sur sa foi va succomber suite à un vaccin expérimental. Mais grâce à une transfusion sanguine venant de nulle part, il va survivre pour devenir un vampire. Sa renaissance va faire des envieux et il fera la rencontre d'une jeune femme, qui va bouleverser son équilibre physique et moral. Ses changements physiques vont modifier sa percussion des choses et vont faire naître en lui des désirs inavoués et enfouis au plus profond de lui. Thirst, ceci est mon sang n'a jamais aussi bien montré sur grand écran, l'aspect charnel du vampirisme, avec des scènes violentes et sexuelles d'une grande intensité comme celle se déroulant à l’hôpital. La mise en scène du réalisateur s'inscrit parfaitement dans cette folie avec ses plans magnifiques, ses innombrables idées visuelles - sur ses sauts sur le toit - et cette exubérance sanguinolente, portés par un duo d'acteurs qui fait des étincelles et à l'alchimie physique parfaite.

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Sous le prisme du vampirisme, Thirst est avant tout un magnifique film sur la condition humaine et sur le droit de vie ou de mort de l'humain. Qui sommes nous pour dire si oui ou non un être mérite de mourir ou pas. Et petit à petit l'histoire va tantôt rapprocher tantôt séparer Sang Hyun et Tae Jo. L'un va tuer et assouvir ses pulsions de vampire pour aider sa conscience et ceux qui le méritent tandis que la jeune femme va voir dans le vampirisme une sorte de moyen pour s'envoler et s'amuser. Derrière le visage d'ange de l'actrice, se cache la malice de la manipulation, ce qui va faire tomber le couple dans une certaine suspicion et la culpabilité, qui va déstabiliser le prêtre vampire qui va se questionner sur son pouvoir et la mission qui fait de lui l’être qui l'est. Thirst, ceci est mon sang n'est pas qu'un simple film à la puissance graphique majestueuse et à la violence jouissive, c'est avant tout un film terriblement touchant et drôle par son humour noir et cocasse à l'image de cette scène finale qui résume parfaitement le long métrage.
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Magic Mike - 6,5/10

Messagepar Velvet » Ven 20 Sep 2013, 16:06

Magic Mike de Steven Soderbergh (2012) - 6,5/10
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Steven Soderbergh est très hétéroclite dans les choix de ses films et on sent chez lui, une totale liberté de ton qui parait louable dans un cinéma hollywoodien de plus en plus uniformisé. Après son film d'action Piégée, il le prouve une nouvelle fois avec ce Magic Mike qui s'insère dans le milieu du strip-tease. Mais alors que The Girlfriend experience mettant en avant le désir provoqué par le corps féminin, notamment par celui de la sulfureuse Sasha Grey, Magic Mike prend à contre pieds ce qui se fait un peu au cinéma et met la lumière ce culte des corps masculins et ce travail d'hédonisme faisant frisonner tout un tas de MILF en chaleur. D'ailleurs, Soderbergh met en scène de nombreuses séquences de shows qui ravirons certaines (ou certains) fans de Channing Tatum ou du jeune Alex Pettyfer. Le réalisateur suit le chemin de Mike, qui de boulot raté en boulot raté va devenir strip-teaseur. Métier idyllique au départ lui permettant de gagner beaucoup d'argents, de se faire toutes les filles qu'il veut, de faire la fête 7 jours sur 7, il se posera de plus en plus de questions sur son utilité et la valeur de son travail aux yeux des autres, notamment lorsqu'il fera la rencontre de Brooke, sœur de l'un de ses camarades de jeux. Comme à son habitude, Soderbergh parait très distant avec son récit minimaliste qui se contente de montrer le quotidien de Mike qui sera un peu bouleversé par son amourette faite de non dits avec la belle et jeune Brooke. Brooke, protectrice des faits et gestes de son frère, servira de sorte de voix de la raison, un brin moralisatrice face aux écarts de conduite de Mike.

