par Dionycos » Mar 01 Oct 2013, 15:51
Bon, même si je maintiens mon avis quant au fait qu’il s’agit d’une magnifique final, beau, émouvant et superbement interprété, je ne peux m’empêcher de penser que toute cette résolution était quand même trop attendue, et facile.
Et c’est d’autant plus frappant quand on lit les (nombreuses) interviews accordées par Vince Gilligan depuis quelques jours, et surtout depuis hier. Le créateur du show est enfin en mesure de répondre à toutes les questions, et il y a quelque chose qui me dérange un peu, c’est que toutes les décisions semblent avoir été prises par rapport au plan moral du truc. C’est un peu comme si les auteurs, au lieu de se laisser porter logiquement par leur histoire, s’étaient constamment posé la question : « comment est-ce que ça devrait finir ? » « Quelle fin mérite tel ou tel personnage ? »
On se retrouve donc avec un final qui se charge de répondre correctement à tous ces questionnements, de manière à rendre les choses satisfaisantes. Et c’est ce que l’on éprouve en regardant le final d’ailleurs, de la satisfaction.
Mais malheureusement, dans la vie, tout ne se passe pas forcément comme prévu. C’est même un peu tout le contraire, et la série a su le montrer durant ses 5 saisons. Du coup, cette absence de fatalité sonne parfois un peu faux, surtout après 7 épisodes de pure descente en enfer, toujours plus sombres.
Gilligan dit toujours « c’est la fin que la série méritait. C’est la fin que Walt, Jesse méritaient ». Oui, entièrement d’accord. Mais s’agit-il pour autant d’une fin logique ? Pas forcément, au vu des événements passés. Le plan de Walt dans ce final est quand même bourré de failles pour qu’il se déroule ainsi sans accroc. Sa réussite, il la doit quand même beaucoup (trop ?) à la chance (le summum étant le coup du M60 dans le coffre de la voiture parfaitement garée pour pouvoir faire un carnage, alors que Walt n’avait aucune idée de l’agencement des lieux quand il préparait son coup). Les scénaristes ont donc eu recours à quelques facilités, ce qui prouve que non, ce n’était pas réellement la fin logique. Les auteurs ne se sont pas laissés porter par leur histoire, ils ont « forcé » celle-ci vers la conclusion qu’ils voulaient.
Bon, on est quand même à des années-lumière d’un Deux Ex Machina, c’est pas ce que je suis en train de dire. Mais je suis persuadé qu’un peu plus de surprise et de perturbation dans le plan auraient pu rendre cette fin un peu plus logique.
Oui, c’est bien que les Nazi soient morts, ainsi que Todd. Oui, c’est bien que Walt meure sur une petite victoire. Mais j’aurais voulu plus d’accro dans le plan, une perte supplémentaire pour Walt. Ou alors un truc un peu plus fataliste où on nous montre que malgré cette victoire, le traffic de la meth continue, que sa micro-victoire n’est en rien une macro-victoire, ce que ce final semble quand même un peu sous-entendre.
Bref, je ne voudrais pas non plus paraitre pessimiste, car j’ai quand même adoré ce final, je tiens à le signaler. Mais au final, je met cet épisode au même niveau que le dernier de la saison 4. Un épisode hyper satisfaisant et presque jouissif, mais à la résolution trop attendue et facile dans son déroulement.
Homeward bound. I wish I was