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Ce qui intéresse le réalisateur n'est pas de raconter une histoire universelle mais de nous faire profiter de moments de vies en filmant ses personnages dans leurs vies actives et professionnelles, sublimées par une réalisation toujours aussi formaliste. Car si les films de Soderbergh ne sont pas forcément les plus passionnants du monde, son talent de metteur en scène est indéniable. Cadrage aux millimètres près, univers classe et clinquant avec ses grands appartements et ses belles plages, jeux de lumières donnant une ambiance feutrée voire cool au long métrage, Magic Mike intéresse et fascine par moments plus par ses fulgurances visuelles que son histoire presque inoffensive. Mais si Chaning Tatum a le premier rôle et s'en tire plutôt bien, c'est bel et bien le tourmenté Matthew McConaughey qui lui vole la vedette campant le chef de meute des trip-teaseurs en symbole du American Way of Life en quête d'argent et de reconnaissance profitant des qualités physiques qu'il s'est lui même construites. Depuis pas mal de temps, Steven Soderbergh est en roue libre mais garde son style inimitable qui navigue entre deux eaux préférant se reposer sur ses qualités de plasticien au détriment de films réellement captivants.
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Stoker - 8,5/10

Messagepar Velvet » Sam 21 Sep 2013, 07:54

Stoker de Park Chan Wook (2013) - 8.5/10
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Premier film hollywoodien de Park Chan Wook, Stoker n'en respire pas moins toute l'essence même du cinéma du sud coréen avec cette inspiration graphique toujours aussi fabuleuse. Après la mort de son père, la jeune India voit débarquer son oncle quasiment inconnu de toute la famille, venir habiter chez elle et sa mère. Et de fil en aiguilles, un jeu de séduction insidieux fait de non dits va s'installer entre ces mêmes membres de la famille. Dès les premières minutes, on est happé par le soin de la réalisation avec cette mise en scène léchée qui nous plonge dans ce monde un peu lisse de cette famille bon chic bon genre vivant dans une belle maison. Mais petit à petit grâce à d'innombrables idées visuelles - l'araignée- et grâce à de magnifiques portraits de personnages tous manipulateurs les uns que les autres, Stoker va fasciner jusqu'à ne plus nous lâcher en faisant naitre une ambiance glauque et oppressante. Nicole Kidman, jouant la mère d'India campe une vieille fleur presque fanée qui essaye tant bien que mal de séduire la première voir dernière "abeille" qui pourrait s'approcher. Charles, oncle au physique d'apollon et au charisme ravageur fait tourner la tête avec son attitude froide et distante, comme lors de cette séquence où il vient chercher sa nièce au lycée. Tout ce petit monde tourne autour de la jeune India, en manque de repère et qui va petit à petit découvrir des désirs naissants, jouée par Mia Wasikowska qui n'a jamais été autant toxique et sexualisée.

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Cette mise en scène ultra cadrée et formalisée n’empêche pas le long métrage de déambuler, d'avoir ses propres moments d'évasion et de libertés. Durant tout le film, il y a ce sentiment morbide qui nous imprègne, presque cette odeur de sang qui envahit certaines séquences, ce qui brouille les pistes d'un film qui ne manque pas d'énigmes et d'allusions vampiriques, notamment lors des scènes de dîner voyant Charles ne manger aucun de ses repas. Cet univers qui navigue entre un puritanisme presque burlesque et ces non dits déviants et tous plus érotiques les uns que les autres font rappeler non sans difficultés certaines œuvres de David Lynch. La force de Stoker, malgré sa perfection plastique, est de rendre terriblement vivante et irrespirable certaines séquences qui pourraient passer comme anecdotiques. Cette scène de leçon de piano entre Charles et India monte crescendo en tension pour finir en ode à la jouissance presque orgasmique. Car derrière la question de savoir qui est cet oncle Charles et quelles sont ses intentions, plus le film avance, plus il devient intimiste et plus les liens entre les 3 personnages vont se mélanger, notamment entre India et Charles. Cette fascination pour la mort et pour le sang les transfigurera et les unira. Par Chan Wook, n'est jamais moralisateur sur cette brutalité intérieure et sur cette folie qui n'a que pour but d'exploser au grand jour. A la manière d'un Hitchcock, le final nous présentera le vrai visage de Charles et se terminera de la plus belle des manières par une ode sanguinaire en laissant tomber les masques.
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C'est la fin - 7/10

Messagepar Velvet » Dim 22 Sep 2013, 13:43

This is the end de Seth Rogen et Evan Goldberg (2013) - 7/10
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Les allergiques de Seth Rogen avec son humour bas du front et en dessous de la ceinture pourront passer leur chemin devant cette suite de punchlines plus graveleuses les unes que les autres.Les petits curieux pourront, quant à eux, se laisser séduire par cette satire hollywoodienne trash où chaque acteur jouera son propre rôle. Dès le début du film, on voit Seth Rogen se faire railler à cause de son rire gras par un inconnu le croisant dans un aéroport. Cela donne le ton d'un film qui aura l'auto dérision comme maître mot. Avant la sortie en salle de ce lon métrage, This is the end intriguait par son casting qui additionnait toutes les stars montantes de la comédie US made in Judd Apatow (Jonah Hill, Cera, Mcbride etc..) plus quelques Guest stars en guise d'amuse gueule (Emma Watson, Channing Tatum, Rihanna). Seth Rogen et Jay Baruchel se rendent à la crémaillère de James Franco mais ils ne s'attendaient sans doute pas à ce que l'Apocalypse leur tombe sur la gueule. Après l'arrivée de cet "enfer" et la mort d'un bon nombre de personnes où le film ne lésine pas sur le coté gore bien jouissif, la villa de James Franco deviendra le refuge des 5 acolytes. Durant ce huis clos, les acteurs n'auront cesse de faire référence à leurs productions précédentes. Derrière, cette comédie potache, se cache une rétrospection de la carrière plus ou moins respectable des acteurs qui ne se gêneront pas pour se tacler mutuellement (Franco qui suce des bites à chaque film, Rogen et son pathétique Green Hornet...).

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Après comme dans toute comédie, ça passe ou ça casse. Certains resteront de marbre devant un humour bête et méchant très porté sur le cul comme le montre les excellentes séquences où l'on surprend Jonah se faire sodomiser par un démon ou Micheal Cera se faire sucer jus d'orange à la main. Vous l'aurez compris, This is the end ne fait pas dans la dentelle. D'ailleurs quand on voit le naufrage qu'était Votre Majesté avec les mêmes James Franco et Danny Mcbride, on pouvait craindre le pire. Mais bizarrement, cet humour passe comme papa dans maman et on prend un malin plaisir à rire grassement à tout un tas de répliques qui font mouche ( les petites phrases sur Hermione, sur Lohan,sur le giclage de Mcbride). Alors qu'on s'attendait à voir un film plan plan n'ayant pour but que de regrouper un bande de potes un peu attardés, on est assez surpris par la qualité des effets spéciaux avec par exemple, la course poursuite avec un démon dans la maison des voisins avec Jay et Craig. Le film parlera d'apocalypse et de religion se dirigeant vers une satire sur le bien ou mal. Tout étant pris au second degré comme le montre l'exorcisme de Hill ou la scène finale et le souhait de Jay, le long métrage ne tombe jamais dans la parabole moralisatrice un peu lourdingue. Malgré quelques baisses de régimes durant le milieu du film, on passe un sacré bon moment dans cette comédie à l'humour infantile qui cumule les scènes de bravoures.
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Ma Vie avec Liberace - 4/10

Messagepar Velvet » Mer 25 Sep 2013, 20:17

Ma vie avec Liberace de Steven Soderbergh (2013) - 4/10
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Derrière cette façade qu’est le musicien Liberace avec son immense talent de pianiste, Steven Soderbergh va mettre sous le feu des projecteurs cette relation complexe entre la star de piano et son amant qui va prendre de drôles d’allures au fil des minutes. Cette relation passionnelle va passer par tous les étapes d’amour et de déchirements. Ce couple n’est pas juste l’histoire d’un jeune blond musclé aux allures de surfeur avec une star à l’âge plus qu’avancé, c’est la mise en abîme de ce monde du spectacle surfait où tout doit être calculé dans le moindre détail et où tout est cyclique. Liberace a peur de finir seul, a peur de vieillir, a presque peur de la mort d’où sa transformation physique de Scott en Liberace. Ce duo dominant dominé ne cessera de se poser des questions sur le rôle de chacun au niveau sexuel (actif/passif), social (argent) et familial(père, amant, frère etc..). Malgré la causticité des dialogues et l’ironie distante du personnage de Liberace, le couple n’en reste pas moins insipide. Le soucis du film est d’être à chaque instant sur la corde raide avec cette envie d’en faire trop tant dans l’imagerie kitsh que dans le jeu d’acteurs de Michael Douglas et Matt Damon qui cabotinent comme ils ne l’ont jamais fait. Le parti pris fait par la direction d’acteurs va laisser de nombreuses personnes sur le carreau.

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Michael Douglas, parfois impressionnant, parfois insupportable avec cette voix retravaillée au maximum, ce sourire niais, est souvent irritant. On croirait être devant le biopic de Tata Suzanne. Car oui, trop d’effets, tuent l’effet. Si la réalisation de Soderbergh est toujours aussi subtile avec une classe quasiment inégalable, ce n’est pas forcément le cas de cet univers gay 70’s tout droit sorti d’un mauvais porno. Ces paillettes, tout cette or, cette villa gigantesque, ces moules burnes, ces strings, toutes ces moumoutes, ces jacuzzis, ces manteaux de fourrures ridicules en sont presque vomitifs. A force de manier l’ironie et de se complaire dans cette exubérance, Ma vie avec Liberace perd en émotion et en moments intimistes. Dans ce monde d’apparence ultra surfait, il aurait été intéressant que le réalisateur nous montre l’arrière du décor du contexte qui entoure Liberace comme la vision qu’a la société de l’époque vis-à-vis de l’homosexualité ou le sida ou du star system. En 2013, Ma vie avec Liberace n’est pas le seul film sur l’homosexualité masculine. Alors que l’inconnu du lac avait cette puissance mystique et réaliste hyper frontale, le film de Steven Soderbergh rate le coche en manquant de nuance et de subtilité.
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Rush (2013) - 7/10

Messagepar Velvet » Mer 25 Sep 2013, 20:31

Rush de Ron Howard (2013) - 7/10
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La rivalité entre Niki Lauda et James Hunt durant la saison 1976 de F1 a donné droit à d’innombrables drames, de moments de bravoures qui vont presque au-delà du réel dans l’histoire de la course automobile. Alors que Ron Howard aurait pu faire un simple biopic sur la vie des deux hommes, Rush est avant tout le conflit intérieur des coureurs par rapport à la piste, par rapport à la course. Et au fil des minutes la rivalité entre les deux hommes va laisser resurgir la dualité entre le pilote et la mort elle-même. C’est presque une relation à 3 qui s’installe. A cette époque-là, les pilotes de F1 n’étaient pas aussi sécurisés qu’ils ne le sont maintenant. Dans les 70’s et 80’s, ce n’était pas juste une question d’être un bon pilote ou d’avoir la meilleur voiture, c’est avant tout une aventure humaine addictive réalisée par des têtes brûlées qui n’avaient peur de rien. Le réalisateur va retracer cette dualité commencée à partir de la F3 jusqu’à la saison 1976. Jamais binaire, ni parti pris, Rush ne confronte pas un méchant contre un gentil mais est plus complexe que cela, notamment grâce aux jeux d’acteurs impressionnants des deux acteurs principaux que sont Chris Hemsworth et Daniel Brühl. Tout en subtilité, Rush est avant tout un hommage à une discipline qui demande courage et abnégation.

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Rush est le portrait de deux hommes complètement opposés tant physiquement que dans la culture de la discipline qui n’ont que pour but d’aller le plus vite possible et de dépasser leur limite. Qui dit univers automobile, dit séquence de courses. Et sur ce point, on peut dire que Ron Howard n’y va pas avec le dos de la cuillère car les séquences de pilotages sont magnifiquement cadrées avec un montage frénétique qui nous propulse encore plus près des frissons que procure une course. Bien évidemment, Ron Howard ne peut éviter les séquences de vie qu’on voit dans tous les biopics, notamment sur les relations qu’ont les deux pilotes par rapport aux femmes. Malgré un certain académisme et un manque de puissance dans la mise en scène de Ron Howard , Rush est un film qui se vit à 100 à l’heure et qui propose quelques pics de folies grâce à cet univers de la F1 magnifiquement retranscrit.
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Hommes sans loi (Des) - 7,5/10

Messagepar Velvet » Ven 27 Sep 2013, 08:47

Des hommes sans lois de John Hillcoat (2012) - 7/10
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Au fin fond des Etats Unis, en pleine Prohibition des années 30, une famille composée de trois frères suit son propre chemin sans se soucier de la loi et excelle dans la contrebande d'alcool. On se retrouve devant un film de gangsters avec des faux airs de western où l'on verra cette fraternité suivie par une police de plus en plus corrompue et de plus en plus violente, caractérisée par Charlie Rakes, agent spécial à la limite du psychopathe prêt à tout pour arriver à ses fins. Mais disons le tout de suite, le film de John Hillcoat n'est en rien révolutionnaire tant dans son imagerie gangster que dans son manque de profondeur sur cette époque pleine de violence. Mais sans esbroufe et avec un grande humilité, Des hommes sans lois n'en reste pas un moins un film terriblement percutant par sa réalisation classe et sans prétention ponctuée par des décors qui retranscrivent parfaitement l'époque et par des excès de violence sanglante d'une folie sourde à l'image de son personnage principal, Tom Hardy. Car oui, la véritable force et la véritable fascination qu'entretient le film, provient de son acteur au physique imposant, à la voix caverneuse.

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Chaque apparition, chaque regard noir, chaque mot est une preuve même du charisme terrassant de Tom Hardy, qui campe le frère aîné de la famille, protecteur de l'enclos familial en restant silencieux et toujours sur ses gardes. Derrière lui, les autres acteurs ne sont pas en reste avec notamment, la toujours aussi magnifique Jessicca Chastain et le jeune et intrépide Shia Leboeuf. Ce dernier joue le rôle du frère qui en veut plus, qui veut de l'argent et les belles voitures, ambitieux jusqu'à la moelle, tombé amoureux d'une des filles de son village. Avant d'etre un film qui confronte un gang à la police, c'est avant tout un long métrage sur l'histoire de trois frères aux caractères tous différents. Mais quelques soient leurs inimités, le lien du sang est plus fort que tous, ils se serreront les coudes dans n'importe quelles situations. Malgré toutes ses qualités, on est un poil dessus par un final qui manque de souffle et de puissance pour remporter le magot. Malgré son académisme plastique et narratif un brin décevant, Des hommes sans lois reste un film vivant porté par un Tom Hardy impressionnant par la force qu'il dégage.
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History of violence (A) - 9/10

Messagepar Velvet » Ven 04 Oct 2013, 08:48

A History of Violence de David Cronenberg (2005) - 9/10
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Film noir jusqu'au bout des ongles, A history of violence nous dépeint cette société telle une jungle où le plus fort règne sur les "animaux". Le postulat de départ est assez basique. Un homme marié et père de deux enfants, propriétaire d'un restaurant d'une petite bourgade, tue par légitime défense deux malfrats qui voulaient s'en prendre à lui et ses employés. Mais ce geste ne restera pas dans l'oreille d'un sourd et une bande de mafieux vont vouloir le rencontrer. Tom Stall n'est pas peut être pas celui qu'il dit être, cachant un passé plus tortueux qu'il n'y parait. Sous ses faux airs de série B avec ce sens de efficacité redoutable, Cronenberg nous enfonce dans une noirceur la plus totale, à l'image de son personnage principal où Viggo Mortensen semble complètement habité d'une violence intérieure chaotique. Avant de s'apparenter à une simple parabole d'une certaine vision de la société consolidée sur une certaine vision de la justice et la défense, A history of violence est avant tout un objet cinématographique saisissant par son ambiance quasi primitive entre joutes sexuelles maritales torrides et fulgurances sanglantes à l'esthétique tranchante.

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La mise en scène de Cronenberg est en totale adéquation avec son film, avec cette réalisation aux petits oignons à la classe majestueuse. Dans cette société violente, composée de "mâles alpha", le seul refuge est l'enclos familial où il est possible de baisser la garde où chacun essaye de trouver sa place à l'instar du fils de la famille qui envie presque la virilité de son père et son coté protecteur. Mais on ne choisit pas sa famille. Film de commande sur la nature humaine, A History of violence nous montre que le naturel revient vite au galop malgré les non dits et les mensonges. Tom Stall a beau se cacher, a beau mentir à ses proches, l'inévitable nous rattrape à chaque fois. Impossible de parler d'History sans mentionner Ed Harris, incroyablement charismatique en mafieux mystérieux. Ce qui fait la force de ce long métrage, c'est de rien laisser aux hasard, de n'avoir aucun déchet tant dans ses personnages que dans ses plans, History of Violence est un bloc de marbre à l'efficacité redoutable et d'une élégance stylistique magnifique.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Mr Jack » Ven 04 Oct 2013, 15:08

Tout à fait d'accord avec toi. History of Violence ne se cache pas, c'est un film sur la violence de l'Amérique, la violence de l'héritage, la violence humaine comme tu dis. Après moi je vois plus ça comme une tragédie que comme un film noir. Ça ressemble sur certains points au Parrain, plus qu'aux film de genre qui dépeignent la société comme une jungle. Et puis le sujet du film c'est avant tout Tom Stall ou comment un homme peut nier sa nature et s'en inventer une autre, par instinct, par peur, mais comme tu l'as dit on ne peut pas échapper à l'inévitable, à sa vraie nature. J'aime beaucoup aussi l'espoir que donne Cronenberg à ses personnages, malgré la noirceur et la violence, il y a une chance de s'en sortir. Bref un grand film :super:
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Yeux sans Visage (Les) - 8,5/10

Messagepar Velvet » Ven 04 Oct 2013, 16:51

Les yeux sans visage de Georges Franju (1960) - 8,5/10
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Sans crier gare avec un style presque minimaliste, Franju nous offre avec les yeux sans visage un film délicieusement poétique sur l'identité d'une jeune femme ayant été défigurée suite à un accident. S'approchant du genre fantastique ou horrifique avec ses scènes médicales un brin sanguinolentes, le réalisateur nous promène dans un environnent où se côtoie la tristesse intérieure d'une jeune femme qui ne sait plus comment apparaître aux yeux des gens avec cette ambiance glauque où l'on y voit un père meurtrier faisant tout pour réparer le visage de sa fille, Christiane. Le film est beau, l'image est sublime avec un noir et blanc qui subjugue ce jeu des ombres et des lumières, entouré d'une musique à la fois doucement légère et durement solitaire. Tout est question d’apparence et de regard. D'un coté, le réalisateur pose son regard sur le père de Christiane. Médecin mais rongé par une certaine culpabilité et par une envie de création médicale, Pierre Brasseur joue le rôle d'un homme sans ou presque sans états d’âmes. Dans cette partie là, le film tend vers l'horrifique avec ces cheminements angoissants pour trouver des proies avec l'aide de sa secrétaire.


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Puis de l'autre, et c'est là où le film prend tout son sens, Les yeux sans visage fait naviguer cette jeune femme avec un masque comme pour cacher ses fêlures physiques ou morales. Elles semblent enfermées dans cet habit de monstre, tout comme elle ère dans une maison d'où elle ne peut sortir. Par le prisme de la symbolique, le réalisateur l'identifiera à une sorte d'oiseau fermé dans sa cage. Elle déambule dans cette maison, tel un fantôme qui hanterait une demeure, pourchassée par sa solitude et la culpabilité qu'elle enfouit en elle même au vu des crimes de son père. Mais sa quête d'identité et sa quête de liberté ne passera pas forcément par le biais d'un changement physique mais aussi par l'acceptation de soi même et de l'image qu'on veut dévoiler aux autres de soi même. Film fleurtant avec la grâce, on a pu s'apercevoir dernièrement que plusieurs réalisateurs y ont fait référence comme Almodovar avec El piel que Habito ou Holy motors avec son hommage à Edith Scob. Malgré la cruauté d'un récit presque dramatique, Les yeux sans visage est un film qui papillonne entre clair et obscur, entre poétique et fantastique sans jamais nous relâcher.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Velvet » Ven 04 Oct 2013, 16:54

Mr Jack a écrit:Tout à fait d'accord avec toi. History of Violence ne se cache pas, c'est un film sur la violence de l'Amérique, la violence de l'héritage, la violence humaine comme tu dis. Après moi je vois plus ça comme une tragédie que comme un film noir. Ça ressemble sur certains points au Parrain, plus qu'aux film de genre qui dépeignent la société comme une jungle. Et puis le sujet du film c'est avant tout Tom Stall ou comment un homme peut nier sa nature et s'en inventer une autre, par instinct, par peur, mais comme tu l'as dit on ne peut pas échapper à l'inévitable, à sa vraie nature. J'aime beaucoup aussi l'espoir que donne Cronenberg à ses personnages, malgré la noirceur et la violence, il y a une chance de s'en sortir. Bref un grand film :super:


C'est vrai que ça peut s'apparenter plus à une tragédie notamment avec cette descente en enfer par le prisme de la famille. En tout cas, je me lasse jamais de revoir ce film où je découvre toujours un petit détail à chaque visionnage.
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Eyjafjallajökull - 0/10

Messagepar Velvet » Sam 05 Oct 2013, 12:30

Eyjafjallajökull de Alexandre Coffre (2013) - 0/10
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En 2011sortait dans les salles Une pure affaire, petite comédie française assez plaisante mais inoffensive sur un couple devenu dealer de drogue. Deux ans après, Alexandre Coffre revient malgré nous, avec Eyjafjallajökull racontant l'histoire de deux divorcés qui vont ensemble en Grèce, pour assister aux mariages de leur fille. Mais se détestant, les deux compères vont se mettre des bâtons dans les roues pour nous faire subir un périple tortueux à travers l'Europe à cause de l'éruption du volcan l'Eyjafjallajökull. Avec ce postulat, déjà bien gratiné par sa bêtise, le film enfile comme des perles les situations plus ou moins insolites qui jalonneront un film complètement vide de tout intérêt. Le centre du film, le duo Boon/Bonneton, est assez désespérant tant ils en font des caisses, il faut bien le souligner. Lui est une sorte de loser papa-poule et elle, campe une vieille mégère un peu coincée bourrée de fric mais sans amis. Le décor est planté et ce n'est pas pour notre plaisir. Les deux acteurs empilent les tics de langages et rires forcés pour se rassurer sans doute de la merde qu'ils sont en train de jouer. On est face de ce qu'on appelle une "comédie populaire" donc Eyjafjallajökull se sent obligé nous sert sur un plateau tout un tas de séquences balisées qui ne feront rire que les protagonistes de ce "Volcan" entre punchlines grossières mais sans saveur ("retourne à ta place connasse"), entre coup bas digne d'une cour de récréation (le lit superposé, piquer la robe de la mariée), humour gênant et incompréhensible (la femme fait des bruits de chouette en jouissant, c'est drôle selon eux), faux moments de bravoures (voler un avion, voler une voiture de police).

Durant leur épopée dans différents pays (Allemagne, Albanie, Croatie), ils rencontreront des personnages rocambolesques à l'image de cet ancien tueur de femme devenu fidèle croyant au Christ. Comme si ça ne suffisait pas dans un scénario écrit avec des moufles. C'est gentillet, donc les deux personnages essayeront de comprendre pourquoi ils se détestent qui agrémentent le film de ces petits moments d'émotions à peine calculés au kilomètre. Alors, oui, certains nous diront que le film est sans prétention pour passer un bon petit moment en famille pour que tonton Dany Boon puisse aller sur le canapé de Michel Drucker. Au final et sans surprise, on tombe sur une énième comédie française où tout le budget (20M) est passé dans les cachets des acteurs sans s'occuper du tenant et des aboutissants de l'un des scripts les plus cons de l'année.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Jack Spret » Sam 05 Oct 2013, 12:43

Amen


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